Ninh Binh

Ce matin, nous retrouvons Délina et Kévin avec qui nous allons faire un assez long trajet. En effet, nous prenons un premier bus durant environ 1 heure pour traverser l'île de Cat Ba jusqu'au port de Cai Vieng. Nous embarquons ensuite sur un bateau qui, en une petite heure nous emmène au port d'Haïphong. Nous montons ensuite dans un bus pour rejoindre la gare d'Haïphong où nous changeons à nouveau de véhicule pour rejoindre en un peu plus de 4 heures la ville de Ninh Binh ! La valse des bus est de retour !

Nous arrivons donc à Ninh Binh en milieu d'après-midi et nous sommes tout de suite sollicités pour prendre un taxi, un hôtel, acheter une bouteille d'eau, prendre un café, aller aux toilettes, etc... Avec Délina et Kévin, nous tentons de nous éloigner un peu pour pouvoir se poser tranquillement et prendre une décision au calme. Nous prenons également des renseignements pour les horaires de bus du lendemain soir car nous ne resterons qu'une journée à Ninh Binh. 

Une fois les informations prises à la gare routière, nous choisissons un hôtel que nous rejoignons en longeant une grande avenue saturée de poids lourds klaxonnant puis un marché sur lequel certains étals propose du chien. Cela fait un peu étrange, d'autant que les chiens sont souvent entiers, les quatre-fers en l'air et le ventre ouvert car ils ont été vidés de leurs tripes... Une tête de chien montrant les dents est même posée à côté, histoire de bien être sûr que c'est du chien. On imagine que vous allez nous demander si c'est bon, et bien désolé mais nous n'avons pas goûté. Une autre fois peut-être ;-)

Au moins, celui-là n'aboiera plus en pleine nuit !

Une fois délestés de nos gros sacs, nous allons à la gare ferroviaire afin de pouvoir comparer les tarifs avec le bus. Une ligne de chemin de fer est encore couramment utilisée, parcourant le Vietnam sur 1 726 km, du nord (Hanoï) au sud (Ho Chi Minh Ville). La construction de ce trans-indochinois dura 37 ans (1899-1936) et permis de faire le trajet entre les deux principales villes du Vietnam en "seulement" 40 heures. Cette ligne de chemin de fer fut très utilisée durant l'occupation japonaise de la Deuxième Guerre mondiale puis par les Français. Le Viet-minh l'a donc saboté à de multiples reprises, démontant les rails durant la nuit. La partie nord fut ensuite massivement bombardée par les américains. C'est en 1976 que "l'Expess de la réunification" fut inauguré comme un symbole d'unité nationale. Celui-ci compte 1 334 ponts, 27 tunnels, 158 gares et 1370 aiguillages !

Même si l'idée de prendre cet itinéraire chargé d'histoire est tentante, le train met plus de temps et est également plus cher. Les tarifs du train nous laissent assez dubitatifs car l'on nous propose en train couchette un lit dur ou un lit mou. Le lit mou est plus cher, on imagine que le lit dur ne doit être qu'une planche de bois ou presque.

Nous retournons ensuite à l'hôtel pour une petite sieste et allons ensuite dîner. 

Le lendemain matin, nous louons des scooters avec Délina et Kévin afin de pouvoir découvrir les environs de cette ville peu enthousiasmante.

Si la conduite urbaine n'est pas évidente, dès que l'on sort de l'agglomération, il y a moins de circulation et cela devient bien plus agréable, notamment car nous sommes déjà au milieu des champs.

"On the road again"

Nous commençons la journée par la visite de Hoa Lu. Il s'agit de l'ancienne capitale du pays sous les dynasties Dinh (968-980) et Lê (980-1009). Le site est entouré d'une barrière rocheuse naturelle et avait l'avantage d'être relativement loin de la Chine et de ses envahisseurs. Pour accéder aux vestiges, il faut traverser un joli pont très ouvragé puis passer sous un portail à trois arches. Nous croisons ensuite une bufflette et son bufflon (heu, pas sûr que cela marche mais bon...).

Deux temples subsistent dans Hoa Lu. 

Le premier temple est celui de Dinh Tien Hoang dans lequel nous apprécions de jolis bassins avec des nénuphars en fleur, puis une pagode.

Cette pagode est surmontée d'une toiture moderne en tôles qui la protège de la pluie mais ne la met pas vraiment en valeur... Une assez importante partie du site est en rénovation.

En sortant du temple, nous empruntons une série d'escaliers pour accéder à la tombe de l'empereur Dien Tien Hoang d'où l'on a une belle vue d'ensemble sur le complexe et ses environs.

Tombe de l'empereur Dien Tien Hoag

Nous contournons ensuite le premier temple pour emprunter une piste qui nous conduit vers un autre temple en dehors du site et de taille plus modeste. Nous sommes absolument tout seuls et la visite n'en est que plus agréable. C'est impressionnant de voir  comme l'on peut parfois rapidement s'échapper des endroits touristiques avec un peu de curiosité.

Hé oui, ça demande pas mal d'argent pour faire la restomtoin !

Autour du temple, nous sommes en pleine campagne et c'est un peu le Vietnam comme on se l'imaginait : des rizières inondées, des hommes qui y travaillent avec leur buffle, des canards qui pataugent en attendant de finir laqués et des pics rocheux très verts qui émergent du sol.

Nous croisons un groupe de gamins à vélo qui nous font des grands signes en nous disant "Bouddha, Bouddha, Bouddha". Nous partons donc dans la direction indiquée afin de trouver le Bouddha en question mais au bout d'une quinzaine de minutes, nous abandonnons notre quête spirituelle...

Le deuxième temple du complexe est consacré au souverain Le Dai Hanh et l'on trouve dans le bâtiment principal les habituels gongs, le tambour, la statue du souverain et de sa femme, des armes et des encensoirs.

Nos marmottes se sont converties !

Ces visites nous ont ouvert l'appétit et nous prenons notre repas en face des temples, dans une petite échoppe où un policier affronte un autre homme aux échecs chinois. Nous essayons pendant plusieurs minutes de comprendre comment cela se joue mais c'est peine perdue... (notamment car chaque jeton représente un signe chinois que l'on ne comprend pas).

Après le repas, nous enfourchons de nouveau nos bolides en direction de Nam Coc, surnommée la "baie d'Halong terrestre". Il nous faut traverser Ninh Binh du sud au nord sur une route très plaisante. 

On a parfois quelques surprises sur la route !

Une fois à Tam Coc, nous nous rendons vite compte que tout est bon pour soutirer trois sous aux touristes et, dès que nous arrivons, des gens nous indiquent où garer nos scooters moyennant un petit billet. 

Le site se parcourt en barque contenant chacune deux passagers en plus du rameur.

Si pour manoeuvrer, celui-ci utilise ses mains, il change rapidement de posture afin de pouvoir ramer avec ses pieds ! La pratique nous semble étrange mais il nous dit que cette technique est moins fatigante.

Délina et Kévin était sur un bateau et personne n'est tombé à l'eau ;-)

Une technique pour ramer assez particulière

La balade sur la rivière Ngo Dong dure deux heures environs durant lesquelles nous voguons tranquillement au milieu d'un très beau décor, passant par trois fois dans des tunnels sous des aplombs karstiques.

La plus longue cavité, Hang Ca, mesure 127 mètres de long et lorsque nous pénétrons à l'intérieur, nous ne distinguons pas la sortie.

Comme lors de la promenade à la rivière des parfums, nous avons la chance d'apercevoir des martins-pêcheurs d'une splendide couleur bleu-vert.

Si si, promis, il y a un martin-pêcheur sur la photo !

Au bout du chemin, nous faisons demi-tour et une petite dame nous aborde en barque. Elle nous propose un rafraîchissement ou quelque chose à grignoter. Nous déclinons mais elle insiste en nous faisant comprendre que notre rameur a très soif et qu'il aimerait bien une bière. Après avoir consulté celui-ci qui nous confirme qu'il a très soif, nous lui achetons la bière. Finalement, il ne la boira pas et nous pensons qu'il la revend ensuite à la même petite dame moitié prix pour se faire un pourboire... la boucle est bouclée !

Certes, la promenade était agréable mais de là à comparer le paysage à celui de la baie d'Halong... c'est quand même moins grandiose. 

Pour la dernière visite de la journée, nous nous rendons à 2 km de Tam Coc, sur le site de Bich Dong. Il s'agit de trois temples troglodytes encastrés dans la falaise. Le premier temple est au niveau du sol puis une série de marches conduit à la pagode intermédiaire, sans aucun doute la plus belle. On a l'impression qu'elle a été taillée directement dans la roche.

La pagode "inférieure"...

... et la pagode "intermédiaire"

Il faut ensuite la contourner et grimper un escalier enfoui dans la falaise pour accéder à un autel. Puis un sentier continue à monter, nous décidons de l'emprunter (enfin de l'escalader !). La montée est raide et pas forcément évidente sur la fin mais cela en vaut largement la peine. La vue est spectaculaire, nous sommes entourés de multiples pics de roches recouverts de végétation. Au milieu de ces pics, la rivière serpente entre les rizières inondées et une nuée d'oiseaux blancs tournoient dans le ciel... bon, ok, ça fait vraiment cliché mais c'était vraiment comme cela. C'est en tout cas le plus beau paysage de la journée.

Le soleil est presque couché et il est déjà l'heure de rentrer en ville après cette journée bien remplie. Nous ramenons les scooters à l'hôtel et partons à la recherche d'un restaurant, toujours en compagnie de Délina et Kévin. Nous trouvons finalement une petite table et quatre chaises installées sur le trottoir. Encore une fois, c'est souvent dans ce type de restaurant que l'on mange le mieux et pour vraiment pas cher. Au menu, des beignets de crevettes et avec un légume (non-identifié, mais bon), des petites brochettes de boulettes de porc marinées et enfin des saucisses grillées pour les garçons,  et , le tout accompagné, comme d'habitude, par une grande assiette d'herbes (salade, citronnelle, coriandre...). Repus, nous nous en sortons pour 2€ chacun !

Sur le chemin de l'hôtel, nous en profitons pour acheter quelques fruits pour le dessert dont une mangue délicieuse, un fruit du dragon savoureux et un autre fruit que l'on ne connaissait pas et qui ne gagne pas à être connu ! A peine les fruits dégustés, il est déjà 20 heures et il est temps de monter dans le bus. C'est encore un car avec des lits superposés qui va nous conduire jusqu'à notre prochaine destination : Dong Hoi, toujours un peu plus au sud.

A bientôt

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