mardi 9 décembre 2014

Hanoi bis, pagode des parfums et Bai Chay

Nous arrivons à Hanoï vers 4h du matin, à la sortie du bus, les chauffeurs de taxi se ruent sur nous tels des mouches-à-miel pour nous proposer de nous ramener à notre hôtel.
Ce qu'il y a d'appréciable par contre, c'est qu'ici les taxis sont équipés de compteurs, donc pas besoin de négocier.

Nous sommes gênés de réveiller le monsieur de l'accueil qui semble dormir profondément, sur les coussins des fauteuils qu'il a disposé par terre.
Mais dès qu'il nous voit, il se précipite pour venir nous ouvrir et nous donner la clé de notre chambre.

Nous avons rendez-vous le lendemain matin pour aller visiter la pagode des parfums.
Après le petit-déjeuner, le mini-bus vient nous chercher. Nous ne sommes pas fans des excursions organisées, mais la pagode est située à quelques 80 km de Hanoï et il n'est pas facile de s'y rendre par ses propres moyens (et il est souvent moins cher, ici au Vietnam, d'avoir un tour via une agence ou un hôtel).
Les deux guides Vietnamiennes parlent toutes deux anglais, avec même un excellent accent pour l'une d'elles. Elles nous font un petit discours d'accueil et nous expliquent le déroulement de la journée en nous remettant des bouteilles d'eau pour nous désaltérer.
Le trajet dure un peu plus de 2h, avec la circulation et l'état des routes, les gens roulent en moyenne à 60 km/h seulement, et en chemin nous faisons un arrêt "pause toilettes", comprendre "un stop dans une boutique géante très touristique", où en cherchant quelques minutes et en déclinant les offres de nombreux vendeurs, vous pourrez trouver les WC. On adooooore ! Les prix des articles sont en plus 3 fois plus chers qu'à Hanoï.
Après cet arrêt "pigeons", nous reprenons le peu de route qu'il nous reste à parcourir jusqu'à destination (où il y a des toilettes pour l'anecdote).

Nous sommes dispatchés en groupe de 6 personnes, car nous avons une heure de barque pour atteindre les pagodes. La balade est vraiment charmante et très calme, la barque est conduite à la rame par une petite dame.





Au début, sur la rive, nous apercevons des petits mausolées, qui sont en fait des tombes, on en aperçoit également souvent en plein milieu des champs. Cela semble être une pratique courante ici, même s'il y a tout de même des cimetières, mais beaucoup plus petits que chez nous.

Mausolées sur le bord de la rive

Sur le chemin nous croisons quelques martins-pêcheurs d'un bleu entre le turquoise et le lapis-lazulli, une couleur aux reflets moirés de toute beauté.

Martin-pêcheur sur sa branche

Nous croisons également deux petits papis qui pêchent et qui rament avec deux simples courtes lattes de bambou.

Les papis-pêcheurs ;-)


Une fois que nous avons mis pied-à-terre, nous montons un large escalier jusqu'à l'endroit où nous allons déjeuner.
C'est un immense hangar avec de longues tablées sans charme, mais où l'on mange vraiment bien. Au menu, cuisine locale avec plein de petits plats à partager, canard, tofu, omelette, poisson... Certaines personnes de notre groupe font un peu des manières, car pas habitués à manger de cette façon. Nous, cela nous plait bien de goûter à un peu de tout et de partager.

Ensuite, nous reprenons d'autres marches avec 2 possibilités, soit monter à pied pendant 45 mn sous la chaleur moite et écrasante (nous transpirons déjà à rien faire), soit prendre un téléphérique. Sylvain a le courage de prendre les marches avec 4 autres personnes et arrivera trempé.
Nous nous retrouvons à l'entrée de la pagode des parfums, qui est en fait située à l'intérieur d'une grotte assez haute.
La légende raconte qu'une jeune fille, voulant être mariée de force par son père, a trouvé refuge dans cette grotte pendant plusieurs années où elle a beaucoup prié et s'est rapprochée du Bouddha. Elle est donc devenue à son tour une forme incarnée du Bouddha féminin, statuette que l'on retrouve au coeur de la grotte.
A l'entrée de la grotte se trouve un immense stalagtite en forme de pain de sucre, les gens l'appellent la tête ou la queue du dragon (nous on cherche encore à quelle partie elle peut ressembler) ou bien la montagne de riz (là, d'accord) et qu'en priant à son pied, elle leur apportera richesse et prospérité.
Il y a également une roche à l'intérieur de la grotte à toucher si les femmes enceintes veulent plutôt avoir une fille et une autre roche du côté opposé pour avoir un garçon.

La "montagne de riz"
Intérieur de la grotte des parfums (Huong Tich)



Cet endroit regroupe une multitude de pagodes, mais nous n'aurons le temps d'en visiter que deux.
C'est un véritable lieu de pélerinage pour les Vietnamiens qui viennent ici entre février et avril à l'occasion de grandes fêtes bouddistes à partir du têt. Il semblerait que durant ces 3 mois, les lieux deviennent noirs de monde. Nous nous sentons donc un peu privilégiés.

Nous nous rendons ensuite dans l'enceinte d'une autre pagode qui, en fait, est constituée de plusieurs pagodes à l'architecture plus classique, mais le tout est vraiment magnifique et rappelle le style chinois dont il est inspiré.
Nous devons nous déchausser pour rentrer dans les différentes pagodes et avoir les genoux et épaules couverts, nous sommes tout de même dans un lieu de culte donc il y a quelques règles élémentaires à respecter.






Et puis la guide nous rappelle déjà pour prendre le chemin du retour. Nous sommes un peu frustrés de ne pas avoir plus de temps pour flâner à notre guise, chose dont nous ne nous privons pas quand nous nous débrouillons tout seul. C'est la raison essentielle pour laquelle nous n'aimons pas trop les excursions organisées, car nous préférons ne pas être chronométrés et ne pas être avec de gros groupes.

Cela valait tout de même la visite, car les lieux, en plus d'être culturellement très intéressants, ont vraiment beaucoup de charme, tout comme la balade sur l'eau.
Encore une belle journée et très ensoleillée pour le coup (il fait plus de 32°C).




De retour à Hanoï, nous hésitons sur notre prochaine destination, aller au lac Ba bê, dont certaines personnes disent qu'il est l'un des plus beaux sites du Nord-Vietnan ou nous rendre directement à la baie d'Halong.
La météo n'est pas de notre côté, car ils annoncent de la pluie pour les jours suivants.
Après avoir étudié l'option Ba Bê, nous l'abandonnons car il faut au moins deux jours de trajet et beaucoup de changements de moyens de locomotion pour passer moins d'une journée sur place et nous sommes un peu contraints par le temps (si nous ne voulons pas rentrer en 2020). Ce sera donc la baie d'Halong !

Mais avant cela, nous voulons à nouveau nous renseigner sur les objectifs d'appareils photo (hé oui, l'idée n'arrête pas de nous trotter dans la tête depuis quelques temps !).
Car finalement nous voudrions fusionner nos deux objectifs ultra-basiques en un seul objectif plus polyvalent et un peu plus performant, gagner du poids et de la place par la même occasion.
Nous le trouvons d'abord neuf dans une première boutique à près de 500€, le prix en France en promotion, carrément hors budget. Mais nous le trouvons ensuite en très bon état, pour plus de moitié moins cher, dans un magasin d'occasion conseillé sur de nombreux forums comme étant très sérieux et intéressant.
En insistant un peu, le vendeur accepte même de reprendre nos deux objectifs qu'on ne trouve même plus sur le marché car ils ne sont pas stabilisés (c'est-à-dire qu'il ne faut pas du tout bouger quand on prend des photos si on ne veut pas qu'elles soient floues), et dont l'objectif de base est "une insulte à la photographie" d'après les experts. Il nous les reprend bien plus cher qu'on aurait pu l'espérer.
On change même la pochette devenue trop petite et on reprend un stylo pour nettoyer les objectifs car le nôtre est trop usé à présent. Et on s'en tire pour 140€, une aubaine !

Sur ces bonnes affaires, nous retournons à l'hôtel avant l'heure prévue pour repartir prendre le bus direction Halong.
Arrivés à la gare de bus, malheureusement, le bus a été annulé et c'est le dernier de la matinée et de la journée par la même occasion.

Nous prenons donc un autre bus mais devons quelque peu changer nos plans, car le billet prévu incluait également la navette bateau pour rejoindre l'île de Cat Ba depuis Halong et le bus pour rejoindre la ville de Cat Ba (c'est à la fois le nom de l'île, mais aussi celui de la ville principale de cette île).
Nous ne serons donc pas à Cat Ba ce soir car les derniers ferries partent en début d'après-midi. Tant pis !

Nous passerons donc la nuit à Bai Chay, un quartier d'Halong.
Une fois arrivés à Bai Chay, le bus nous jette littéralement sur le bord de l'autoroute au milieu de nul part. Charmant !
Des taxis-scooters attendent et s'empressent de nous sauter dessus pour nous emmener jusqu'à notre hôtel à quelques kilomètres de-là !
Et là, un grand moment ! Une fois installés, nous prenons d'abord une bretelle d'autoroute en contre-sens, heureusement pas de camion, ni de bus en face. Oui, la conduite est plus qu'originale ici et conduire en contre-sens une pratique courante à scooter ou à vélo. Nous nous cramponons à notre chauffeur respectif, le gros sac sur le dos et le petit devant. Heureusement l'hôtel n'est vraiment pas loin même si les chauffeurs essaient tout d'abord de nous emmener dans l'hôtel d'une de leur connaissance apparemment. Nous finissons malgré tout dans l'hôtel que nous avions repéré et choisi initialement.
Cette partie d'Halong est vraiment très moche, le front de mer est couvert par des tôles de chantier et l'autre côté de la rue est bardé d'hôtels qui semblent désertés, donc on nous saute dessus à chaque coin de rue car le touriste semble une denrée rare par ici. Cependant, nous refusons gentiment et on nous laisse tranquille.

De nombreux tours partent directement de Hanoï, par conséquent arrivés à Halong les gens embarquent immédiatement sur les bateaux et n'ont pas lieu de s'arrêter ici. L'offre hôtelière semble donc sur-dimensionnée par rapport à la demande et s'en est même triste. On se demande comment les hôtels parviennent à tenir le coup et surtout comment les gens font pour vivre avec si peu d'activité, mais peut-être que que ce sentiment est renforcé par le fait que l'on soit hors-saison.

Le soir nous faisons une autre découverte en termes de fruit exotique, le ramboutan ou litchi chevelu ("à poils ou poilu" comme on l'a baptisé nous). Il a quasiment la même couleur que les litchis que l'on connaît mais avec plein de petits pics souples. A l'intérieur, la chair a la même couleur et consistance que celle du litchi sauf qu'elle est beaucoup plus dure à décoller du noyau qui n'a pas la petite enveloppe lisse de l'autre. Le goût est assez différent mais cela nous plait bien (même la marmotte a succombé).
La marmotte qui nous pique nos ramboutans !

Demain, direction Cat Ba, la plus grande île de la baie d'Halong et beaucoup moins touristique qu'Halong city.

Tam biêt ! (au revoir en vietnamien)

1 commentaire:

  1. Après l'émotion de l'aventure précédente, voici de l'humour, un frisson avec vous à contre courant sur l'autoroute, et un bel objectif pas cher pour faire encore de plus belles photos!
    J’espère que vous avez fait une petite prière au pied de la montagne de riz dans la grotte!
    Coucou à miss Marmotte, et gros bisous à vous deux.
    Annie

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