mercredi 24 décembre 2014

Can Tho

Après un rapide trajet de moins de 3 heures en bus, nous arrivons à Can Tho. C'est la plus grande ville du delta du Mékong avec plus d'un million d'habitants. 

Le Mékong est, par le débit, le 10ème fleuve au monde et le 4ème en Asie. Il mesure plus de 4 300 km de long (812 km pour le Rhône) et prend sa source dans l'Hymalaya avant de s'écouler à travers la Chine, la Birmanie, la Thaïlande, le Laos, le Cambodge et le Vietnam. Dans ce dernier pays, il est surnommé le "fleuve aux neuf dragons" en rapport aux neuf bras du delta. 70 millions de personnes vivent le long de son bassin et il est particulièrement important pour l'irrigation, le drainage des eaux usées, la pêche et la pisciculture, le transport et la production d'électricité.
Le Laos est d'ailleurs sur un projet de construction d'un barrage qui déplaît fortement au Vietnam. En effet, ce barrage ferait baisser le niveau d'eau dans le Mékong, provoquant une entrée de l'eau salée plus en profondeur dans le delta car celui-ci a une pente très faible. Cela risque de perturber l'équilibre fragile de cet écosystème. 
Son delta commence à partir de Phnom Penh (Cambodge) et il couvre 55 000 km² (1 500 km² pour la Camargue), abritant 18 millions d'habitants.

Le fleuve aux neuf dragons

Nous profitons de l'après-midi pour nous reposer et trier les photos. Le soir, Elise se sent un peu barbouillée et reste se reposer à l'hôtel tandis que Sylvain part en quête de nourriture, ça creuse de dormir ! Sur la route longeant la berge du Mékong se tient un spectacle impressionnant. Pas tant pour les danseurs et chanteurs sur scène mais plutôt parce que l'estrade a été installée où il y avait de la place, à savoir, au milieu de la route ! Il y a donc une voie et demi sur deux occupée par la scène... Les gens s'arrêtent pour regarder le spectacle et c'est rapidement une centaine de deux-roues qui stationnent sur la route créant une pagaille monstre ! Dommage, Sylvain n'a pas l'appareil photo pour capturer ce moment. 

Nous nous levons le lendemain à l'aube pour aller voir les marchés flottants. Proche de l'embarcadère, pleins de gens nous alpaguent pour nous emmener en bateau. Finalement, nous optons pour une petite barque lente mais où nous serons seuls et qui nous permettra de bien profiter des paysages. 
Nous partons sous une superbe lumière, le soleil est en train de se lever, il est 6h quand nous quittons le quai.


Lever de soleil sur le Mékong

Nous croisons sur le fleuve toute sorte d'embarcations : des petites comme la nôtre, des plus grosses et plus rapides promenant des touristes, des gros bateaux maisons et d'encore plus gros avec leur chargement de bois, de sable ou de pierres.

Chargement de bois
Ces vraquiers sont impressionnants car ils sont tellement remplis que l'eau arrive jusqu'au niveau du pont, bien au-dessus de leur ligne de flottaison ! On croirait qu'ils sont en train de couler.


Il y a de tout sur le Mékong, des petites embarcations...
...qui servent parfois de maison
Des bateaux plus gros...
...voire carrément des maisons flottantes
Jusqu'aux vraquiers qui semblent sur le point de couler !
Bien que l'eau ne semble pas d'une propreté extrême, nous apercevons régulièrement sur les rives du fleuves des personnes se baignant, lavant leur linge et leur vaisselle ou encore pêchant. De nombreuses maisons sur pilotis ont été construites sur les berges.



Après environ une heure de navigation, nous arrivons au marché flottant de Cai Rang, l'un des plus importants de la région. De nombreuses embarcations sont sur l'eau, les plus importantes sont celles des marchands sur-lesquelles ces derniers vivent avec toute leur famille.


Chaque marchand est spécialisé dans quelques produits qui sont présentés sur une grande perche à l'avant du bateau.

Ici, on vend des citrouilles


Les acheteurs sont sur des embarcations plus petites. Ce sont surtout les fruits et légumes du delta qui s'échangent ici : ananas, pastèques, oignons, courges, papayes, bananes, ail, tomates... En effet, le delta est très riche grâce au fleuve mais aussi au climat. La chaleur et l'omniprésence d'eau douce permet jusqu'à 3 récoltes de riz par an, là où, dans le nord du pays, une seule est possible. Du coup, cela permet de libérer des terres pour d'autres cultures. 



Après avoir traversé le marché, nous continuons notre navigation. Peu de temps après, notre batelier nous arrête le long de la berge et nous fait signe de descendre.
Un petit sentier nous conduit jusqu'à un atelier de fabrication de feuilles de riz. Les taches y sont clairement réparties afin d'optimiser la production.

Les réservoirs de "pâte de riz"
Une personne verse la "pâte" de riz sur deux linges tendus sous lesquels un feu est entretenu. On y brûle les cosses du riz.

On étale la pâte comme pour les crêpes sur un billig
Une fois la pâte étalée, un couvercle est posé. La cuisson dure une à deux minutes seulement grâce à la vapeur et la feuille est très fine. Une seconde personne, avec un ustensile en osier récupère la feuille et l'étale sur un grand support tressé pouvant contenir jusqu'à 4 feuilles.

On récupère la feuille...
...avant de l'étaler sur un support en osier
Les supports sont ensuite emmenés sur des portants au soleil.


Les feuilles sont mises à sécher au soleil
Une fois les feuilles séchées, les supports sont transportés dans la fabrique où deux personnes commencent par huiler les feuilles afin qu'elles ne se collent pas entre-elles. Elles sont ensuite décollées et empilées.

Les feuilles sont ensuite décollées du support...
... puis empilées et mises en sac
Chaque pile est ensuite mise en sac pour être ensuite commercialisée. Tout ce processus à l'air très bien rodé et chacun sait exactement ce qu'il a faire.


Nous remontons ensuite sur notre bateau en direction d'un second marché flottant, celui de Phong Dien. Malheureusement, il est déjà un peu tard (9 heures) et il y a plus de bateaux de touristes que de marchands... drôle d'impression. Nous arrivons quand meme à faire quelques portraits. 





Un peu plus loin, nous pénétrons dans un réseau de canaux bordés de multiples maisons sur pilotis.





La balade est superbe et notre capitaine nous débarque pour une rapide promenade le long de la berge.



Nous sommes impressionnés par la quantité de d'arbres fruitiers que nous apercevons en quelques centaines de mètres : papayers, jacquiers, bananiers, un genre de nèfliers, "arbres" à courges...



Heu... on le connait pas celui-là 
Jacquier
Bananier
Une pause déjeuner est ensuite prévue dans des petits abris au bord de l'eau. L'endroit est très agréable, la nourriture n'est pas très chère mais pas très bonne non plus... En revanche, un grand jardin avec des bassins peuplés de poissons et de nénuphars en fleur jouxte le restaurant.




Après le repas, nous terminons notre promenade sur les canaux puis rejoignons le Mékong en direction de Can Tho. Au retour, nous traversons à nouveau le marché de Cai Rang où, si l'animation est un peu retombée, il reste tout de même de nombreux bateaux. Nous en profitons pour prendre encore quelques photos. Nous apercevons également plusieurs scieries avec des embarcations attendant d'être chargées.





Il est presque une heure de l'après-midi quand nous sommes de retour à Can Tho. Nous profitons du beau temps pour découvrir les bords du fleuve. Au Vietnam, chaque ville a sa statue d'Ho Chi Minh. Celle de Can Tho est particulièrement réussie.


Nous effectuons un tour rapide au marché et au temple Ong (de style chinois) puis retournons à l'hôtel.

Marché de Can Tho
Encens et voeux à l'intérieur

Nous tombons un peu de fatigue et cela tombe bien, nous avons toute l'après-midi pour faire la sieste !

Le lendemain, nous prenons un taxi pour la gare routière où nous apprenons que notre bus est à 10h30, direction Chau Doc pour notre dernière étape au Vietnam. 

Tam biet 

2 commentaires:

  1. Beau et intéressant reportage, on découvre la vie de ces gens du bord de l'eau.
    Le Mekong avec son delta et ses marchés flottants est bien digne du mythe qu'il nous inspire!
    Le rêve devient réalité un tout petit peu pour moi aussi.
    Encore merci pour cela, pas question de s’arrêter en chemin, je vous suis avec ravissement.
    bises à tous les 2
    Annie

    RépondreSupprimer
  2. C'est bien reposant la navigation sur le Mékong et la sérénité des rizières après tous les excès de la Noël ! Gros bisous à tous les deux et à bientôt Bises aussi aux marmottes de la part des poissons . Philippe

    RépondreSupprimer

Merci de laisser votre prénom