vendredi 30 janvier 2015

Chiang Mai

Nous arrivons donc à l'aéroport de Chiang Mai en début d'après-midi.




C'est la capitale du nord de la Thaïlande et la troisième ville du pays. Nous avions réservé une guesthouse afin de ne pas avoir à chercher car il est plus difficile de se loger à cinq personnes qu'à deux. 

Nous sommes accueillis par Kot, une charmante Thaï d'une trentaine d'années, qui nous souhaite la bienvenue et nous donne pleins de conseils pour découvrir la ville. Elle sera aux petits soins durant tout notre séjour. Les chambres sont grandes et les matelas directement posés sur le parquet. On a un peu l'impression d'être des enfants à qui l'on a aménagé un grenier afin qu'ils fassent une soirée pyjama, cela nous convient parfaitement ! :-)

Les sacs déposés, nous partons en direction du centre historique. Celui-ci est juste à côté de la guesthouse et facilement reconnaissable car entouré d'eau (anciennes douves) et de forme carré, suivant les fortifications dont il reste quelques vestiges. 

Ici, il est difficile de faire plus de 100 mètres sans croiser un temple.
Wat Phra Singh est le premier que nous visitons et c'est l'un des plus importants.



Phra Singh est le nom de la statue du "Bouddha lion" abrité ici, la plus vénérée de la ville. L'architecture est très fine et est caractéristique du style Lanna. Dans le temple principal se trouve des statues de cire des moines ayant marqués l'histoire du Wat. Elles sont tellement bien réalisées que l'on a un quelques craintes à s'approcher de peur que les bonzes ne se réveillent tout à coup !


Il y a également une série de 8 Bouddhas avec chacun une posture différente et une boîte à offrande placée devant. Chaque Bouddha représente un jour de la semaine (à l'exception du mercredi qui possède deux bouddhas, un pour le matin et un pour les soir) et l'on vénère celui qui correspond à son jour de naissance. 



Le principal chedi du Wat a été construit sous le règne du roi Pa Yo en 1345 en l'honneur de son père. Il est entièrement doré et sa base carrée est ornée sur chaque face d'une statue d'éléphant blanc.


Il y a également un agréable jardin dont les arbres sont porteurs de proverbes traduits en anglais tel que : "ne fuyez pas lorsque vous avez un problème car il y a toujours un chemin pour le résoudre".


Nous croisons des petits écureuils gris qui viennent boulotter des morceaux de fruits déposés dans un panier à leur attention.



Autre curiosité, une longue pièce de bois sculptée avec une tête de dragon où l'on doit verser de l'eau sacrée qui vient arroser un petit chedi doré et une empreinte du Bouddha somptueusement décorée.



Une fois la découverte de ce superbe temple achevée, nous nous faisons alpaguer par un jeune homme qui nous demande d'où l'on vient, combien de temps nous restons en Thaïlande, etc... Il nous dit que nous avons beaucoup de chance car une fois par an, les enfants devenant moines se font raser la tête dans la rue et cette cérémonie a lieu demain matin ! 
Et puis il enchaîne ensuite sur sa soeur qui vit à Toulouse et lui-même qui a passé 3 semaines en France pour son voyage de noces mais ne parle pas un mot de français... Et puis, il commence à nous recommander des endroits touristiques, puis nous conseille une agence, la seule vraiment honnête de la ville. On l'avait un peu vu venir le loustique et éviterons soigneusement de passer par son agence. 

Nous allons ensuite nous remettre de nos émotions en nous posant dans un bar. La nuit est tombée et nous décidons de nous rendre dans un centre de massage où les personnes travaillant sont aveugles. Ce n'est pas le premier lieu de ce genre que nous voyons et il parait que les non-voyants développent un sens du touché particulièrement important. Cette heure de massage est très agréable et permet de nous faire passer les courbatures survenues après le trek de Luang Prabang. 

Nous partons ensuite en quête d'un restaurant ouvert ce qui n'est pas évident passé 21h dans ce quartier. Chiang Mai est réputée pour son excellente nourriture et nous ne seront en effet pas déçus ! Pour rentrer à la guesthouse, nous montons dans un sorng taa ou, gros tuk-tuk collectif de couleur rouge dans lequel on peut monter jusqu'à une dizaine et qui ne coûte que 20 baths par personne (0,50 €). C'est un moyen très pratique pour se déplacer, pas cher et, du coup, également très utilisé par les Thaïs. Dommage que cela n'existe pas dans toutes les villes du pays !


Le lendemain, on guête tout de même si on ne voit pas la cérémonie dont nous avait parlé l'homme la veille, mais aucune trace de bonzes ni de cheveux sur la chaussée... 

Pour changer, nous décidons d'aller visiter... des Wats !!! 

Le premier est le Wat Chedi Luang construit autour d'un immense chedi datant de 1441, partiellement en ruine et qui aurait été le plus haut bâtiment de Chiang Mai.




Endommagé au XVIe siècle par un tremblement de terre, ce chedi hébergea le fameux bouddha d'émeraude qui, aujourd'hui, se trouve à Bangkok. 
La restauration a été financée par l'Unesco et réalisée par les Japonais. Le moins que l'on puisse dire est que le ciment tranche un peu avec ce qui reste de l'ancienne structure. On retrouve des éléphants au pied du chedi et de beaux nagas gardant les escaliers. 


Un peu plus loin, une superbe bibliothèque en teck a été construite sur pilotis afin d'éviter que les insectes ne s'attaquent aux manuscrits en feuilles de palmier. A gauche de l'entrée principale se situe un autre petit bâtiment renfermant le pilier de la ville qui abrite le dieu gardien de la cité.



Le second temple du jour est le Wat Phantao, juste à côté du précédent. Il a la particularité d'avoir été construit entièrement en teck et fut jadis une résidence royale. Les panneaux de bois principaux ont été assemblés sur 28 énormes piliers en teck dont les bardeaux en forme de naga sont incrustés de mosaïques en miroirs colorés.



On retrouve à l'intérieur du temple les 8 buddhas de la semaine et les bols des moines servant à récolter les offrandes. 



A l'extérieur, un petit bassin est peuplé de poissons, d'une tortue un peu léthargique et d'un chien à peu près dans le même état.



Si le chedi est en restauration, les portes étendards de bois et l'école bouddhiste toute proche donne à l'ensemble une athmophère très agréable.





Nous nous rendons ensuite sur la place ornée du Anusawari Sam Kasat. Ce monument composé de 3 statues de rois en bronze commémore l'alliance entre les 3 souverains du nord pour la fondation de Chiang Mai. C'est un des centres spirituels de la ville et les habitants viennent y déposer des fleurs et de l'encens. 


Juste derrière la place se trouve le centre culturel et artistique de la ville situé dans l'ancienne préfecture de 1924.


La visite commence par un petit film narrant l'histoire de la cité. 
C'est le roi Phaya Mengrai, fondateur du royaume Lanna, qui pris la décision vers 1296 de construire une nouvelle capitale entre la montagne Doi Suthep et la rivière Ping (je vous vois venir, non, il n'y a pas de rivière "Pong"). Il l'appela Nopburi Si Nakhon Ping Chiang Mai, "la nouvelle cité fortifiée". 
Au XIVe et XVe siècle, le royaume Lanna s'étend sur plus de 200 km au sud et jusqu'à Luang Prabang au nord. Chiang Mai devient alors un centre culturel et religieux important. Au milieu du XVIe siècle, la ville est prise par les birmans et elle sera occupée pendant plus de deux siècles. Elle est finalement libérée par l'armée du royaume thaïlandais, intégrant de fait le royaume lanna à ce dernier. En 1800, le roi Kavila redynamise la ville en construisant un port et en agrandissant la ville. En 1921, une voie de chemin de fer relie Chiang Mai à Bangkok et en 1927, Rama VII fut le premier souverain Thaï à se rendre dans la ville. Il s'y rendit en toute simplicité, à la tête d'une caravane de 84 éléphants !

Au premier étage se tient une exposition assez vieillotte expliquant la culture et la religion dans le nord du pays. La sur-ambondance d'explications nuit à la compréhension du propos, dommage. 
Au deuxième étage, un ancien village lanna a été grossièrement reconstitué. 

Un peu déçus par ce musée, nous rentrons à la guesthouse où nous nous consolons dans l'excellent restaurant de la pension. 

Cet après-midi, nous restons dans le domaine culinaire avec un cours de cuisine thaï. Au programme, visite d'un marché pour retrouver les aliments que nous allons utiliser, puis préparation de 5 plats : une soupe "hot and sour", des nems, du poulet aux noix de cajou, un pad thaï et un curry panang. 
Pour assister au cours, nous serons seulement 7, nous 5 et un couple anglophone assez sympa. C'est le cuistot en chef Richie qui vient nous chercher et nous conduit à un marché peu touristique situé en périphérie de la ville. 
Il nous montre les différents ingrédients un à un : tout d'abord les herbes (coriandre, citronnelle, basilic...) puis les piments (les plus petits étant les plus forts car ils ont proportionnellement plus de graines, tout comme les piments frais sont plus puissants que ceux séchés) et enfin les condiments (poivres, sucre de palme, clou de girofle, ail...). 
Nous prenons ensuite la direction du lieu où se tient les cours. C'est superbement situé, entre les rizières et les bananiers. On y accède en traversant un petit potager, où l'on retrouve les condiments les plus utilisés dans la cuisine thaï, puis une jolie tonnelle.







Nous commençons par enfiler nos jolis tabliers (un peu trop rose fushia au goût de Max ;-) et repérons les plats que nous allons préparer sur le petit livre qui nous est offert et qui nous servira de référence.



Première étape, la préparation de la pâte de curry. A l'aide d'un pilon, nous réduisons les condiments en poudre puis en pâte lorsque l'on ajoute les herbes fraîches. Cela sent déjà très bon. 
Ensuite, nous apprenons à rouler les nems. Ce n'est pas si compliqué quand on a compris le truc. Ils sont ensuite fris par un commis jusqu'à ce qu'ils prennent une belle couleur dorée. 
Nous continuons avec la soupe qui n'est pas trop ardue non plus à réaliser et que nous préparons tout en mangeant nos délicieux nems. Richie nous explique ce qu'il faut faire et nous réalisons les gestes en même temps que lui.



C'est ensuite le tour du curry. Nous devons simplement découper et faire revenir les ingrédients dans une casserole avant d'y ajouter la pâte de curry et de laisser mijoter. 
Avant d'attaquer la suite, nous dégustons notre soupe qui a très bon goût bien que fort pimentée !
Vient ensuite le moment de faire le pad thaï, un mélange sucré-salé de nouilles, de soja, d'herbes, de tofu et d'oeuf.


Si faire revenir le tout dans un peu d'huile n'a rien de sorcier, la suite se complique... Il faut à l'aide de la spatule retenir le mélange en haut du wok pendant que l'on fait l'omelette dans la partie basse. Une fois l'oeuf cuit, il faut remettre le mélange au centre de l'omelette et la refermer. Si Richie la réussi à la perfection, le résultat pour nous n'est pas toujours aussi esthétique ! Heureusement, cela n'altère pas le goût ;-)




Et puis le dernier plat, le poulet aux noix de cajou. Richie nous fait la démonstration. Rien d'impossible mais lorsqu'il ajoute la sauce à l'huile bouillante, les flammes sont impressionnantes. Quand vient notre tour, il demande qui veut le faire et seul Sylvain et le couple d'anglophones mettrons la sauce dans l'huile bouillante.



Si l'on veut préparer le plat sans les flammes, il suffit de faire un peu refroidir l'huile mais, d'après lui, le goût n'est pas tout à fait le même. 



C'est alors le moment de poser les tabliers et de passer à table ! Tout est absolument succulent, vraiment du niveau d'un bon restaurant. On tentera de recuisiner tout cela à notre retour afin de vous faire découvrir ces délicieuses saveurs. 





Après ce bon moment, petite promenade digestive au night bazar de la ville où l'on retrouve les souvenirs habituels mais aussi quelques belles pièces en bois sculpté. Les gars vont ensuite au bar pendant que les filles continuent à flâner le long des innombrables étales. 

Le lendemain matin, nous décidons de louer des scooters pour découvrir un peu les alentours. Max préfère rester à la guesthouse pour préparer la suite de ses vacances. C'est donc avec Dude et Babeth que nous partons en direction du parc national de Doi Suthep-Pui. Le seul problème est que nous n'avons pas de carte détaillée de la région et nous nous trompons complètement d'endroit.


Tant pis, nous découvrons tout de même de beaux paysages le long de routes très agréables.


Petite pause ensuite aux cascades de Nam Tok Mae Sa qui s'étagent sur 10 paliers successifs répartis sur 1,5 km avec, à chaque étage, des bassins où l'on peut se baigner.





Si la taille des chutes reste modeste et qu'elles ne sont pas aussi belles que celles de Luang Prabang, la balade est toutefois agréable et Dude et Sylvain en profitent pour se rafraîchir. Nous croisons de beaux papillons et une mante-religieuse qui se met en position d'attaque dès que nous approchons.




Nouvel arrêt ensuite à la ferme des orchidées. Il y en a une variété impressionnante, de toutes les formes et de toutes les couleurs. On y découvre également la plus petite orchidée du monde (un demi centimètre de diamètre) et la plus grande mais aucune des deux n'est en fleur. La visite est agréable même si l'on aurait bien aimé un peu d'explications sur les différentes variétés, les croisements... 










Nous retournons vers Chiang Mai mais ne rentrons pas directement car nous venons de trouver la route que nous cherchions ce matin. Elle monte sur 13 km à l'ouest de la ville. Nous atteignons le Wat Phra That Doi Suthep à la tombé de la nuit. Par chance, le temple ne ferme qu'à 22h, ce qui nous laisse tout le temps d'admirer ce lieu extraordinaire. 
Situé au sommet du Doi Suthep, ce wat est l'un des plus sacré du nord de la Thaïlande. Sa fondation remonte à 1383 et la légende veut qu'un moine de Sukhothai transféra un os de l'épaule de Bouddha dans un nouveau temple sur ordre du roi Lanna Keu Naone. Pour choisir l'emplacement du bâtiment, celui-ci plaça la relique sur le dos d'un éléphant blanc qu'il libéra dans la jungle. L'histoire raconte que l'éléphant arriva sur la montagne Doi Suthep, y barrit trois fois puis mourra. C'est donc en ce lieu que le moine décida d'ériger son temple.

On accède au wat grâce à un escalier gigantesque de plus de 300 marches bordé de rampes en forme de naga.



Arrivée en haut de l'escalier, on pénètre dans le sanctuaire principal où des bonzes sont en train de prier. Le chant, la lumière, le peu de monde et le lieu font de ce moment un instant assez magique. 
Le chedi principal contient la relique de l'épaule et est surmonté d'une ombrelle à 5 étages érigée en l'honneur de la fin de l'occupation birmane et du rattachement de Chiang Mai à la Thaïlande.







Tout est très doré à l'intérieur du sanctuaire alors qu'à l'extérieur, le décor est plus sobre. On y découvre notamment la statue de l'éléphant blanc de la légende et des gardiens Ganesh (dieu éléphant) assez impressionnants.



A droite du temple, un promontoire permet de contempler la ville de Chiang Mai qui parait immense avec son agglomération de près d'un million d'habitants.


Vous l'avez compris, si ce n'est peut être pas le plus majestueux, c'est sûrement l'un des temples où l'atmosphère est la plus envoûtante.

De retour près de la guesthouse, nous tombons par hasard sur Max qui partait manger en ville. Du coup, nous choisissons un restaurant pour dîner tous les cinq. Ce sera japonais. Il y a du monde, c'est sûrement bon signe. Si la nourriture est très bonne, c'est sans doute le restaurant où nous avons le plus attendu du voyage. Plus d'une demi-heure pour servir les soupes miso et Babeth détient le record avec 1h30 d'attente pour deux sushis au saumon... Les serveurs sont complètement dépassés et l'on préfère en rire, on se demande juste si c'est comme cela tous les soirs. 

Le lendemain, nous avons décidé de passer une nouvelle journée avec les éléphants. Cette fois, nous avons opté pour un endroit où personne ne monte dessus. Il s'agit juste de les côtoyer, de les nourrir et de les baigner. On commence par un assez long trajet de près de 2 heures en tuk-tuk pour rejoindre une piste. Un pick-up nous récupère alors et nous emmène dans un endroit reculé. De l'autre côté de la colline, nous apercevons le camps dans un cadre superbe avec des rizières et une rivière en contre-bas !


Nous commençons par un petit briefing du guide qui nous explique que les éléphants vivant ici travaillaient à pousser des troncs d'arbre ou à faire de long et fatigant trecks. Tout le personnel du camp est Thaï et connaît bien les comportements des pachydermes. 

Nous débutons en allant voir deux femelles dont l'une est enceinte de 12 mois. Elle en est donc à la moitié de sa gestation et le bébé bouge dans son ventre que nous pouvons délicatement toucher, c'est impressionnant. Quand l'élephanteau naîtra, il pèsera 80 kilos !



Nous donnons à la maman des bananes et de la canne à sucre. 
Il faut savoir qu'un éléphant ingurgite plus de 150 kilos de nourriture par jour !


Après quelques dizaines de minutes avec eux, nous continuons et rejoignons cette fois un mâle. Aucun des animaux n'est attaché (même durant la nuit), il y a juste son maître qui reste à côté de lui. Les cornes du mâle sont beaucoup plus courtes que celles de son homologue africain d'autant que celui-ci a longtemps poussé des troncs avec, ce qui les a limé.



Et puis vient le moment de rejoindre deux femelles et un éléphanteau de tout juste 1 an. C'est vraiment un bébé puisqu'un éléphant vit entre 70 et 90 ans. Il est un peu plus petit que nous mais a déjà une force colossale. Il passe son temps à jouer avec les guides et à essayer de voler les bouteilles d'eau qu'il sait dévisser tout seul ! Nouvelle séance de nourrissage et long émerveillement devant les facéties du petit.





Nous n'avons pas vu la matinée passer, c'est déjà l'heure de déjeuner. Un buffet gargantuesque nous attend sur une grande terrasse en bambou avec vue sur la rivière. 

Pour l'après-midi, tout le monde en maillot de bain dans la boue avec les mastodontes. C'est pour eux un très bon moyen de se débarrasser des parasites et, pour nous, un très chouette moment même si nous trouvons que nous sommes trop nombreux. 
Après la boue, baignade dans la rivière pour les laver (et nous aussi par la même occasion). L'éléphanteau ne cesse de faire le pitre et semble adorer l'eau. Il passe son temps à s'immerger, se rouler. Il faut tout de même faire attention à ne pas se faire marcher sur les pieds.


Après ce moment magique, tout le monde va se sécher et se rhabiller... sauf nous qui continuons à passer un peu de temps avec les éléphants. Du coup, on est tout seuls avec eux et c'est très appréciable.



La journée est passée extrêmement vite car c'est déjà le moment de rentrer. Au final, une expérience magique en compagnie de ces animaux fascinants qui passent leur temps à se rouler dans la boue et à manger, et qui, visiblement, aiment ça ! Seul petit bémol, le groupe un peu trop nombreux. 


Pour notre cinquième jour à Chiang Mai, nous nous levons à l'aube pour prendre le premier bus à 7h45 en direction de Chiang Rai, la grande ville du nord-est, proche du triangle d'or. Trois heures et un bon roupillon plus tard, nous partons à la recherche de scooters à louer pour pouvoir se promener à notre gré. 

Première visite, le temple blanc (Wat Rong Khun) situé à une quinzaine de kilomètres de Chiang Rai. Le moins que l'on puisse dire c'est que ce temple est unique en son genre, même si certaines excentricités font penser à l'architecture du catalan Gaudi. 
Sa construction a été commencée en 1997 sous la direction d'un peintre-architecte thaïlandais renommé. Le Wat est entièrement blanc et semble en porcelaine du fait de tous les éclats de miroirs qui ornent ses murs de chaux.


Un bassin peuplé de poissons énormes offre un beau reflet de la construction qui, bien qu'étrange, n'en demeure pas moins belle.



Un pont passe au-dessus de l'eau et est bordé de bras tendus symbolisant le désir.



Nous accédons ensuite au sanctuaire où l'artiste a peint des scènes sensées représenter la samsara, le cycle des renaissances et des illusions. On y trouve pelle-mèle les Twin Towers en feu, Dark Vador, Zidane donnant un coup de boule à Materazzi, Spiderman ou encore Elvis Presley... Curieux mélange au sein de ce lieu sacré. Bien que récente, la construction a cependant souffert car des pans entiers de la fresque sont tombés car le mur se fissure... 

Fontaine aux voeux
Ganesh vu par l'architecte

A la sortie, des "arbres" et une immense tonnelle sont uniquement formés de milliers de petits pendentifs votifs, où les gens inscrivent leur prière ou souhait.



Après notre plus mauvais repas depuis notre arrivée en Thaïlande, nous remontons sur nos bolides afin de rejoindre un autre "temple", la maison noire. C'est aussi un architecte natif de Chiang Rai et il a voulu répondre au temple blanc. Bien que très différent car presque exclusivement en bois, le temple et les nombreuses constructions autour, de style japonais, sont vraiment surprenantes.




Si les pièces de bois sculptés sont magnifiques, le reste n'est pas toujours aussi réussi. L'endroit situé dans un très beau parc reflète la mégalomanie et la morbidité de son auteur. Tout est démesuré et des crânes d'animaux ou des peaux (tigres, loups, boas, crocodiles, moutons) ne nous apparaissent pas du meilleur goût.





Après un long moment à se promener dans cet ensemble surprenant, nous retournons en ville. Après un excellent dîner sur la place principale du marché de nuit qui rattrape le repas du midi, retour sur Chiang Mai en bus. 

Pour notre dernière journée avec les copains, nous allons faire du rafting. Le pick-up ne passe à la guesthouse qu'à 10h ce qui nous laisse le temps pour une grasse matinée bienvenue ! 
Nous partons vers le nord en direction de la rivière Mae Taeng pour réaliser un parcours de 10 kilomètres. Après un long briefing très instructif sur ce qu'il faut faire et ne pas faire à bord de l'embarcation, nous récupérons une rame et un casque. C'est dommage car les rafts ne peuvent contenir que 4 personnes en plus du guide. Du coup, on se retrouve séparés, Max, Dude et Babeth d'un côté, Sylvain et Elise de l'autre. 

La descente est très agréable et ponctuée régulièrement de rapides qui, s'ils restent assez modestes en cette saison, doivent être redoutables en saison des pluies. Techniquement, ce n'est pas très dur, il suffit de suivre les consignes du guide qui demande de ramer en avant ou en arrière (ou de ne pas ramer), de se mettre sur la gauche ou la droite du raft ou bien, de s'assoir dans l'embarcation si cela bouge beaucoup. 
Le cadre est idyllique avec cette végétation luxuriante et l'on croise même quelques camps d'éléphant qui bordent la rivière. 
Lorsque les rapides les plus difficiles sont passés, les guides se mettent d'accord et nous nous retrouvons tous dans le même rafiot ! La dernière partie n'en est que plus plaisante.



Après de deux bonnes heures de descente, nous sommes de retour au camp où, une fois changés, nous prenons à nouveau le mini-van pour rejoindre Chiang Mai. 

A 4h du matin, les copains viennent nous dire au-revoir car leur avion pour les plages du sud décolle à 6h. Nous finissons notre nuit, rien ne nous presse, nous avons décidé de rester une nuit de plus à Chiang Mai. 

Nous consacrons notre matinée à préparer la suite du voyage. C'est décidé, nous allons passer 2 semaines en Birmanie, ce qui veut dire s'occuper du visa, du billet d'avion, récupérer un guide de voyage... 

Durant l'après-midi, nous visitons deux petits musées agréables. L'un raconte l'histoire et les richesses de la ville et de la région mais est mieux réalisé que le premier que nous avions parcouru. 
Le second présente sur deux étages une série d'objets de la culture lanna. Au premier étage se trouvent surtout des détails relatifs à l'ornementation des temples. Au deuxième étage, ce sont des éléments du quotidien qui sont exposés.  

Nous partons ensuite visiter Chinatown qui semble moins foutraque que ceux que nous avions vu auparavant. Elise est ravie car elle trouve enfin des litchis comme chez nous mais qui se révèlent, finalement, acides et peu sucrés... Les ramboutans nous ont finalement plus convaincus. Pour finir la soirée, nous nous promenons dans le grand marché de nuit qui a lieu tous les dimanches dans la rue principale de la vieille ville. Sur plus d'un kilomètre de la grande rue, ainsi que dans les ruelles adjacentes, c'est un enchaînement ininterrompu de marchands de souvenirs et de nourriture (brochettes, curry, pad thaï...) avec, parfois, des jeunes jouant de la musique. Il y a tellement de monde que l'on a du mal à marcher, c'est impressionnant. 

Le lendemain, nous quittons Chiang Mai après une semaine extra passée dans cette région que nous avons beaucoup appréciée. 
Nous prenons la route vers le sud et la ville de Sukhothai. Le paysage en chemin est l'un des plus beaux que nous ayons vu en Thaïlande. Cela fait penser au Vietnam avec les rizières verdoyantes, les montagnes de karstes semblant surgirent de terre, les bananeraies et le tout, sous un beau coucher de soleil !

A bientôt


1 commentaire:

  1. Encore des images magnifiques, que ce soit des temples et de leurs décors impressionnants ou des paysages et toutes ces splendides orchidées ; on en prend une nouvelles fois plein les yeux.
    Ça y est vous avez franchi le pas, vous voilà passés dernière les fourneaux après les multiples dégustations. A force d’en entendre dire autant de bien, j’en ai l’eau à la bouche. Si vous cherchez un gouteur pour tester vos futures reproductions de la cuisine Thaï, je suis volontaire.
    Quelle chance d’avoir approché les éléphants ainsi et de partager ces bons moments avec vos amis. Sylvain, je constate que tu t’es trouvé un nouveau petit copain. En tant qu’animal de compagnie, il me parait un peu encombrant, et je crains qu’il ne rentre pas dans ta valise pour le retour...
    Bonne continuation.
    Didier

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