jeudi 29 janvier 2015

Luang Prabang

Nous voici donc partis pour 11h de trajet en bus de nuit. Nous avons un peu de mal à trouver le sommeil mais au bout d'un moment, la fatigue a raison de nous.
Une fois arrivés à Luang Prabang et après avoir déposé nos affaires à l'hôtel, nous partons faire un petit tour du côté du Mékong.
Puis, nous nous répartissons les missions, aller chercher Max (notre 3ème visiteur) à l'aéroport pour Dude et Babeth, se renseigner sur les activités et excursions pour Elise et Sylvain. Nous nous retrouvons tous ensuite pour le déjeuner et échangeons sur le programme des prochains jours.
L'après-midi nous continuons notre exploration de cette petite ville fort agréable et très charmante.




Nous en profitons pour visiter le Wat Xieng Thong, où nous croisons également des jeunes mariés en tenue traditionnelle.










Nous grimpons ensuite jusqu'au Mont Phousi, qui offre un très joli panorama sur toute la ville. Et surprise, sur le mont, il y a... un Wat !





Nous avons bien mérité un petit rafraîchissement après cela et nous nous posons sur une terrasse au bord du Mékong pour admirer le coucher du soleil.


Max nous fait croire qu'il ne boit que de l'eau... ;-p

Nous passons ensuite dans une agence que nous avions repérée plus tôt afin de réserver les activités que nous avons programmées.
Demain, ça sera donc navigation sur le Mékong, visite de petits villages d'artisanat local, rencontre avec les éléphants et visite de grottes pour finir.
Mais avant cela nous décidons de tester une spécialité du sud-est asiatique, le hot pot. Il s'agit d'un barbecue de forme circulaire et bombé au centre que l'on recouvre de viande. Le bas est rempli de bouillon dont le goût évolue au fil du repas, et dans lequel on cuit des nouilles, des champignons et des légumes. C'est un vrai régal !


Ombrelles au marché de nuit
Le lendemain, nous avons de la chance car nous avons le bateau pour nous tout seuls. Nous commençons donc la journée par la visite d'échoppes d'artisans tissant la soie, fabriquant du papier mâché (souvent incrusté de fleurs), distillant de l'alcool de riz...

Notre bateau privé ;-)


Fabrication du papier mâché

Distillation de l'alcool de riz
Atelier de tissage

Nous poursuivons la remontée du Mékong et de ses jolis paysages sous le soleil qui a fini par percer la brume. La balade est très agréable et nous croisons de nouveau des maisons-bateaux, des martins-pêcheurs, des buffles et, pour la première fois, des orpailleurs avec leur bâté.

Les orpailleurs
Les voyageurs
Arrivés aux abords du camp des éléphants, nous sommes tout excités de les apercevoir sur la berge. A notre arrivée, on nous donne des bananes pour les régaler et en gros gourmands qu'ils sont, ils s'approchent immédiatement attirés par l'odeur de ces friandises à saisir.





C'est la première fois que nous en voyons de si près. Il n'y a ici que des femelles car elles sont plus dociles que les mâles. 
L'extrémité de leur trompe forme une petite pointe assez dure, avec laquelle ils saisissent les aliments avant de les enfourner dans leur bouche. Et quand la nourriture est trop volumineuse, ils enroulent leur trompe pour la plier afin de pouvoir l'ingurgiter.
C'est assez rigolo à observer.




Et puis nous sommes rapidement appelés pour faire une petite balade sur leur dos. Nous étions un peu mitigés au départ quant au fait de monter sur les éléphants, car à certains endroits, notamment souvent en Thaïlande, ils sont véritablement surexploités. Là, les animaux ont plutôt l'air bien traités et en bonne santé, et ils ne portent pas de signes visibles de maltraitance, ni de marques de blessures. Nous sommes 3, Elise, Sylvain et Max sur le plus gros des éléphants. Comme il le souhaitait, Sylvain se retrouve sur l'encolure de la bête, Max et Elise sur le palanquin. Dude et Babeth, sont tous les deux sur le palanquin d'un autre éléphant.





La balade d'environ 30 minutes se déroule tranquillement au rythme des éléphants. Le terrain est parfois un peu pentu et Sylvain se tient du mieux qu'il peut. Ce qui est assez drôle c'est que l'éléphant a les oreilles rabattues sur ses jambes, un peu comme s'il voulait le maintenir.


Le guide nous demande ensuite si nous souhaitons déjeuner ici ou sur le bateau. Mais la présence des éléphants et tellement chouette que la réponse est déjà toute trouvée. ;-)
Après le déjeuner, nous retournons passer un petit moment avec eux puisqu'il n'y a personne. Du coup, les kormacs nous donnent des branches de canne à sucre à leur donner. Et hop, les éléphants n'en font qu'une bouchée.
Le guide nous appelle ensuite pour continuer la suite du programme mais il est difficile de les quitter. Franchement, c'est un animal fascinant, qui a l'air doté d'une véritable intelligence.





Nous prenons ensuite la direction les grottes de Pak Ou qui sont en fait de petits temples nichés dans la roche et dédiés à Bouddha.
La première contient plusieurs milliers de bouddhas. Les visiteurs pratiquants en apportent de nouvelles chaque année.
Une fois par an, à l'occasion du nouvel an Lao, l'ensemble des statuettes est lavé avec l'eau du Mékong, afin de commencer une nouvelle année sous de bons auspices.

Intérieur de la grotte de Pak Ou


Sur le chemin du retour, certains, bercés par les flots, finissent par roupiller un peu.

Un pêcheur qui frappe l'eau afin d'étourdir les poissons

Le lendemain matin, nous avons rendez-vous à 7h30 pour partir en trek pendant 2 jours. Il est prévu que nous nous rendions dans des petits villages de montagne des ethnies Hmong et Khamu.
Notre guide s'appelle Nang et il est vraiment très agréable. Il est Hmong mais parle aussi le khamu, en plus du thaï et de l'anglais.
Nous franchissons pas mal de fois la rivière et Nang nous taille des bâtons de bambou, fort pratiques pour franchir les gués successifs.


Nous sommes que tous les 5 et c'est très sympa d'avoir ses copains pour compagnons de route.
Nous empruntons des petits chemins tantôt en bordure de champs, tantôt en forêt.



Pour le déjeuner, nous nous arrêtons sous un petit abri de bambou, certainement utilisé par les paysans habituellement. Cela nous permet d'être à l'abri du soleil mais aussi d'avoir une table pour manger. En fait, il y a comme un plancher sur pilotis en lattes de bambou qui nous permet de nous poser.
Nang est parti chercher des feuilles de bananier qui constitueront les assiettes et les plats.


Notre superbe table de pique-nique !
Au menu, nous avons le droit à un délicieux assortiment de plats locaux : poisson sauté au piment et basilic (le laap), porc mariné cuit au BBQ, poulet aux champignons... et du riz gluant en guise d'accompagnement, et pour finir des bananes et des clémentines pour les vitamines. Pour manger, il faut faire une petite boule de riz avec ses doigts puis piocher dans un plat en coinçant la nourriture contre le riz avec le pouce et enfin, engloutir le tout !




Nous nous remettons en route jusqu'au premier village Khamu. Des petites filles nous suivent et attendent que l'on s'arrête pour nous proposer des petits bracelets tressés. Elles sont accompagnées de leur grand-mère qui veille à la transaction.


Les petites vendeuses de bracelets avec leur grand-mère


Le village est vraiment très charmant ! Il y a beaucoup de vie ici, des enfants, des parents, des grands-parents, sans compter tous les animaux (poules, vaches, cochons, chiens...).

Max, Dude, Elise et les fillettes dans le fond à droite






Après cette petite pause, nous reprenons notre route jusqu'au prochain village où il y a encore plus d'enfants. Elise s'attarde auprès d'eux et en profite pour prendre des photos. Elle leur montre donc l'écran de l'appareil photo pour qu'ils puissent se voir et là, cela déclenche une série de rires de la petite bande qui s'agglutine autour d'elle. Ils sont vraiment trop mignons !






Après cette bonne tranche de rigolade, suivie par ses nouveaux copains, elle s'empresse d'essayer de retrouver Sylvain, Dude, Babeth et Max qui ont continué plus loin dans le village avec Nang. ;-)

Max
Sylvain
Babeth
Dude
Elise
Nang leur explique la signification d'un petit pont situé à la sortie du village. Pour être honnêtes, ils n'ont pas tout compris... la communication est parfois difficile. On pense que le matin, des habitants déposent un animal (coq, cochon) à un bout du pont et le premier villageois qui passe devant doit franchir le pont et prendre l'animal. Cela lui apportera, ainsi qu'à sa famille, richesse et bonheur.


Deux enfants s'approchent et montent sur le petit pont tels des gardiens pendant que leurs copains jouent à la bagarre avec des épées de bois.



C'est l'heure du bain pour certains
A quelques centaines de mètres à peine, on découvre un nouveau village, celui où nous dormirons ce soir. 
Là aussi, des enfants s'approchent sur notre passage et nous font de grands coucous.
Nous posons nos sacs dans la petite hutte sur pilotis où nous dormirons puis Nang nous propose de nous faire faire un petit tour du village.

Notre comité d'accueil ;-)



Des gens s'affairent à faire leur toilette autour du seul point d'eau du village. Les femmes se couvrent d'une pièce de tissu, utilisée comme un paréo, car cette salle de bain publique est ouverte aux yeux de tous. D'autres habitants sont regroupés autour de ce qui semble être un arrivage de vêtements, des hommes coupent du bois, des femmes tressent des tiges séchées qui serviront pour la toiture des maisons, des enfants rapportent de l'eau du point d'eau, une petite fille joue avec sa poupée. Bref, tout un tas de scènes de la vie courante locale que l'on prend plaisir à contempler.

Un monsieur qui coupe du bois, pendant que le petit garçon remonte de l'eau
Une petite fille et sa poupée
Arrivage de vêtements
Tressage pour les toitures


Nang nous emmène ensuite jusqu'à l'école du village, qui est fermée aujourd'hui puisque nous sommes samedi. La cour de récréation offre un superbe panorama sur la montagne. Et à l'intérieur d'une classe, un exercice de conversion en litres est encore inscrit au tableau noir. Les pupitres sont beaucoup plus basiques que ceux de nos écoliers et les enfants sont jusqu'à quatre par banc. Sur les murs sont accrochés les dessins des enfants, dont de très jolies compositions florales.

L'école

Vue depuis la cour de l'école

Nous continuons jusqu'au premier village où un groupe de petites filles joue aux billes, pendant qu'un groupe de garçons s'amuse non loin de là. Nous voyant nous arrêter près des filles, ils finissent par se rapprocher, nous avons certainement piqué leur curiosité. ;-)

La partie de billes

De retour dans notre petit village, Nang commence à préparer le repas. Deux heures après, il vient nous apporter le dîner en s'excusant de ne pas être un bon cuisinier mais ce qu'il a préparé est tout de même excellent.


Plus tard, des petites filles nous rendent visite pour nous dire "Sabaï Dii" (bonjour). Elles nous apprennent à compter en Lao, puis nous chantent des petites chansons. On se retrouve donc de notre côté à chanter "Pirouette-cacahuète", heureusement nous sommes 5 pour essayer de nous rappeler des paroles. ;-)
Et puis c'est déjà l'heure de se coucher.


Au petit matin, le village reprend rapidement vie. Les coqs sont là pour nous réveiller, les cochons farfouillent un peu partout en quête de nourriture. Les habitants s'affairent à allumer des feux, chercher de l'eau, nourrir les bêtes...
Nos copines de la veille nous suivent lorsque nous allons faire un brin de toilette au point d'eau, très amusées lorsqu'elles nous voient nous brosser les dents.


Surprise en sortant des wc ;-)



Nous avions demandé à Babeth et Dude de ramener des petites Tour Eiffel en porte-clés, pour avoir des petits cadeaux pour les enfants. En les offrant, nous nous apercevons qu'en fait les enfants ne savent pas de quoi il s'agit. Nang leur explique donc ce que c'est. C'est vrai que nous sommes dans un petit village de montagne où les gens sont très peu exposés aux touristes. Contrairement à Angkor où les enfants nous disaient en français "France, capitale Paris", "une pièce de ton pays, s'il te plaît ?", "1, 2, 3, 4...10". On se rend un peu compte de notre bourde mais les enfants sont contents de leur petit cadeau, ça brille, donc ça leur plaît. Des petits garçons repartent tout fiers, comme s'il s'agissait d'un trésor.



En les offrant, nous nous apercevons du décalage entre nous car en fait, personne ne connaît ce que signifie "Paris" et n'a jamais vu ce monument.



Après un bon petit déjeuner composé d'une omelette et de pain grillé, nous nous remettons en route.
Sur le chemin, nous croisons un scolopendre que seule Babeth a remarqué. Sylvain prend son temps pour régler l'appareil photo, mais en ni une, ni deux, Nang l'a envoyé valser au loin. Cet espèce mille-patte de plus de 10 centimètres a la carapace coriace et une seule de ses piqûres vous garantie de bonnes souffrances pendant plusieurs jours.

En redescendant, nous observons de nombreuses rizières asséchées. Nang nous informe que l'unique récolte n'a lieu qu'en octobre, c'est-à-dire à la même période qu'au nord-Vietnam en fait.


Peu avant l'arrivée au dernier village de notre périple, des enfants pêchent à la rivière et l'un deux est même équipé d'un masque de plongée des années 90.


Traversée du dernier gué
Nous quittons nos chaussures le temps de franchir ce nouveau gué.

Dans le village, deux hommes sont en train de forger une nouvelle lame, un autre s'attelle à faire répartir du riz destiné aux cochons, du tabac sèche sur un toit.


Séchage du tabac
Les forgerons
Séchage du riz
On s'offre une dernière pause déjeuner au milieu des champs et sous un nouveau toit de chaume et de bambou. Nang nous parle un peu plus de sa culture, des coutumes, des anciens qui font de la magie noire.
Et puis bientôt c'est déjà la fin du trek, il ne nous reste plus que quelques heures de marche pour rejoindre la route.

Nang a vraiment été un très bon guide et nous souhaitons garder un souvenir de lui en immortalisant l'instant devant l'agence (hé oui, il nous fallait un 7ème complice pour prendre la photo ;-)


Après une bonne nuit de sommeil, nous avons décidé de nous rendre aux cascades de Tad Kouang Si.


Juste à l'entrée du site se trouve un parc de recueil et de conservation des ours noirs à collerette. De gros nounours frugivores mais qui sont tout de même dans un enclos pour éviter tout incident. Ils viennent tout juste d'être nourris, du coup on peut les observer de près. Ce sont des animaux qui étaient destinés à être vendus illégalement et qui ont été saisis par la douane.




Les cascades forment une multitude de bassins successifs aux eaux d'un joli bleu turquoise laiteux. Nous n'avions jamais vu d'eau d'une telle couleur.


Cascades de Tad Kouang Si et ses bassins.


Les bassins débouchent aux pieds de la cascade principale, haute de plusieurs dizaines de mètres. Puis c'est parti pour une bonne séance d'ascension jusqu'en haut de la cascade. Là, de nouveaux bassins permettent d'accéder à une vue plongeante sur cette gigantesque chute.

Chute principale.
Vue du dessus.
En redescendant, Sylvain et Dude se décident à se jeter à l'eau. Peu profonde mais bien fraîche.
De retour à Luang Prabang, nous assistons à un joli coucher de soleil depuis la rue principale avant de faire un dernier tour au marché de nuit.



Le lendemain matin, nous nous levons à 5h pour assister à l'aumône des bonzes, qui passent dans la rue principale pour collecter de quoi se nourrir (du riz essentiellement).
Cela est une véritable tradition bouddhiste mais la ville hésite à y mettre fin tellement cela tourne au n'importe quoi. On peut normalement discrètement y assister à condition de ne surtout pas gêner les bonzes et en se tenant à distance, c'est-à-dire au minimum sur le trottoir opposé. Les photos sont tolérées mais à condition de les prendre de loin et de ne pas employer de flashs, voir même de les prendre de sa chambre d'hôtel.
Mais alors là, nous sommes sidérés par ce que nous voyons...
Pour commencer, ce sont des hordes de mini-bus et de tuk-tuk qui déboulent chargés de touristes en tour organisé et qui investissent toute la rue. Ceux-ci prennent place sur les tapis réservés à ceux qui font des offrandes aux bonzes et se déguisent pour l'occasion, afin de singer cette offrande. Le tout organisé par des agences en plus. Encore une fois cela a une véritable signification pour les bouddhistes et cela nous dérange beaucoup. Est-ce qu'on s'imagine un touriste asiatique bouddhiste s'incruster dans une cérémonie d'une communion, déguisé dans la robe blanche et son cierge au poing, parce que c'est typique et rigolo ? 
Mais malheureusement cela ne s'arrête pas là. Le reste du troupeau s'empresse de mitrailler les bonzes avec leurs flashs à moins d'un mètre de distance, leur collant aux basques tout le temps de l'offrande.
Et encore mieux, une fois qu'ils ont terminé de distribuer le contenu du bol de riz devant eux, les touristes sur les tapis d'offrande remettent leurs chaussures et foulent les tapis (très irrespectueux pour les bouddhistes) et c'est parti pour mitrailler les bonzes à 30 centimètres de distance et les flashs en pleine trogne, qui ne peuvent rien dire. 
Nous sommes effarés ! Dude, Babeth et Max décident de retourner se coucher face à ce triste spectacle. Elise et Sylvain se tiennent toujours de l'autre côté du trottoir et tentent de prendre quelques clichés au milieu de la multitude de gens qui leur passent devant avec leur flash, avant de renoncer à leur tour.



Après nous être recouchés quelques heures, nous prenons un tuk-tuk pour avoir l'avion qui nous ramène dans le nord de la Thaïlande, à Chiang Mai précisément.

En route pour l'aéroport


A très vite

3 commentaires:

  1. c'est cool la vie... on a bien hâte de vous revoir pour que vous mettiez le son sur les photos! On pense bien à vous sous les mètres de neige qui tombent! gros bisous à tous les 5!
    So et Vince

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  2. Comme vous je suis outré par le comportement de ces troupeaux de touristes qui font douter de l'humanité ! Heureusement le sourire des enfants , des éléphants et des gros nounours nous montrent qu'on peut se comporter d'une toute autre manière . Fier de vous !
    Gros bisous et à bientôt. Philippe

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  3. Les treks dans lesquels vous nous invitez sont riches de partage de la vie des gens, d'émotion et d'humour. Les photos sont encore superbes et votre respect des gens et des animaux fait plaisir.
    Plein de bisous à vous chers voyageurs.
    Annie

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