Arrivés à Battambang de bon matin, nous sommes encore gelés par notre courte nuit à bord du bus frigo. ;-)
Comme il est encore très tôt, l'hôtel ne peut pas nous donner la chambre avant midi.
Nous sommes un peu déphasés et épuisés, mais décidons d'attendre sagement dans le hall. Et le personnel est tellement aimable et attentionné qu'ils font préparer la chambre en priorité, nous l'aurons finalement vers 9h. Nous sommes donc bien contents de pouvoir finir notre nuit dans un lit douillet.
Après l'hôtel médiocre de Phnom Penh, nous avons décidé de payer un peu plus (12 € la chambre) pour avoir du confort. L'hôtel est sans doute le plus classe que nous ayons fait, l'entrée est impressionnante avec son grand mobilier en bois sculpté et son sol en marbre.
Nous émergerons quelques heures plus tard pour aller découvrir les environs.
Nous avons choisi de faire seulement une courte étape ici, car notre prochaine "vraie" étape sera Seam Reap.
Nous décidons donc de n'explorer que les points d'intérêts situés dans la ville, à savoir ses nombreux temples et son marché central.
Ancienne capitale, Battambang fût fondée au XIème siècle sur les bords de la rivière Sangker, qui est entourée de plaines considérées comme le grenier du Cambodge.
Deuxième ville du pays, elle est habitée par 250 000 personnes seulement (soit presque l'équivalent de Montpellier, qui est la 8ème ville française, pour vous donner un ordre d'idée).
En effet, le Cambodge est un petit pays et sa démographie a énormément souffert du régime des Khmers rouges. Aujourd'hui, sa population s'élève à 15 millions d'habitants environ, dont 10% vit à Phnom Penh. Battambang semble toutefois loin de l'agitation qu'il peut régner dans la capitale.
En nous promenant, nous croisons de nombreux bonzes car, comme à Phnom Penh, il y a des pagodes à presque tous les coins de rue.
Bonzes recherchant du boulot ! |
La première que nous visitons, Wat Piphit, est située juste au-dessus du marché, où nous nous sommes arrêtés pour acheter à nouveau des mangoustans (nos litchis poilus préférés ;-). Celle-ci est assez classique, un temple central et au fond des stupas qui servent de monuments pour les moines défunts.
Stupa funéraire |
Trêve de silence, un collège est situé juste derrière celle-ci d'où les voix des élèves s'échappent par les fenêtres.
La pagode avec le collège en fond |
Nous traversons la ruelle et tournons à l'angle de la rue, où nous découvrons un immense parking rempli de vélos et de scooter des collégiens.
Nous continuons un peu notre chemin pour passer devant une statue d'un cavalier inconnu avant de redescendre la ville le long de la rivière.
Au détour d'un pont, nous apercevons des gens qui se baignent et pêchent à l'épervier dans la rivière.
Peche à l'épervier |
Copain lézard croisé en chemin |
La seconde est la pagode de l'éléphant blanc, Wat Kampheng, où nous assistons à une scène étrange. Un bonze prend de l'eau dans une grande jarre traditionnelle à l'aide d'un récipient en plastique et le vide sur la tête d'une jeune fille en psalmodiant une longue litanie. Nous n'avons aucune idée de ce que peut-être cette cérémonie (baptême, absolution ?).
Les voici les éléphants blancs |
Douche rituelle |
Nous visitons également la pagode de Phum Rumcheck dont le porche d'entrée est superbe et évoque les temples d'Angkor avec ses 4 visages souriants. L'enceinte est composée de statues de gardiens qui retiennent le serpent sacré, le Naga.
Gardiens retenant le naga sacré |
Nous terminons notre visite par une dernière pagode située juste derrière l'hôtel, Wat Kandal, et que nous voyons depuis notre balcon (la classe !). Un bâtiment est particulièrement remarquable. C'est une tour construite selon l'architecture traditionnelle khmer. Un petit avant goût de ce que nous allons découvrir dans les prochains jours !
Le lendemain matin, nous prenons un tuk-tuk pour nous rendre à l'embarcadère. Quand nous arrivons, il y a déjà beaucoup de monde sur le bateau mais nous nous trouvons une petite place sur le toit. Il n'y a pas beaucoup de Cambodgien sur notre rafiot, en effet, le trajet est plus long et plus cher qu'en bus, mais permet aux habitants de rentrer dans leurs villages flottants.
Notre "boat-people" |
Si sur le début de la navigation, nous avons presque frais, le soleil va rapidement monter dans le ciel et nous réchauffer. Nous arriverons d'ailleurs avec de beaux coups de soleil sur les bras et les jambes.
Malgré les 8 heures de trajet jusqu'à Siem Reap, nous n'avons pas eu le temps de nous ennuyer car les paysages sont variés et superbes, les gens très beaux et amicaux.
La rivière Sangker sur laquelle nous naviguons est beaucoup plus étroite que le Mékong et nous sommes donc aux premières loges pour profiter de la vue sur la campagne avec ses rizières, ses paysans et ses habitations de fortune au bord de l'eau.
Le seul tracteur que nous ayons vu au Cambodge |
En effet, au début du trajet, nous apercevons des logements plus que sommaires, des "cabanes" plus que des maisons, constituées simplement de 4 piquets de bois et d'une bâche tendue au-dessus et parfois sur les côtés pour servir de "murs", au mieux se sont des tôles.
Comme dans la capitale, nous ressentons également à la campagne cette extrême pauvreté que nous n'avons pas constaté au Vietnam. 80 % des Cambodgiens sont des ruraux et 35 % vivent sous le seuil de pauvreté. Le salaire moyen au Cambodge est de 1 500 €... par an et ce chiffre masque de grandes disparités.
Durant tout le voyage, dès que les enfants entendent notre bateau arriver, ils cessent leurs activités et viennent nous faire des grands coucous amicaux. Chaque famille compte 3, 4, 5 enfants. La population du Cambodge est très jeune, un tiers de ses habitants est âgé de 1 à 14 ans.
Si la majorité des gens que nous croisons durant la navigation sont bouddhistes, comme l'attestent les petits autels devant les maisons, nous croisons également quelques mosquées et des femmes voilées.
Dans un passage particulièrement sinueux de la rivière, nous observons beaucoup d'immenses carrelets relevés à l'aide d'un astucieux système de balancier. La pêche est très importante et chaque famille à un filet, un casier ou un carrelet. Nous croisons des barques de pêcheurs pleines à ras-bord de petits poissons.
Les carrelets sont immenses |
Marabout d'Afrique perdu au Cambodge |
Dame posant son filet |
Plus loin, nous traversons plusieurs villages flottants avec leurs écoles, leurs échoppes et même leur terrain de foot sur l'eau. Là encore, tous les enfants nous font de grands signes de la main pour nous saluer.
L'école du village |
Le terrain de foot |
Enfin, nous terminons notre beau périple par la traversée du lac Tonlé Sap, le plus grand d'Asie du sud-est. Nous avons presque l'impression d'être sur une mer intérieure tellement celui-ci est vaste, à la seule différence que l'eau y est marron.
Lac Tonlé Sap |
Nous débarquons à une quinzaine de kilomètres de Siem Reap, la ville d'où nous allons visiter les fameux temples d'Angkor.
Une bien belle étape. Les trajets sur l'eau donnent toujours une impression de calme même si, en effet, la population des rives semble très pauvre.
RépondreSupprimerDe superbes photos de la vie des gens. Encore un reportage passionnant pour la nouvelle année.
Merci, merci!
Premiers bisous de 2015.
Annie
Bravo pour votre tour du monde et votre recit avec photos
RépondreSupprimerprofitez en bien
Sympa de voir que vous ayez pris le bateau pour vous rendre a Siem Reap !
RépondreSupprimerBisous et bonne annee 2015 !
Elo & So