jeudi 23 avril 2015

Ubud

Nous arrivons à Ubud vers 22h, là encore notre chambre est superbe et très bon marché. 
Elle donne sur une petit cour ouverte avec verdure et fontaines à eau, un véritable petit havre de paix.
Cette adresse a tellement de succès, que n'ayant pas réservé, Corinne et Dieter n'y trouve pas de place. Mais l'employé leur propose une autre adresse à proximité.

Le lendemain matin, nous avons décidé d'aller visiter les deux temples de la ville de Tampaksiring, située à une vingtaine de kilomètres au nord-est d'Ubud.
Corinne et Dieter souhaitent se joindre à nous et fixent l'heure du rendez-vous. Nous les attendons donc comme prévu, sauf que Dieter n'a pas pris son petit-déjeuner et qu'ils souhaitent changer d'adresse. Donc, après 1h30 d'attente, nous pouvons enfin nous mettre en route.

Nous louons des scooters pour nous y rendre, dont il faut faire le plein. Nous nous arrêtons donc dans la première station-essence venue pour être sûrs d'avoir un prix fixe et non-touristique (contrairement à tous les petits vendeurs que l'on trouve au bord de la route et qui vendent l'essence dans des bouteilles plastique au litre).

Mais deuxième expérience désagréable de Bali, nous en avons pour 15 000 rupihas (Rp) et le gars de la pompe nous rend notre monnaie comme si le plein était à 55 000 Rp (heu, où sont passés les 40 000 Rp ???). Nous lui redemandons donc la monnaie, et il fait mine de s'être trompé, sauf qu'il faudra lui redemander 3 fois pour avoir le compte, comme par hasard il se trompe à chaque fois et rechigne à sortir les billets.
C'est vraiment pénible de devoir insister pour avoir sa monnaie et payer simplement le prix affiché.

Nous traversons ensuite de très jolis paysages de rizières pour arriver jusqu'au temple de Gunung Kawi.
Arrivés sur place, nous sommes pris d'assaut par les vendeuses qui veulent que nous achetions des sarongs (difficile de leur faire entendre que nous ne pouvons pas en ramener des containers), mais nous en achetons tout de même un chacun, car c'est obligatoire dans le temple.

Une fois l'entrée franchie, des escaliers descendent parmi de très jolies rizières en terrasse. Arrivés en bas, nous tombons sur d'énormes ballots de fibre de cocotiers qui servent à réaliser les toits des temples.

Et au milieu pousse une rizière ;-)
Les ballots de fibre de coco

Gunung Kawi, l'un des plus anciens monuments de Bali, est constitué de 10 candi avec ses mémoriaux nichés dans des cavités jusqu'à 8 mètres de hauteur et taillées directement dans la paroi rocheuse.
D'après la légende, l'ensemble aurait été sculpté en une nuit par les ongles puissants de Kebo Iwa.

Religieux en pleine méditation

Les candi

Nous avons un peu chaud en remontant les 270 marches et les vendeurs ne manquent de nous alpaguer tous les 3 mètres.

Nous nous dirigeons ensuite vers le temple de Tirta Empul situé non loin de là. A la billetterie, la personne du guichet découpe 4 tickets devant nous, Corinne et Dieter passent les premiers. Puis, c'est notre tour de payer, mais après en avoir mis 2 entre les mains d'Elise, le guichetier lui en reprend un pour le donner à un jeune homme derrière nous et on nous fait avancer.
Mais en regardant le billet de plus près, il s'agit d'une entrée pour une personne uniquement, mais nous en avons payé deux. Par curiosité, Elise demande à Corinne si elle a eu un ou deux billets, et après avoir vérifié, Corinne se rend compte qu'elle n'a finalement qu'un seul billet aussi, mais qui a été plié en deux pour le tour de passe-passe. Donc, finalement, nous avons payé quatre billets dont deux vont directement dans la poche du guichetier. Corinne est vraiment agacée par ce manège et exige que nous ayons nos quatre billets. 
Voilà, encore le genre d'arnaques fréquentes à Bali. Dans le même genre, il arrive qu'ils impriment des billets spéciaux touristes-pigeons avec des prix au moins 5 fois plus élevés que le tarif normal, qui est déjà plus élevé que celui payé par les locaux. Mais comme vous ne savez pas à quoi ressemblent les vrais billets, comment faire la différence ?

Enfin, nous voilà enfin dans le temple. L'architecture n'est pas particulièrement remarquable, mais le point d'intérêt ici, ce sont les sources sacrées qui auraient des pouvoirs magiques. ;-)




Il est possible de se baigner dans les bassins, même sans être hindouiste, à condition d'entrer dans l'eau en sarong pour les hommes comme pour les femmes. 
Les croyants, eux, se placent sous les différentes fontaines qui jaillissent dans deux bassins dans un ordre bien précis.
Sylvain en profite pour faire une petite trempette avec Corinne tandis qu'Elise et Dieter n'y mettent que les pieds (car ils ont oublié leur maillot de bain).


Les fameuses fontaines


Le ciel s'assombrit petit à petit et l'orage pointe le bout de son nez. Nous nous remettons donc en route pour essayer d'éviter la pluie qui, finalement, ne croisera pas notre chemin. Ouf !

Le lendemain matin, direction le marché d'Ubud qui a apparemment bien changé. Auparavant, il s'agissait d'un petit marché local qui, à présent, est regroupé dans une très grande halle sur deux étages. Les vendeurs n'ont pas l'air super ravis, notamment ceux situés en haut, car ils ont beaucoup moins de clients.

Nous en profitons pour acheter quelques fruits, notamment le fruit du serpent. Il est nommé ainsi en raison de sa peau qui rappelle immanquablement la peau du reptile. A l'intérieur, la chair se divise en quartier de couleur jaune très pale. Elle est assez ferme et légèrement acidulée. Encore un fruit qui vaut la peine d'être goûté.

Le fruit du serpent (bon celui-là est un peu passé en fait, la chair doit normalement être un peu plus blanche)

Vers la fin du marché, nous croisons Sophie et Elodie, nos deux copines rencontrées au nord du Vietnam, puis au Cambodge, puis au volcan Ijen dernièrement :-) Nous sommes très contents de nous retrouver et, cette fois-ci c'est sûr, ça sera la dernière étape du voyage où nous pourrons nous voir. D'une part, parce que c'est la fin pour nous et d'autre part, parce que les filles mettent le cap sur l'Australie après ça, puis l'Amérique du Sud pour finir. Mais nous avons bon espoir de nous revoir en France.

Du coup, nous en profitons pour faire les présentations avec Corinne et Dieter. Pas très branché shopping, Dieter décide de rentrer.

Nous décidons d'aller faire un petit tour dans l'enceinte du palais avec le reste de la petite bande. La visite est assez rapide, car beaucoup d'espaces ne sont pas accessibles au public. En revanche, il y a vraiment de très jolies statues à l'intérieur.
Chaque soir, dans la cour principale se joue deux représentations de danses traditionnelles. Nous en profitons donc pour prendre nos billets pour le soir-même, dont Corinne arrive à négocier le prix.


Dans l'enceinte du palais royal


Après cela, nous décidons tous les cinq de tester une spécialité balinaise, le Babi Guling, autrement dit du cochon grillé. Bali est le dernier endroit en Indonésie où nous pourrons manger du cochon.
Ce plat est vraiment délicieux ! La viande est grillée pendant plusieurs heures et le résultat est un régal.

Le Babi Guling (et la marmotte ;-)


L'après-midi, Elise et Corinne décident d'aller se faire faire un massage mais l'adresse repérée dans le guide est devenue une sorte de lieu branché-zen et en a profité pour multiplier ses prix par 5. Donc, elles trouvent une adresse plus modeste.

Sylvain, quant à lui, décide d'aller faire un petit tour en scooter vers les rizières alentours. Il ne trouve pas beaucoup de rizières mais en revanche, les hôtels de luxe et les galeries d'art sont légion.





Elodie et Sophie, quant à elles, souhaitent refaire un petit tour du marché.

Nous nous retrouvons donc tous pour le spectacle du soir.

Il y a déjà pas mal de monde installé lorsque nous arrivons, du coup, Elodie et Sophie se placent devant la scène au sol afin de ne pas perdre une miette du spectacle.

Celui-ci démarre sur une introduction musicale avec le traditionnel groupe de gamelan qui accompagnera ensuite les danseurs.



Le gamelan

Puis débute le legong kraton, danse traditionnelle balinaise où les yeux et les mains ont toute leur importance dans l'expression corporelle. Les danseuses ont les yeux grand écarquillés et réalisent des mouvements très rapides et saccadés, c'est impressionnant ! Les mouvements de leurs mains sont également très travaillés, leurs phalanges semblent extrêmement souples, un peu comme si elles étaient courbées à l'envers.



Regardez les yeux et les mains (impressionant, non ? ;-)


La troisième partie met à l'honneur, Barong keket, un gentil personnage mi-lion mi-chien. Celui-ci est joué par deux hommes qui sont sous le costume. Le masque est splendide et même la mâchoire est articulée par le danseur qui se tient à la tête. 
Barong keket est souvent accompagné d'un singe assez loufoque. A un moment donné, le comédien décide de faire monter sur scène un petit garçon, assez timide mais qui ne se laisse pas tout à fait impressionné, cela fait beaucoup rire dans l'assistance.

Barong keket

Et son copain le singe


Enfin, la dernière partie met en scène une pléiade de danseurs et danseuses aux costumes aux couleurs à nouveau très chatoyantes.






Afin de conclure cette belle soirée, Corinne et Dieter nous conduisent vers un excellent restaurant italien qu'ils ont testé la veille. 
Le restaurant dispose également d'une petite épicerie de produits fin italiens, qui nous mettent véritablement l'eau à la bouche, surtout la vitrine contenant la charcuterie et le fromage (allez plus que quelques semaines à tenir... ;-).
A l'exception de Dieter qui est un gros fan de pâtes, nous craquons tous pour des pizzas cuites au feu de bois, car aussi bien pour les filles que pour nous, cela fait des mois que nous n'en avons pas mangé et elles sont excellentes. Cela parait banal comme ça, mais c'est un véritable luxe de retrouver des plaisirs simples "de chez nous".

Au restaurant italien (on aperçoit la vitrine de l'épicerie derrière ;-)

Bien repus, nous regagnons notre guesthouse.

Le lendemain matin nous avons rendez-vous avec Sophie et Elodie pour aller explorer plusieurs temples situés à une quarantaine de kilomètres au nord.
Corinne et Dieter doivent partir pour Denpassar, la capitale balinaise, dans la journée. C'est encore une belle rencontre que nous avons faite lors de ce voyage. Nous avons eu des échanges très intéressants avec eux et avons beaucoup apprécié leur compagnie. Et cerise sur le gâteau, nous avons réalisé de très belles plongées ensemble.
Dieter, qui n'est pourtant pas trop du matin pendant ses vacances, s'est même spécialement levé tôt pour nous dire au revoir, cela nous touche beaucoup.
Corinne, comme a son habitude, est levée depuis longtemps, donc présente également pour nous faire un dernier coucou.

Les filles arrivent et nous nous mettons en route, d'abord dans la mauvaise direction, mais grâce à une super appli qu'elles ont sur leur téléphone, nous avons un genre de GPS ultra-pratique pour couper à travers les routes des rizières et éviter ainsi les axes à forte circulation. 
Nous effectuons la quarantaine de kilomètres qui nous séparent du temple sans encombre, jusqu'aux 2 derniers kilomètres où nous crevons la roue arrière du scooter.
Par chance, nous sommes enfin dans la campagne balinaise et nous trouvons un petit garage très honnête qui nous change la chambre-à-air pour une poignée d'euros. Cinq minutes plus tard, nous sommes déjà repartis. :-)

Nous apercevons un marché sur la route et décidons d'y marquer un arrêt. Les prix des fruits sont prohibitifs, donc négocions pour les faire redescendre à un niveau "prix touriste raisonnable". Nous comprenons ensuite que les minibus de touristes qui se rendent au temple s'arrêtent ici.



En repartant, un monsieur sorti de nulle part nous demande de payer pour le parking, ce que nous refusons. Normalement, quand le parking est payant, la personne vient directement vers vous et vous donne un ticket où le tarif du parking est indiqué (comme ça, pas de surprise). Nous refusons et il nous laisse partir sans encombre car il a compris que nous avons deviné que c'est encore une arnaque.

Nous arrivons au temple de Pura Ulun Danu Bratan qui a la particularité d'être sur l'eau. Bâti au 17ème, cet important temple hindo-bouddhique est dédié à Dewi Danu, la déesse des eaux.
A l'entrée, nous sommes surpris par le prix des billets qui ont été multipliés quasiment par dix. Et là, le monsieur du guichet nous propose de nous "faire une réduction" mais sans nous donner de billets (mais bien sûr !). 
On voit plusieurs carnets de billets imprimés à divers tarifs, certainement à la tête du client.

Les filles aussi en ont un peu ras-le-bol de ces arnaques à répétition, que nous avons tous les quatre trouver nulle part ailleurs. Elles en sont même à se dire qu'elles ne reviendront pas à Bali.

Bref, nous rentrons sur le site qui est très charmant.
Nous en profitons pour faire une photo tous les quatre, histoire d'avoir un petit souvenir. :-)

Pura Ulun Danu Bratan





Après cette agréable visite, nous nous remettons en route et nous arrêtons en chemin pour déjeuner.
Nous bifurquons ensuite sur la route qui part vers notre prochain lieu de visite, le temple de Pura Luhur Batukau, où de magnifiques rizières s'étendent tout au long de la route.






Nous sommes arrêtés à un moment donné auprès "d'une sorte de péage" où on nous demande de payer pour accéder aux rizières, mais qui constituent la seule route pour se rendre au temple. Donc, quand nous disons que nous allons au temple, on nous laisse passer sans payer.
Encore une des bizarreries de Bali...

Peu de temps après, nous essuyons un orage monumental et avons tout juste le temps de nous mettre à l'abri. Nous restons là une bonne demi-heure, le temps de laisser les nuages se vider.
Le trajet finit sur de la petite route étroite remplie de nids-de-poule.

Le temple est perdu dans la montagne au milieu de la forêt et possède même un lac. Il n'y a absolument personne et, du coup, il est vraiment plein de charme.
Le Pura Luhur Batukau est en effet perché sur les flancs du volcan Batukau qui est la deuxième plus haute montagne de Bali (2 276 mètres). Il servait de temple d'état à l'époque où Tabanan était un royaume indépendant. 
Il possède un meru à sept toits traditionnels en fibre de coco dédié à Maha Dewa, l'esprit gardien de la montagne. D'autres sanctuaires sont quant à eux consacrés aux lacs Bratan, Buyan et Tambligan.
Notre guide indiquait que l'entrée n'était pas payante mais qu'un don de 10 000 Rp était apprécié (il date seulement de un an). A présent, c'est devenu payant et loin des 10 000 Rp.

Comme vous l'aurez compris, les temples sont également devenus un vrai business.






Vient l'heure de boucler la boucle et de repartir vers Ubud.





Le lendemain nous partons pour Denpassar, la capitale balinaise, afin de nous occuper de la prolongation de notre visa, car nous avons un vol pour le surlendemain pour l'île de Flores. Finalement, nous ne pourrons remplir les formalités d'immigration à Denpassar car la procédure prend 7 jours... 
Nous reportons donc cela pour nous prochaine étape, Labuan Bajo, où nous avons trouvé un excellent deal de dernière minute pour pouvoir plonger à Komodo (encore un endroit réputé pour ses fonds-marins, en plus de ses fameux dragons ;-).

A très vite

2 commentaires:

  1. Encore un super reportage et de magnifiques photos ! Même une belle image de la marmotte rescapée qui ne sait pas encore quel va être son triste destin . Bisous Philippe

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  2. Symphonie de verts, les rizières balinaises sont superbes.
    De nouveaux temples différents des précédents, des danseuses aux doigts magiques et des masques superbes.
    Une étape amicale, gastronomique, culturelle et artistique. Un peu de sociologie aussi avec les arnaques en tout genres !
    Autant de bisous que de grains de riz à récolter.
    annie

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