dimanche 26 avril 2015

Bunaken

Notre avion ayant finalement trois heures de retard, nous arrivons donc à Manado vers minuit.

Cette grosse ville sans charme est juste une étape pour la nuit avant de rejoindre la petite île de Bunaken dès demain matin, car les transferts en bateau ne s'opèrent pas de nuit.
Nous sommes surpris par les nombreuses croix chrétiennes illuminées de rouge que nous voyons sur le chemin de notre hôtel, mais c'est la période de Pâques. Si la majorité de la population au Sulawesi est musulmane, les chrétiens fêtent Pâques en lumière.

Notre hôtel est sans doute l'un des pires et des plus sales que nous ayons fait jusque là, heureusement, nous n'y restons que quelques heures.

Comme convenu, le lendemain matin à 7h, on vient nous chercher à notre hôtel pour nous conduire jusqu'à Bunaken.
La traversée en bateau est assez rapide, une petite demi-heure seulement.

Nous avons réservé dans un endroit simple mais plein de charme situé au bord de l'eau. C'est un ensemble de petits bungalows en bois avec terrasse qui possède son propre centre de plongée.
Nous avons trouvé sur Internet une offre de dernière minute très intéressante et qui défie toute concurrence pour Bunaken.
Comme ici il n'y a pas grand chose à faire d'autre que de plonger et que l'île ne compte pas de restaurant, le prix des chambres comprend généralement la pension complète. Dans notre formule, nous avons donc l'hébergement, les repas, six plongées chacun et la location du matériel.
Nous allons passer 4 jours dans ce petit coin de paradis.

Nous n'avons pas beaucoup de photos à vous montrer, car elles sont restées dans l'appareil d'Elise (vous allez comprendre pourquoi plus bas), pourtant le jardin et la mangrove qu'on aperçoit en fond étaient magnifiques.

Nous avons demandé à avoir le transfert jusqu'à l'île de Bunaken le plus tôt possible afin de profiter de la plongée dès ce matin. ;-)
Après avoir posé nos sacs et enfiler nos maillots de bain, c'est déjà parti pour essayer l'équipement de plongée.

Sur le bateau, nous sommes avec 3 Espagnols originaires de Pampelune, un couple et leur copine, très sympathiques. 
Nous partons donc explorer le récif situé sur la petite île de Siladen, située juste en face de la pension.

Sous l'eau, nous sommes déjà charmés par la topographie du site, un grand tombant qui s'étend sur plusieurs centaines de mètres.
Et en l'explorant, il se révèle être peuplé d'une kyrielle de nudibranches (vous savez nos petites limaces toutes jolies sous l'eau ;-). Nous en observons plus d'une trentaine au cours de la plongée, ce qui est assez rare.

Le tombant et ses petits poissons (c'est une falaise sous l'eau en résumé ;-)

Les nudibranches
(ça a quand même plus de style qu'une limace, non ?)



Par contre, il y a beaucoup moins de "gros" qu'à Komodo. Ce qu'on appelle le "gros" en plongée, ce sont en fait tous les carnassiers et chasseurs sous l'eau, ceux qui font le spectacle (les carangues, les barracudas, les thons, les napoléons, les requins...), mais nous en apercevrons tout de même quelques uns.

Ca c'est un napoléon
(baptisé ainsi car sa forme rappelle celle du bicorne du célèbre empereur) 
Les carangues
(pas commun non plus de les observer en banc comme ça).


Nous sommes déjà charmés par cette première plongée, d'autant plus que nous avons eu la chance d'apercevoir plusieurs tortues, dont une qui a carrément failli rentrer dans Elise. ;-)
Et nous constaterons par la suite qu'en réalité, il y a beaucoup de tortues à Bunaken, dont pas mal de tortues vertes qui en plus sont énormes. Nous apercevrons parfois plus d'une dizaine au cours de nos plongées. Ca a l'air presque banal ici, alors que nous avons eu peu l'occasion d'observer cette tortue ailleurs.



Bon vous l'aurez compris, c'est une bestiole qu'on aime bien :-)
C'est hyper relaxant à regarder tellement ça a l'air calme, mais essayez de la suivre en nageant
et elle vous sème en un rien de temps.



Nous n'allons pas vous détailler tous les sites que nous avons explorés sous l'eau mais, en résumé, nous nous sommes véritablement régalés au cours de ces quatre jours.

Voici quelques bêbêtes que nous avons eu le plaisir d'observer sous l'eau :

Poisson-clown
(vu sous cet angle, il n'a pas l'air si marrant que ça ;-)
Comatules
(ce sont des animaux, il n'y a en fait pas beaucoup de végétaux sous l'eau)
Bernard l'hermite
(observé de nuit, d'où la faible lumière)
Platax
Crabe ourang-outan
(minuscule, mais appelé ainsi en raison de sa couleur et de ses poils ;-) 
Contrairement à son apparence, ce n'est pas une jolie fleur, mais des oeufs de nudibranches
(incroyable, non ?)
Petite raie pastenague à points bleus
Poisson-ange amiral
(on cherche encore l'auréole, mais en tout cas tous les poissons-anges sont super beaux !)
Vous la reconnaissez ? Bon en fait, elle ne s'appelle pas Doris, mais chirurgien bleu à queue jaune
(oui ça fait long, donc va pour Doris)
Poisson-pincette ou pinocchio
(Disney est partout sous l'eau, pourtant on continue de chercher Ariel...)
Et voici Némo
(qui a un peu trop pris le soleil, vu comme il est rouge)
En fait, ce sont des tombants partout et cela nous démange de pouvoir descendre un peu mais, comme nous sommes à l'étranger, la plupart des centres sont affiliés à PADI, le leader américain qui limite les plongées à 30 mètres et 60 minutes. Quand, pour notre part, en France, nous sommes habilités à descendre à 60 mètres et à rester sous l'eau jusqu'à atteindre notre réserve d'air. Bref, pas le choix, on s'adapte non sans regret parfois ("mais il y a un requin ou une superbe raie aigle en-dessous... allez s'il-vous-plaît ?").
Enfin certaines fois, on se dit qu'il vaut mieux car cela pourrait être dangereux pour notre guide. Celui des deux premiers jours est très bien mais celui d'après est un peu une cata sous l'eau. Il moins expérimenté qu'Elise, pourtant, lui, c'est son boulot.
Il fait criser l'Espagnol en s'accrochant aux coraux et en en cassant parfois. Du coup, notre ami ibérique lui explique comment il faut se tenir à la paroi si besoin, mais que le corail met des années à pousser et que si autant de plongeurs viennent ici, c'est entre autres pour le corail. Mais le petit guide s'en fout éperdument et recommence à chaque plongée (grrrrr !). Il a l'air de faire ce boulot plus par dépit que par intérêt pour la plongée, sans même savoir faire la différence entre un corail et un caillou. C'est triste car il n'a que 21 ans et des tas de gens ici voudraient être à sa place, car c'est plutôt un bon boulot et qui paie bien par rapport au salaire moyen local.

Bunaken, une de ses églises et son volcan.
Coucher de soleil sur le volcan

Plongée de nuit (non nous ne sommes pas en boite)
Elise qui filme encore une tortue ;-p
On a quelques films à vous montrer en rentrant...
Les fonds sont vraiment magnifiques et comme vous l'aurez compris, nous savourons ce dernier mois de voyage en profitant à fond de la plongée ! :-)

Nous rencontrons à la pension un sympathique Allemand, Hans, qui est photographe professionnel et qui expose ses photos dans la salle à manger de la guesthouse. Nous discutons un peu et il nous montre ses merveilles. Il a commencé la photo il y a seulement 3 ans et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'a pas perdu de temps pour être bon ! Si cela vous intéresse, vous pouvez aller voir ses clichés sur son site : http://www.bunakenhans.com

Notre prochaine destination a d'ailleurs le même objectif, profiter des sublimes fonds-marins indonésiens. Mais cette fois-ci, nous nous rendons dans la Mecque de la plongée, les îles Raja Ampat dont tout le monde ne cesse de nous parler depuis que nous sommes en Indonésie. Bon, OK, en fait, il y a "des" Mecque de la plongée, avec la Polynésie Française, les Galapagos, les Cocos...
Nous devons donc rejoindre l'ouest de la Papouasie au petit matin pour embarquer pour douze jours de croisière plongée.

Cette croisière c'est un peu le point d'orgue de notre voyage (enfin l'un d'eux, vu toutes les magnifiques destinations par lesquelles nous sommes passées), mais nous avons choisi de la garder pour la fin, histoire de finir en apothéose.

Notre vol est aux environs de 4h du matin, donc étant donné qu'il faut être à l'aéroport en avance et qu'il est situé entre 30 et 45 minutes de Manado, nous décidons d'y passer les quelques heures de la nuit avant de pouvoir embarquer.
Malheureusement, l'aérogare ferme durant la nuit, il nous faut donc trouver un petit coin tranquille où nous poser.
Finalement, l'endroit où nous avons dîner semble parfait car c'est l'un des seuls coin de l'aéroport où il y a des banquettes pour se poser.
Nous finissons donc par sombrer dans le sommeil, malgré les lumières des néons au-dessus de nos têtes.

Vers 3h, c'est déjà l'heure de s'enregistrer donc nous ramassons nos sacs. 
Elise ne trouve pas immédiatement son sac-à-dos et demande à Sylvain s'il l'a pris vu qu'il c'était installé un tout petit peu plus loin pour recharger notre tablette.
Malheureusement, il ne l'a pas avec lui.

Coup de panique, nous descendons aux portes de l'aérogare où il faut présenter son passeport et ses billets d'avion pour pouvoir rentrer, afin de prévenir la personne de la sécurité que nous nous sommes fait piquer notre sac.
Il nous fait attendre, puis attendre et enfin attendre, en attendant l'un de ses collègues qui tarde à venir. Il ne peut en effet pas abandonner son poste vu que c'est lui qui est chargé de filtrer les gens à l'entrée.

Le problème c'est que le passeport d'Elise se trouvait dans son sac-à-dos et que nous redoutons qu'on ne nous laisse pas embarquer alors que nous avons réservé et payé notre croisière depuis un an et demi et que nous l'attendions impatiemment.

Finalement, il nous laisse passer et nous sommes enregistrés sur le vol. Par chance, Elise avait rangé une photocopie de son passeport ainsi que sa carte d'identité dans son gros sac et cela passe sans problème car nous ne quittons pas le pays.

Après nous être enregistrés, nous retournons voir la personne de la sécurité. Il nous dit que les vols ici sont très rare puis il nous pose des questions pour savoir où nous étions quand notre sac a disparu... Il nous conduit ensuite au PC sécurité où ils ont les enregistrements des caméras de vidéo surveillance. 
Malheureusement, celle où nous étions est placée dans le noir, mais nous sommes dans la partie éclairée de ce hall.
Nous avons aperçu deux jeunes femmes lorsque nous nous sommes réveillés à plusieurs reprises dans la nuit et qui n'étaient plus là à notre réveil. Donc les soupçons des agents de sécurité vont vers elles.
Nous visionnons donc les enregistrements, nos mouvements (quand on se lève pour aller au petit coin, pour mettre du spray anti-moustique pour Sylvain...) mais il ne se passe pas grand chose. A un moment donné l'une des jeunes femmes se baisse et disparaît sous la table, mais on ne voit rien de plus distinctement car la caméra est en noir et blanc et elles finissent par partir plus tard, mais on ne voit pas sur les bandes si elles ont notre sac-à-dos avec elles.

Les agents de sécurité décident de passer la bande jusqu'au bout et finalement 3 petites minutes avant que nous nous réveillions définitivement, un homme passe devant nous, il fait demi-tour car il a aperçu le sac posé à la tête d'Elise. Il le prend, le met sur son épaule et part le plus naturellement du monde.
C'est super rageant de voir ça à l'écran !!!!!!!

Le larcin a eu lieu vers 3h15, et c'est d'autant plus les boules qu'à 3h, nous avions été tous les deux réveillés par une annonce de l'aéroport, mais tellement fatigués par cette courte nuit (nous nous étions endormis vers 1h) que nous sommes encore tout ensommeillés et avons du mal à ouvrir les yeux. Elise n'a même pas entendu les pas vers elle, croyant certainement inconsciemment que c'était Sylvain qui se levait.

Nous sommes descendus immédiatement voir l'agent de sécurité et le voleur devait encore être dans l'aéroport et pas loin de nous à ce moment-là. 
La vidéo montre que nous nous levons à 3h18. Deux minutes après arrive la dame qui ouvre son stand, qui a peur qu'on l'accuse sur le coup, mais on sait très bien que ce n'est pas elle.

Elise s'en veut énormément de ne pas s'être levée au moment de l'annonce. Nous avons été super prudents depuis le début du voyage, là, ça c'est joué à 2-3 minutes, qui ont suffit à une personne mal-attentionné.

Nous repensons à nos copines, Elodie et Sophie, qui s'était fait arracher leur sac en pleine rue le 31 décembre. Au moins, nous, ça c'est fait sans violence mais le réveil a été assez brutal.
Tout s'est joué à pas grand chose et, dans l'histoire, nous avons également perdu notre appareil photo. ;-(
La deuxième marmotte c'est aussi faite kidnappée par la même occasion, on espère qu'elle mordra le voleur comme il faut. Elle s'est sans doute enfuie du sac et se balade quelque part dans le nord des Sulawesi ! (peut-être qu'elle franchira les frontières pour rejoindre sa copine au Cambodge ;-). Elles voulaient continuer à voyager, qu'est-ce que vous voulez... ;-)

Le temps passe très très vite dans le PC sécurité qui a braqué une caméra sur notre passerelle pour rejoindre l'avion. Juste après avoir visualisé la scène, il faut déjà que nous embarquions. Donc, pas le temps d'aller porter plainte au poste de police qui est en ville.
Elise est toute chamboulée et très nerveuse dans l'avion.

De longues et pénibles démarches administratives nous attendent ainsi au retour de la croisière. Nous devons donc changer nos plans et faire l'impasse sur le pays Toraja au sud des Sulawesi (nous sommes bien dégoûtés) pour arriver plus tôt à Jakarta et nous rendre à l'ambassade pour essayer d'obtenir un passeport pour Elise en urgence, car il nous restera seulement 4 jours avant le retour définitif en France et cette fois-ci, impossible de décaler notre billet d'avion.
Elise avait pris une assurance en cas de vol de ses affaires, nous espérons que celle-ci pourra fonctionner.

Par chance, le sac-à-dos de Sylvain n'a pas été volé, car finalement c'est celui qui avait le plus d'affaires "high-tech" : la tablette, notre liseuse et notre GoPro, donc la facture aurait été d'autant plus été salée. 
C'est là qu'on se dit que l'on a bien fait de répartir nos affaires entre les différents sacs.
De plus, par chance, la carte bleue n'était pas dans le sac-à-dos, mais avec le porte monnaie qu'Elise portait sur elle dans une poche fermée. Ça fait toujours ça en moins comme souci.
Elise embarque donc les mains dans les poches, une sensation bizarre...

Album photo par ici

2 commentaires:

  1. Vos amis les poissons sont plus honnêtes et sympas que certains humains sans scrupules.
    La fin de votre reportage provoque une grande colère impuissante...
    Encore de superbes photos, et malgré tout un joli sens de l'humour.
    Des bisous et plein de douceurs sur la suite pour vous consoler.
    Annie

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  2. Je voulais faire un peu d'humour en lisant vos premières lignes, surtout en savourant le reportage et les belles photos qui suivaient ; mais j’ai eu le sifflet coupé en prenant connaissance du vol que vous avez subit. C’est je pense ce qu’il y a de plus désagréable à subir, mais bon cela aurait pu être pire…
    Il faut s’empresser d’oublier cet aléa de parcours et penser à tous vos bons moments, en particulier aux belles rencontres humaines qui vous rappelleront qu’il y a malgré tout de très bonnes personnes sur cette terre.
    Didier

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