lundi 27 avril 2015

Jakarta et retour... sniff ;-(

Nous arrivons à Jakarta dans la soirée et le taxi nous dépose à l'hôtel que nous avons réservé. Pour finir ce grand voyage, nous avons un peu craqué par rapport à d'habitude. 
Comme nous savions qu'il n'y a pas grand chose à faire ici, nous avons choisi un hôtel confortable à 30€ la nuit, bien plus cher que notre budget habituel. Cela fait bizarre mais ce n'est pas désagréable ! La chambre est grande, très propre, le lit king size et les oreillers sont ultra-confortables, une grande TV fait face au lit, le petit déjeuner est gargantuesque... 

Le lendemain matin, nous nous occupons des papiers pour qu'Elise puisse sortir du territoire indonésien lundi. 
Première étape, le commissariat de police pour faire la déclaration de vol. Aucun policier ne parle anglais alors on tente de mimer un peu ce qu'il s'est passé avec les 3 mots d'Indonésien que nous connaissons. Ils ne posent pas trop de questions et enregistrent la plainte. 
Seconde étape, direction l'ambassade qui délivre à Elise un laisser-passer, car heureusement elle a encore sa carte d'identité et notre vol est déjà lundi, donc pas le temps d'obtenir un passeport provisoire. Cela se fait rapidement et l'Indonésien qui nous reçoit parle parfaitement français, ce qui facilite les choses. 
Dernière étape, nous nous rendons au bureau central de l'immigration pour qu'ils valident le document. Nous arrivons à la pause déjeuner, on nous demande de revenir en début d'après-midi. En revenant, on a un peu peur que cela prenne autant de temps qu'à Labuan Bajo (N.B : 5h d'attente - et là, nous sommes vendredi donc nous avons peur qu'on nous dise que c'est le week-end...). Mais non, les démarches sont rapides et à peine un quart d'heure plus tard, Elise obtient son sésame pour rentrer en France ! Mission accomplie. :-)

Du coup, nous rentrons à l'hôtel et regardons sur internet ce que l'on peut faire à Jakarta. On trouve beaucoup de commentaires ventant les centres commerciaux incroyables de la ville... bon... Sinon, il y a des parcs d'attractions qu'il faut éviter le week-end car sur-fréquentés. Cela nous tente moyen et, en plus, c'est le weekend.
Alors on décide de ne rien faire ! Au programme, mise à jour du blog, siestes (on a bien fait de prendre une chambre confortable car on ne fait que dormir) et films sur la grande TV. On dépose du linge à l'accueil. La chemise de Sylvain qu'il range en boule dans son sac-à-dos revient repassée, sur un cintre et protégée par dans un emballage plastique ! Nous craquons même pour le room-service et mangeons devant la TV. On ne l'a pas regardé pendant 1 an, on se rattrape sur les 2 derniers jours.

Pour notre dernière soirée, nous sortons de notre tanière pour aller dans un bon restaurant japonais situé dans un mall... Le centre commercial est immense et ne comporte que des enseignes de luxe. Si l'Indonésie reste un pays très pauvre, on vous rassure, tous les Indonésiens ne sont pas dans la misère. Certains ont même l'air de vivre très bien. Le restaurant est excellent. Nous mangeons des sashimis de thons à la sauce poivre, des sushis d'espadon, des makis au poulet et noix de cajou... bref, un festin. Le tout est accompagné pour Sylvain d'une des spécialités indonésiennes : le jus d'avocat au chocolat. Et bien figurez-vous que c'est très bon !

Voilà, donc après 4 jours coincés dans notre hôtel, nous sommes contents de prendre l'avion et de venir vous retrouver.
Un dernier voyage de 24h de long nous attend, tout en voyageant à travers le temps encore une fois.

Le voyage en quelques chiffres, cela a donné : 
* Plus de 95 000 kilomètres parcourus

* 16 pays traversés sur 3 continents

* 12 passages de l'équateur

* 3 nouvel-ans

* 105 plongées

* Plus de 25 000 photos et vidéos (on vous rassure, on ne vous passera pas tout au retour !)

* 106 articles publiés sur le blog (enfin 107 avec celui-là ;-)

Et puis, au-delà des chiffres, ce fut une super expérience de vie. On pense d'abord aux paysages, aux animaux, aux ambiances mais ce que l'on retiendra peut-être avant tout, ce sont les rencontres. Echanger avec les populations locales mais aussi avec les autres voyageurs a été une belle aventure. Certes, nous avons moins de sous sur le compte en banque mais on a l'impression de revenir beaucoup plus riche ! 

Le voyage nous a également donné envie... de continuer à voyager. On regrète un peu de ne pas avoir eu plus de temps en Argentine, au Chili, en Polynésie et en Indonésie. Et puis pleins de désirs de nouveaux voyages dans des destinations que nous n'avons pas eu le temps de découvrir comme la Colombie, le Mexique, l'Afrique du Sud, le Népal (on pense à eux les pauvres !), la Chine, les Philippines, Bornéo... 

Nous sommes bien sûr nostalgiques que cette parenthèse enchantée s'achève, mais d'un autre côté, nous sommes ravis de vous revoir (on compte sur vous pour nous remonter le moral de toute façon ! :-)
Comme on le disait particulièrement aux parents et à la mamie d'Elise : "une année, c'est vite écoulé finalement" et nous voici déjà au bout. 

On voulais également vous remercier pour tous les supers messages que vous avez laissés ici, sur ce blog (331 au total), tout au long de l'année.
On n'a pas eu le temps de répondre à chacun des messages, mais croyez-nous, ça nous a fait super plaisir de lire chacun d'entre eux.
Nous avons même été surpris d'être suivis par autant de monde (près de 28 000 pages vues tout de même !).
Cela a été pas mal de boulot mais bon, au final, on pense que le blog a rempli sa mission d'emmener un petit bout de vous ici, avec nous.

Merci également pour tous vos encouragements qui nous ont donné l'envie de continuer et de ne pas lâcher le clavier (Elise aurait bien arrêté d'écrire à certains moments).

Et merci aussi à ceux qui ont pu venir nous rejoindre, quel plaisir d'avoir pu partager ça en vrai avec vous !

Nous avons hâte de faire la connaissance de Jade, Soline, Youri, Elsa, Manon, Ambre... les bébés qui sont nés pendant que nous étions partis, et de revoir ceux qui ont déjà bien grandis entre-temps. ;-)

Alors merci à tous, on vous envoit plein de bisous en attendant de pouvoir enfin vous les faire en vrai.

Raja Ampat

Après ce réveil pas très sympa, nous arrivons à Sorong, la grande ville de l'ouest de la Papouasie indonésienne (200 000 habitants).

Papuwah est un mot malais qui signifie "cheveux crépus". Il fut employé par les Portugais pour désigner la Nouvelle-Guinée au XVIe siècle.

Cette région d'Indonésie n'a été rattachée au pays qu'en 1969, à la suite d'un vote peu démocratique à l'ONU et sur fond de révoltes papoues matées dans le sang. La Papouasie reste un territoire en marge de l'Indonésie où le gouvernement investit peu pour le développement économique et l'éducation mais mène une lutte féroce contre le mouvement indépendantiste Organisasi Papua Merdeka (meurtres, tortures, disparitions, viols...). Des Papous ayant brandi le drapeau de l'Etoile du matin, symbole de la Papouasie libre, sont régulièrement condamnés à 10 de prison et plus... Deux bases militaires sont implantées à Sorong.
En 2001, la province obtient un statut d'Autonomie spéciale mais la redistribution des taxes qui devait profiter aux populations locales (santé, éducation) disparaît bien souvent dans les poches de la bureaucratie. La région est riche en ressources (pétrole, or, cuivre, bois) mais ces ressources sont exploitées par des sociétés étrangères. Par exemple, la mine de Freeport exploite les plus gros filons d'or et de cuivre de la planète et est une propriété américaine sous protection de la police et de l'armée indonésienne.

Culturellement, la Papouasie est très riche et compte plus de 200 peuples indigènes pour 280 dialectes. A majorité chrétienne, la religion pratiquée est souvent fortement marquée par l'animisme et le respect des ancêtres. Les danses, les costumes, la sculpture sur bois restent des traditions fortes.

Après être sortis de l'avion, tout se passe comme prévu puisque nous récupérons nos bagages et, pour la première fois du voyage (et la seule), un taxi nous attend avec nos noms sur une feuille, la classe ! Et ce qui est encore plus classe, c'est qu'il nous conduit à l'embarcadaire par rejoindre le Calico Jack. Nous allons passer 12 jours sur ce superbe voilier en bois de 30 mètres à sillonner l'archipel des Raja Ampat ("les 4 rois").




Raja Ampat compte environ 1 600 îles dont la majorité est inhabitée.


Point de rencontre entre l'Océan Pacifique et l'Océan Indien, la région est réputée comme l'une des plus belles pour ces plongées, notamment en raison de la diversité de ses espèces et en particulier des coraux. Considérée par les biologistes marins comme épicentre mondial de la vie marine, on y a recensé 1 459 espèces de poissons et plus de 550 sortes de coraux durs soit plus de 75 % du total mondial ! En 2007, le gouvernement a mis en place 7 aires marines protégées couvrant plus de 9 000 km². Les principales menaces sont la pêche au cyanure et à la dynamite, la pêche industrielle et les conséquences des exploitations minières. En 2010, l'intégralité de Raja Ampat a été déclarée sanctuaire pour les requins même si cela n'empêche pas les navires taïwanais en bordure du parc d'attendre que les pêcheurs locaux viennent leur vendre des ailerons...

Pour avoir le droit d'entrée dans ce parc naturel, il faut s'acquitter d'une taxe élevée, 140 € par personne, valable un an. Cet argent ne va plus directement à Jakarta comme c'était précédemment le cas puisque 80 % reste dans la région, mais il est très mal réparti. Il bénéficie pas (ou peu) aux populations locales et à l'aménagement du parc (par exemple, il manque de nombreux mouillages pour éviter que les bateaux aient à jeter l'encre).

Une fois sur le bateau, Julie, la française directrice de croisière, nous présente les autres passagers. Nous sommes dix en tout : 3 couples allemands, deux Françaises qui ne se connaissent pas et nous. Tout le monde plonge sauf une Allemande, Claudia, venue avec son mari plongeur, Oliver. Elle pourra cependant régulièrement faire du snorkeling.

Nous rencontrons également certains des 12 membres de l'équipage dont Nandi, le pilote du zodiac, Samuel, un des  serveurs, Yores et Fraïm, les guides de plongée et le propriétaire du bateau, Adam. Tous sont originaires des Sulawesi, sauf Samuel qui vient de Labuan Bajo (Flores), les deux guides de plongée qui sont Papous et Adam qui est Australien.

De gauche à droite : Adam, Andi, Syamsul, Nandi, Yores et Fraïm
Si la cohabitation sur le bateau entre catholiques et musulmans ne pose aucun souci, en revanche, Samuel semble être la cible régulière des moqueries car il est le seul venant de Flores et le seul qui ne sait pas nager.

Nous prenons place dans nos quartiers. La chambre est grande (plus que certains hôtels où nous avons dormi), superbe et dispose de sa salle de bain privée. Elle compte 4 hublots à l'ancienne, rajoutant encore du cachet à l'ensemble. 



Tout le bateau est en bois finement sculpté, il est vraiment décoré avec goût. Adam nous explique que c'est un tatoueur des Sulawesi qui a réalisé les gravures et qu'il s'est inspiré de motifs traditionnels Toraja (une ethnie du centre des Sulawesi). 


Il y a même un petit ventilateur chacun et la climatisation, bien que celle-ci soit coupée les nuits où nous ne naviguons pas.

Le Calico Jack se met rapidement en route car nous avons plus de 10h de navigation aujourd'hui afin de rejoindre les sites du sud. Nous en profitons pour faire connaissance avec les Françaises à bord, Emeline et Françoise. Emeline vient de Paris et est également en tour du monde mais pour 2 années (non, on ne l'envie pas du tout ;-). Françoise est originaire de la région de Tarbes et on parlera durant tout le séjour comment elle cuisine ses canards... (magret, foie gras, confit...), on en a l'eau à la bouche !
Nous serons tous les quatre dans la même palanquée de plongée, les Allemands formant le second groupe.

Julie nous fait remplir les papiers nécessaires pour la plongée et nous préparons notre matériel, histoire d'être prêts demain dès l'aube ! Le programme est simple et sera identique durant les dix jours qui suivent : réveil à 6h30 et rapide encas, plongée à 7h puis copieux petit déjeuner, 2e plongée à 10h30 puis déjeuner, plongée à 14h30 puis goûter et, quand nous n'avons pas de navigation en soirée, plongée à 19h puis dîner. En gros, on plonge et on mange et, entre deux, on dort ! Planning plutôt sympa d'autant que le chef est excellent et nous prépare des bons petits plats à chaque repas et que les 33 plongées prévues sont superbes.

Nous continuons la découverte du voilier. C'est un phinisi (voilier traditionnel indonésien) construit en bois de teck et bois de fer. Il a été construit au sud des Sulawesi il y a 2 ans.

Le pont supérieur
La "salle à manger"
Le coin repos avec des poufs trop confortables !
Nous n'aurons pas la chance de le voir sous voile car les impératifs de la navigation et la quantité de travail supplémentaire pour l'équipage ne nous permettrons pas ce plaisir. 

On a triché, on a piqué la photo sur internet ;-)
La croisière que nous faisons est l'avant dernière du bateau aux Raja Ampat. C'est la fin de la saison (trop de vent à partir d'avril). Il sera ensuite immobilisé pour son entretien annuel avant de naviguer à nouveau, mais sur Komodo cette fois.
Le voilier a été baptisé du nom du pirate anglais Jack Rackham, surnommé Calico Jack. Il écuma les mers des Caraïbes durant le XVIIIe siècle. C'est de lui qu'Hergé s'est inspiré pour créer le personnage de Rackham le Rouge. Il compta deux célèbres femmes pirates à son bord : Anne Bonny et Mary Read. Il sera capturé avec son équipage, emmené à Spanish Town (Jamaïque), accusé de piraterie et pendu le jour suivant.


Le soir, le coucher de soleil est magnifique et nous ne sommes pas encore arrivés à destination quand la nuit tombe. 


Nous nous mettons à table. Comme tous les soirs, soupe de légumes en entrée (chaque soir différente) avec du pain frais puis une viande et un poisson (ou crevettes ou poulpe). Le tout est accompagné de riz blanc, de légumes et d'un autre féculent (pâtes, patate...). Le midi, le dessert est une coupelle de fruits tandis que le soir, nous avons droit à une préparation du cuistot même si ce n'est pas ce qu'il réussit le mieux. C'est un régal à tous les repas !


Après une bonne nuit, Julie vient nous réveiller à 6h30 pour la première plongée de la croisière. C'est marrant comme il est plus facile de se lever tôt pour cela que pour aller bosser ! Aujourd'hui, nous sommes en groupe 2 et notre guide sera Yores (notre préféré). Il est toujours très attentif, super souriant et à un oeil de lynx quand il s'agit de trouver de toutes petites bêtes. Demain, nous serons groupe 1 et avec Fraïm. On trouve que ce roulement quotidien est une très bonne idée. Bonne surprise car Emeline et Françoise plongent bien et ne consomment pas trop. Nous pourrons donc faire chaque plongée jusqu'au bout et profiter à chaque fois d'au moins une heure sous l'eau !

Julie nous concocte durant tout le séjour un beau programme. A chaque plongée, nous serons sur un site différent choisi en fonction de la marée, du courant, de la visibilité... Il n'y aura à chaque fois que nous sur les lieux ce qui est fort appréciable. Seul petit regret, ne pas pouvoir refaire certains sites que nous avons trouvé exceptionnels, car le programme est tellement chargé qu'il laisse peu la place à l'improvisation.

De nombreux sites sont nommés en fonction de la forme de l'île.
Ici, le site du nudibranche
Nous n'allons pas vous détailler les dix jours qui suivent car cela serait un peu monotone même si, pour nous, c'est un émerveillement de chaque instant.

Voici les sites que nous avons le plus aimé : No contest, Jamur Boo, Barracuda's rock, Four Kings et Shadow Reef pour la partie sud ; Mayhem, Manta Sandy, Sardines Reef Batu Lima (de nuit) et Blue magic pour le nord.


Sous l'eau, c'est un festival d'ascidies, de coraux durs et mous, de toutes les formes et de toutes les couleurs. Lorsque la visibilité est bonne (surtout les 7 premiers jours) et que le soleil est au rendez-vous, c'est absolument sublime.








Julie nous informe que certains jardins de coraux, même ici, ont été dévastés par la pêche à la dynamite. C'est toujours terrible de se dire qu'en quelques heures, des braconniers puissent réduire en poussière un récif qui a mis plusieurs centaines d'années à se construire, uniquement par appât d'un gain à court terme, c'est-à-dire quelques kilos de poissons...
Cependant, sur certains sites comme celui juste à côté du village d'Arborek, on observe des bénitiers centenaires gigantesques. Nous n'en avons jamais vu d'aussi gros et, lorsqu'ils se referment, on ressent la vibration de l'eau autour d'eux ! 


Il est certain que les gens du village savent où ils se trouvent et, pourtant, ils n'ont pas été ramassés, ouf ! Le problème est qu'il suffit d'un petit groupe de personnes sans scrupule pour détruire ce qu'un grand nombre tente de protéger. Une association s'est installée sur l'île afin de sensibiliser sa population et protéger le récif et les mantas.

La topographie des sites est très variée, allant des tombants aux zones plus planes. Comme à Komodo, nous sommes impressionnés par la variété de poissons, gros et petits. Il y a d'imposants pélagiques (thons, carangues énormes, requins gris, pointe blanche et pointe noire, napoléons, platax, perroquets à bosse...) mais également des bestioles plus modestes (et parfois étranges) mais que nous n'avions jamais vues !

Du gros... :

Platax
Napoléon
Barracuda

Thazard
Carangues


Remora tounrant sous le bateau
Requin pointe blanche
Perroquet à bosse

Raie manta noire
Looping et danse des mantas...

Requin pointe noire
Requin gris de récif
Raie marbrée
... mais aussi du moins gros :


Flabelline
Nudibranches



Hippocampe pygmée

Poisson coffre
Poisson faucon



Ange empereur juvénil






... de l'étrange :




Poisson feuille
Poisson scorpion



Yores avec son bonnet rasta ;-)
Poisson crocodile
Syngnathe
Murène ruban
Dragonnet
Plume de mer
... et du coloré :












Il y a un grand nombre d'espèces endémiques dans la région dont le wobbegong (requin tapis), le requin épaulette (ou bambou), certaines crevettes mantis, une multitude de nudibranches...


Requin tapis (wobbegong)

Requin bambou
Sur certains sites, le courant est fort (surtout dans le nord) mais c'est souvent signe de gros poissons et de scène de chasse. :-) Nous en voyons quelques-unes mémorables, notamment de la part des maquereaux et des carangues qui font le spectacle.
Le dernier jour, nous avons droit à un "survol" d'un joli plateau de corail à grand vitesse car portés par le courant.



Les paliers sont amusants car nous sommes pris dans des tourbillons qui nous font tourner les uns par rapport aux autres, on se croirait dans un manège ! Cela n'a pas vraiment fait rire les Allemands qui ont moins d'expérience et se font un peu peur, car ils détestent le courant.

Les guides sont surtout intéressés par le petit et c'est amusant de les voir la tête dans les gorgones à chercher des hippocampes pygmés de moins d'un centimètre alors que des requins nous tournent autour ! ;-)

Côté paysage, c'est aussi beau sur l'eau que sous l'eau. On admire tous les jours une multitude de confettis karstiques recouverts par une végétation luxuriante. Nous ne sommes pas très loin de l'équateur et il pleut toute l'année ici.



Nandi, en allant sur les sites de plongée nous fera parfois faire un petit tour afin d'admirer ces îles paradisiaques du bout du monde. Nous aurons également l'occasion à deux reprises de faire du kayak. On est absolument tout seuls, sur notre petite embarcation au milieu de ces lagons bleus turquoises, juste les chants des oiseaux viennent troubler le silence, c'est absolument magique !




Le 7e jour, nous accostons sur Penemu afin de prendre un peu de hauteur pour observer le paysage. C'est à couper le souffle ! Cela fait parti des plus beaux paysages du voyage, sans aucun doute (et on commence à en avoir vu 2-3 des pas mal ;-).



Nous visiterons également deux petits villages dont celui d'Arborek. C'est vraiment très charmant et tellement mignon que l'on a presque l'impression que cela a été aménagé pour les touristes.


Julie nous affirme que ce n'est pas le cas. Cela nous fait penser à la Polynésie avec ses petites maisons, ses gens qui ne vivent que de la pêche et de la noix de coco, cette tranquillité et l'impression que le temps n'a pas d'emprise sur le cours de la vie. On imagine que les gens vivent ainsi depuis de nombreuses générations.




Nous nous demandons si cela va encore durer longtemps car la construction de l'aéroport international de Sorong risque de provoquer une explosion du nombre de touristes dans cette région sublime et risque de chambouler la vie des habitants. Julie nous explique, par exemple, que de plus en plus de petites embarcations de villageois viennent demander de l'essence, du riz, du sucre, du café... La pratique se généralise et il est difficile de refuser, parfois cela s'apparente presque à du racket et la situation peut être un peu tendue. L'argent du parc ne leur parvenant jamais, c'est un moyen pour eux de profiter du tourisme. Au total, se sera une dizaine de bateaux qui nous rendrons visite au cours de ces quelques jours dans le nord (qui est beaucoup plus peuplé que le sud). Parfois, ils vendent des noix de coco en échange ou encore de l'huile de coco, au moins il y une sorte de "troc" et ils font ce qu'ils peuvent avec les ressources locales. Du coup, on achètera une petite bouteille d'huile de coco.

Nous ferons également une sortie pour tenter de voir les fameux oiseaux du paradis qui sont endémiques de cette région. Nous quittons le bateau avant 5h du matin afin de rejoindre le point d'observation avant le levé du jour. Nous traversons un village puis grimpons au sommet d'une colline. Arrivés au sommet, les Français se font attaquer par des fourmis volantes racistes puisqu'elles ne piqueront pas les Allemands... Cela fait vraiment mal, on dirait un peu des piqûres de guêpes (en fait, ils étaient passés avant nous, donc la méchante bestiole a sûrement été dérangée et s'est vengée sur les derniers).
Une fois remis de nos émotions, nous tendons le cou pour guetter les oiseaux. Malheureusement, il a plut l'après-midi précédent et, du coup, les oiseaux du paradis se font discrets. Nous en apercevrons quand même un, de couleur brune, au milieu des feuillages.

Bon ok, on avoue, celle là aussi, on l'a piqué sur internet...
Quelques grands toucans passent également au-dessus de nos têtes en faisant beaucoup de bruit. Et c'est finalement cela le plus chouette, les bruits de la forêt qui s'éveille. On entend une multitude d'insectes et d'oiseaux qui nous offrent un concert incroyable. On se croirait dans un CD de musique zen de Nature et découvertes ;-)

Ces douze jours passent terriblement vite, nous sommes déjà en route pour retourner dans la baie de Sorong. Nous passons notre dernière nuit sur le Calico Jack, au milieu de cette baie bruyante et polluée par le grand port qu'elle abrite. Cela fait étrange de se retrouver là, au milieu de tous ces bruits et toutes ces lumières. Et puis le lendemain, il est temps de retourner à terre. Nous serions volontiers restés pour la croisière suivante, cachés en fond de cale... ;-)
Nous disons au revoir à tout le monde avec, il faut l'avouer, une petite boule dans la gorge. C'est la fin de la croisière, mais aussi la dernière grande étape de notre voyage... une année s'est déjà écoulée...

Découvrir Raja Ampat était l'un des coups de folie de notre voyage et nous sommes ravis d'avoir pu en profiter pleinement. Malgré quelques petits soucis d'oreille et de sinus, nous avons pu faire toutes les plongées et s'en mettre plein les yeux ! On espère que cet écrin de nature restera encore longtemps un paradis.

Une fois à l'embarcadère, le taxi nous récupère et nous dépose à l'aéroport. Le premier vol jusqu'à Makassar se déroule sans souci. Il nous faut ensuite avancer notre vol pour Jakarta afin de pouvoir effectuer les démarches administratives permettant à Elise de pouvoir sortir du territoire indonésien sans son passeport. Nous arrivons facilement à trouver de la place sur un vol le soir même et le changement ne nous coûte qu'une vingtaine d'euros. Et voilà, nous prenons notre dernier vol intérieur, direction la capitale, Jakarta, où nous allons passer ces 4 derniers jours.




A bientôt pour notre dernière étape... sniff ;-(

Album photo par ici

Voici la liste des plongées :