Après cette nuit difficile, nous voici donc à Hpa An, localité assez importante du sud-est de la Birmanie. Elle est située au bord du fleuve Thanlwin, dans la seule partie du pays Karen accessible aux touristes. Les guides mettent en garde contre les possibles fermetures de la région mais en ce moment, il n'y a pas de conflits armés entre minorités et militaires dans la zone.
Les Karens représentent 7 % de la population du Myanmar (soit 3 millions de personnes) et le Front Démocratique National (FDN) crée en 1976 a pris les armes contre la junte en place. La région est un enjeu économique important car de grands gisements de gaz en mer sont reliés à la Thaïlande par des gazoducs qui traversent le pays Karen.
Nous sommes dans une guesthouse assez sympa avec de nombreuses photos d'Aung San Suu Kyi accrochées au-dessus de l'accueil. La chambre est agréable et il y a la clim'. Nous profitons de l'après-midi pour récupérer de notre nuit et nous réservons un tour en tuk-tuk pour la journée du lendemain.
Après une bonne nuit de sommeil, nous sommes d'attaque pour le programme chargé de la journée.
Nous partageons le véhicule avec trois français très agréables, un couple d'une cinquantaine d'année et Anne-Cécile, une jeune femme de 30 ans originaire de la Corrèze et qui travaille pour l'Unicef. Elle habite depuis 3 mois à Mawlamyine, la grande ville voisine. Nous discutons voyages et Anne-Cécile nous raconte son travail en Birmanie. C'est passionnant car elle est très au courant de la situation politique, économique et sanitaire du pays. Elle nous explique que c'est un des très rares pays où l'Unicef ne dispose pas de système de communication propre par satellite (V-sat), le gouvernement ne l'autorise pas... De même, ils ont interdiction d'avoir un véhicule personnel et de posséder une connexion à Internet à domicile.
Son travail porte particulièrement sur la mise en place d'un système éducatif cohérent et efficace. Il y a encore de nombreux enfants soldats utilisés à la fois au sein de mouvements politiques armés mais aussi dans l'armée régulière. Ce n'est pas facile car les tensions sont grandes entre le gouvernement et les pouvoirs locaux. Les gens de l'Unicef se retrouvent souvent un peu coincés entre les deux.
D'autre part, l'Unicef agit sur le plan sanitaire et une grande campagne de vaccination contre la rougeole et la rubéole a permis de protéger gratuitement 95 % des enfants birmans de 6 à 16 ans.
Nous sommes admiratifs de son travail. Elle est en mission ici pour 3 ans et elle est soutenue par une équipe locale. Seuls deux "internationaux" Unicef sont présents également en Birmanie. A la grande différence de sa précédente mission au Congo, ici, elle est obligée de passer en permanence par un traducteur, ce qui ne facilite pas les choses. De plus, ils y avaient davantage d'internationaux de l'ONU pour tenter de pacifier la zone (des casques bleus entre autres). Du coup, elle se sentait finalement moins isolée.
La journée commence par la grotte de Kwat Ka Thaung. Elle est ornée de nombreux Bouddhas (étonnant, non ?) mais il y en a également de petits, sculptés à même la roche et parfois dans des endroits qui semblent inaccessibles.
Aux abords de la cavité, des bonzes sculptés en procession portent leur bol d'aumône.
Les rizières qui font face à la grotte sont superbes, le riz est d'un vert éclatant et les quelques roches karstiques qui s'élèvent au milieu de la plaine font vraiment penser au Vietnam.
Aux abords de la cavité, des bonzes sculptés en procession portent leur bol d'aumône.
Les rizières qui font face à la grotte sont superbes, le riz est d'un vert éclatant et les quelques roches karstiques qui s'élèvent au milieu de la plaine font vraiment penser au Vietnam.
Nous montons dans le tuk-tuk pour la suite. Le chauffeur nous arrête dans un atelier de tissage. Des hommes et des femmes travaillent sur des métiers qui, contrairement à Amarapura, ne sont pas automatisés. Tout est fait à la main et les motifs des vêtements sont assez fins.
La grotte suivante est appelée Saddar et est beaucoup plus vaste que la première. Son entrée est gardée par deux majestueux éléphants blancs.
Elle est, elle aussi, ornée de nombreux Bouddhas, y compris sur ses parois. Nous la traversons de part en part, beaucoup de chauves-souris et de grosses araignées vivent ici.
Nous sortons de l'autre côté, au milieu d'un superbe paysage de rizière.
Plutôt que de faire demi-tour par le même chemin, nous optons pour la petite promenade de 20 minutes en bateau. Un homme debout avec une grande perche pousse sa petite embarcation à travers un réseau de canaux entouré de rizières.
Nous passons même sous une arche creusée par le cours d'eau (comme dans la baie d'Halong). Le calme et la sérénité qui se dégagent de cet endroit sont impressionnants.
Elle est, elle aussi, ornée de nombreux Bouddhas, y compris sur ses parois. Nous la traversons de part en part, beaucoup de chauves-souris et de grosses araignées vivent ici.
Nous sortons de l'autre côté, au milieu d'un superbe paysage de rizière.
Plutôt que de faire demi-tour par le même chemin, nous optons pour la petite promenade de 20 minutes en bateau. Un homme debout avec une grande perche pousse sa petite embarcation à travers un réseau de canaux entouré de rizières.
Nous passons même sous une arche creusée par le cours d'eau (comme dans la baie d'Halong). Le calme et la sérénité qui se dégagent de cet endroit sont impressionnants.
Pour manger, nous allons dans un petit restaurant simple situé au bord d'un réservoir où des enfants se baignent.
Le début d'après-midi commence par la visite du jardin de Lumbini. Il s'agit d'un "champ" de Bouddhas situé au pied du mont Zwe Ga Bin (723 m). Ce sommet est très découpé et on peut accéder par un long escalier à une pagode située à son sommet. Pour cette fois, on passe notre tour... Les 1 100 Bouddhas assis sont parfaitement alignés et ceux situés proche de la route ont même un toit.
Le lieu est d'autant plus agréable que de nombreuses fleurs poussent le long des chemins. Nous tombons notamment sous le charme de cette étonnante fleur qui pousse sur de petites ramifications sortant du tronc de l'arbre "boulet de canon". Il est appelé ainsi à cause de ses gros fruits sphériques et marrons.
Le lieu est d'autant plus agréable que de nombreuses fleurs poussent le long des chemins. Nous tombons notamment sous le charme de cette étonnante fleur qui pousse sur de petites ramifications sortant du tronc de l'arbre "boulet de canon". Il est appelé ainsi à cause de ses gros fruits sphériques et marrons.
Pour la suite, nous allons au temple de Kyauk Ka Lat. Ce monastère est situé au milieu des rizières, au pied d'un promontoire rocheux au milieu d'un lac. Le paysage avec les monts karstiques et les plaines alentour est chouette et des échassiers viennent se nourrir dans le lac.
Afin de nous rendre à notre prochaine destination, nous empruntons un joli pont au dessus du fleuve Thanlwin et parcourons des paysages de rizières dignes du Vietnam !
La grotte de Kaw Gon vaut le détour. Des macaques nous accueillent sur le parking, au pied de grands escaliers.
Au pied de la colline, les parois sont entièrement tapissées de tablettes d'argile votives constellées de Bouddhas dorés ou de couleurs. C'est très impressionnant et on se demande comment ils ont pu aller décorer la falaise dans des endroits aussi improbables.
Malheureusement, le site est menacé par les explosions de la cimenterie voisine qui fragilise et fissure les plafonds de la grotte.
Pour la dernière étape, le chauffeur nous dépose au pied d'un promontoire que nous escaladons afin d'admirer le coucher du soleil.
La vue sur le fleuve est superbe et, dès que la luminosité commence à décliner, des nuées de chauves-souris sortent d'un passage dans la falaise. Des aigles les attendent au tournant et s'offrent un véritable festin. Comme à Khao Yai en Thaïlande, ce sont des millions de mammifères qui s'envolent et forment un véritable ruban continu qui se déforme au gré du vent.
La vue sur le fleuve est superbe et, dès que la luminosité commence à décliner, des nuées de chauves-souris sortent d'un passage dans la falaise. Des aigles les attendent au tournant et s'offrent un véritable festin. Comme à Khao Yai en Thaïlande, ce sont des millions de mammifères qui s'envolent et forment un véritable ruban continu qui se déforme au gré du vent.
Nous redescendons et retournons à la guesthouse après cette journée magnifique et bien remplie. Anne-Cécile presse un peu le tuk-tuk car des donateurs japonais l'attendent. Ils sont au Myanmar pour visiter les écoles qu'ils ont subventionné et elle doit les conduire à travers la région sud-est durant 3 jours. Elle nous dit qu'en Birmanie, l'Unicef a les moyens de travailler correctement, ce qui n'est malheureusement pas le cas partout.
Le lendemain matin, nous louons une petite moto. Il n'y a pas de scooter automatique ici donc il va falloir que Sylvain apprenne à passer les vitesses et freiner avec les pieds, pas forcément évident au début ! D'autant plus que la moto est petite pour ses grands panars !
Nous faisons un premier arrêt au bord d'un lac au sud de Hpa An. L'endroit est agréable et offre un joli point de vue sur les montagnes.
Ensuite, en route vers les sources chaudes et la grotte de Bayin Nyi. Le chemin est long et si le début de la route est plaisant, la suite est un peu monotone. Nous passons plusieurs check-point où des barrières barbelées sont prêtes en cas de besoin pour fermer la route. Les militaires nous regardent mais ne nous arrêtent pas, certains nous saluent de la main ou de la tête.
Ensuite, en route vers les sources chaudes et la grotte de Bayin Nyi. Le chemin est long et si le début de la route est plaisant, la suite est un peu monotone. Nous passons plusieurs check-point où des barrières barbelées sont prêtes en cas de besoin pour fermer la route. Les militaires nous regardent mais ne nous arrêtent pas, certains nous saluent de la main ou de la tête.
Après quelques renseignements pris auprès des locaux, nous trouvons le petit chemin de terre qui mène à Bayin Nyi. Il est, lui aussi, situé au pied d'un massif karstique. Deux bassins sont aménagés pour se baigner dans des sources chaudes, un pour les hommes et un pour les femmes. Le second est entouré d'un muret blanc pour garantir leur intimité.
Le bassin pour les hommes |
Le bassin pour les femmes |
Nous commençons par monter les marches conduisant à la cavité. Sur le chemin, nous croisons à nouveau des macaques qui ont des paquets de chips chapardés sur les étales des petits vendeurs. Dans la grotte, nous ne sommes pas surpris d'apercevoir pleins de bouddhas. Si la grotte ne vaut pas vraiment le détour, la pagode qui est au pied et qui se reflète dans les bassins est superbe.
L'eau est un peu trop chaude pour nous. Le soleil cogne dur et nous espérions nous rafraîchir, loupé ! Nous y trempons toutefois les pieds, c'est bien agréable.
L'endroit n'est pas touristique et des birmans nous réclament une petite séance photo ! Nous en profitons pour les prendre à notre tour.
Après le déjeuner, nous reprenons la moto et allons voir le jardin des mangues où d'autres alignements de Bouddhas sont visibles. Des habitants ont mis le feu afin de débroussailler le jardin. Les Bouddhas blancs assis semblent impassibles au milieu des flammes (drôle d'ambiance...).
Nous faisons le tour du grand mont de la région, c'est très agréable au milieu de cette végétation luxuriante. Nous commençons à nous demander si il va nous rester assez d'essence pour retourner à Hpa-An lorsque le moteur tousse puis s'arrête... Heureusement, il y a des marchands d'essence tous les 50 mètres qui vendent le carburant dans des bouteilles d'eau en plastique.
Avant d'aller rendre la bécane, nous longeons le fleuve et observons des ouvriers travailler sur un chantier naval. Ils nous font de grands coucous avant de se remettre au labeur.
Le soir, nous prenons le bus en direction de la gare routière de Yangon dans laquelle nous arrivons à 2 heures du matin... Après 30 minutes de rallye pour rejoindre l'aéroport (le chauffeur de taxi était un peu trop pilote à notre goût !), nous tentons de fermer un oeil sur les bancs du hall. Sylvain en profite pour regarder le match de foot entre le PSG et Chelsea.
A 5 heures, l'aéroport commence à se remplir et nous savons que notre "nuit" est terminée. Après un vol rapide, nous voici de nouveau à Bangkok où nous allons retrouver nos parents !
Et voilà, c'est terminé pour le Myanmar. Nous avons adoré ce pays avec ces paysages superbes, ces habitants absolument adorables et ces multitudes de pagodes et temples. Cependant, le prix des hôtels par rapport au standing et au niveau de vie et la nourriture très grasse nous ont un peu déçus. Les levers de soleil sur les temples de Bagan resteront sans aucun doute comme un des plus beaux moments de notre voyage, tout comme la discussion avec les bonzes.
coucou à vous!
RépondreSupprimerJe suis votre admiratrice dans l'ombre depuis près d'un an, je suis vos aventures en bavant d'envie!!!!!!
Donc il est grand temps de vous le faire savoir!!! C'est mon feuilleton favori! j'attends tout le temps le nouvel épisode de votre périple! Tout ce que vous ressentez, personne ne pourra vous l'enlever, alors continuez, profitez, savourez ce beau chemin de la vie.
A très bientôt
Evelyne (la maman de Joanna)