mardi 10 mars 2015

Bangkok

Et voilà, nous voici de retour à Bangkok, mais cette fois-ci nous aurons de la visite. 
En effet, nos parents respectifs débarquent demain matin du grand froid pour partager les quinze prochains jours avec nous. :-)

Au petit matin, direction donc l'aéroport de Suvarnaburi afin d'accueillir les papas-mamans (et cette fois-ci, nous ne nous sommes pas plantés d'aéroport ;-).
Après neuf mois de séparation, une certaine émotion s'est invitée dans l'air. Cela fait vraiment très plaisir de se retrouver et puis de pouvoir vivre un petit bout de notre voyage tous ensemble.

Les valises parentales sont chargées de victuailles pour nous : une quiche faite maison à la demande de Sylvain (les parents n'y croyaient pas au début ;-), du chocolat pour Elise (vu que le colis qui en contenait en Équateur était directement reparti en France, avec le caisson de plongée de Sylvain que l'on attendait tant), du camembert, du comté, du reblochon (qui autant le dire, ne feront pas long feu), du pain français, du foie gras et bien sûr deux bouteilles de rouge pour accompagner tout ça. C'est un peu Noël après l'heure, mais on a du temps à rattraper et on ne boude pas notre plaisir face à ces délicieuses surprises ! :-)
Après avoir laissé tout ça à l'hôtel, nous décidons d'aller visiter le Wat Arun, l'une des pagodes les plus connues de Bangkok.

Nous empruntons les klongs du fleuve Chao Praya afin de nous y rendre. Les bateaux sont bien pleins et nous sommes obligés d'en laisser passer un certain nombre avant de pouvoir enfin monter à bord.
Il fait très beau et même très très chaud, même pour nous qui sommes plutôt acclimatés à présent, alors quand aux parents, la transition est plus dure, eux qui avaient moins de 10 degrés en partant.

Philippe, Elise, Didier et Evelyne
Sylvain et Annie
Didier et Evelyne

Lorsque nous arrivons au Wat Arun, nous découvrons de nombreuses décorations rouges et dorées, et même les gens ont arboré leur plus beau haut de couleur rouge, car aujourd'hui, 19 février, c'est le nouvel an chinois.

Les petits pompons rouges du nouvel an
Ils ont tout prévu, même la boutique à l'entrée pour être dans le thème

Par conséquent, beaucoup de bouddhistes en profitent pour venir faire des offrandes et recevoir une sorte de "bénédiction" de la part des bonzes (qui les arrosent avec de l'eau "bénite" à l'aide de bâtons d'encens ou d'une fleur de lotus) et ce afin de s'attirer des ondes positives pour cette nouvelle année.

Fleurs de lotus pour les offrandes

Ici, nous ne sommes pas en 2015, mais en 2558 (on a pris plus de 500 ans dans les dents, mais on se sent toujours aussi fringants). Et cette année, c'est la chèvre qui est à l'honneur.
Au sein de la pagode, des hauts-parleurs diffusent sans interruption ce qu'on imagine être des prières.
On voit également brûler d'énormes bougies (genre cierge pascal, bah oui, on essaie de trouver des équivalences qui peuvent davantage vous parler ;-).

Nous entamons ensuite la montée des marches bien escarpées. Au premier pallier, les mamans marquent un moment d'hésitation pour continuer jusqu'au second, car les marches sont encore plus étroites et vertigineuses (c'est qu'elles ont bien en tête qu'il faudra les redescendre ensuite). Mais l'ascension vaut le coup car la vue sur le fleuve est vraiment très agréable. On aperçoit même le Wat Pho et le Palais royal sur l'autre rive.


Vue sur le Chao Phraya et le Wat Pho
 Vue sur le Palais royal

Et puis la redescente se déroule finalement sans encombre. 1ère épreuve franchie avec brio ! :-) (Dans quelques jours nous serons à Ko Lanta, donc on prépare déjà les éliminatoires).



Nous nous attardons dans la contemplation des faïences chinoises, de toutes les couleurs, qui ornent la pagode. Un monsieur est en train de travailler à la réfection d'une tour en posant de nouvelles mosaïques, fragment par fragment.




On vous assure que les Brisset n'ont pas fait exprès pour la couleur des tee-shirts ;-)

Après cela, nous décidons de nous rendre au coeur même de Chinatown afin d'assister aux festivités. Les rues principales sont barrées dans l'attente d'un éventuel défilé. Et comme nous ignorons totalement le fil du programme, nous faisons une petite pause-déjeuner en attendant. Mais dehors, il ne se passe finalement pas grand-chose hormis les gens ordinaires qui déambulent librement, souvent en habits de fête. Nous décidons donc de faire un petit tour au "marché des voleurs", qui en réalité est une rue d'honnêtes commerçants qui s'étend sur plusieurs centaines de mètres et où l'on trouve de tout (vêtements, outils, CD, jouets, gadgets...).

Avec le décalage horaire, nos invités commencent à montrer quelques signes de fatigue, donc nous retournons à l'hôtel pour qu'ils puissent un peu se (re)poser. Sauf Annie et Sylvain qui décident de faire un petit détour par le marché aux fruits avant de rentrer.


Plus tard dans la soirée, nous trouvons un petit resto tranquille pour dîner et faire découvrir la cuisine typique thaïlandaise aux papas-mamans qui, tout comme nous, sont immédiatement séduits.
Nous faisons la connaissance de Pah-Pah, le serveur qui sera aux petits soins les trois soirs où nous serons à Bangkok. 
Nous apprendrons par la suite qu'en fait, il est Cambodgien et vient de Battambang (ville où nous étions la veille du réveillon de Noël).
Âgé d'une vingtaine d'années, cela fait plusieurs mois qu'il est ici tout seul, loin de sa famille et l'on croit comprendre qu'ici, il se fait plutôt exploité et que du coup il ne s'y plaît pas trop.
En effet, les Thaïlandais emploient beaucoup de personnes des pays voisins, qui n'ont pas le même niveau de développement économique, pour les petits boulots (on retrouve notamment beaucoup de Birmans sur les chantiers).


Le lendemain matin, en route pour le Wat Pho, temple mythique, qui non seulement est l'un des plus grands et des plus anciens de Bangkok, mais qui abrite aussi le bouddha couché le plus grand au monde.
Nous avons de la chance car il y a beaucoup moins de monde que la dernière fois où nous étions venus avec Sylvain.

C'est parti, tout le monde se déchausse et on pénètre à l'intérieur du temple.
La statue est impressionnante et avec ses 43 mètres de long et 15 mètres de haut, on se demande comment ils ont réussi à la faire rentrer là (de plus, ça fait quelques feuilles d'or pour la recouvrir. En fait, l'astuce est que le bâtiment a été construit après le Bouddha ;-).
La plante de ses pieds est incrustée de nacre représentant les 108 états de Bouddha et le grand cercle symbolise son enseignement.


Bouddha couché
... et ses pieds
Mais au-delà de ce temple, c'est toute l'enceinte qui vaut le coup d'oeil. Parmi ses 8 hectares, on peut y observer, entre autres, de nombreuses stupas colorées qui abritent respectivement la dépouille des anciens Rama. Les Rama, grande dynastie de rois Thaïlandais, sont au nombre de 9 aujourd'hui (le 9ème est toujours en exercice officiellement, même si, du haut de ses 87 ans, son état de santé reste un grand mystère).

Les stupas des Rama

Les toits des différents temples du Wat Pho sont absolument remarquables également. Cela n'est pas sans nous rappeler les toits des hospices de Beaune, avec leurs tuiles de couleur vernissée.




Nous cherchons un peu d'ombre et en profitons pour admirer les centaines de statues de bouddhas dorés alignées dans le cloître.
Les heures défilent sans qu'on les voit passer.




Direction ensuite le Palais royal. Si on trouvait le Wat Pho relativement calme par rapport à la dernière fois, nous avons trouvé où se cachait la foule en fait ;-)
Nous nous faisons donc entasser dans la file d'attente ultra-compacte comme de braves petits soldats. Ici, il est interdit d'avoir les épaules et les genoux à découvert mais certains gardes font du zèle quand d'autres doivent carrément roupiller. Ça donne un monsieur qui se fait mettre à l'écart de la file d'attente car il est en pantacourt, alors que ses genoux sont bien couverts (donc là on ne comprend pas trop pourquoi) ou encore Elise qui se fait stopper à un moment car elle a juste retroussé son pantalon d'une dizaine de centimètres (on comprend encore moins) et pour ceux qui devaient dormir, ça donne des nanas qui se baladent dans le palais royal en mini-short et débardeur (alors là on ne comprend carrément plus rien). Ils ont peut-être des quotas à atteindre dans la journée. ;-)
Enfin, on a pu rentrer et c'est l'essentiel.

Vue sur le Wat Pho depuis l'entrée du Palais royal


Là encore, nous en prenons plein les yeux ! Pour commencer, nous décidons de nous orienter vers les lieux où la foule est moins dense, histoire de pouvoir profiter un peu des lieux.
Les décors sont somptueux et on ne sait presque plus où donner de la tête tellement il y a de détails à observer.
Nous tombons au hasard sur des stupas qui sont supportés par des gardiens de toutes les couleurs, c'est vraiment splendide !








Nous trouvons un coin encore plus calme, les arcades qui abritent de superbes fresques. Certaines parties sont dorées à l'or fin, ce qui donne une impression de relief grâce aux reflets du soleil (désolés ça ne rend pas trop par rapport à la réalité sur les photos).

Quelques extraits de fresques


Nous décidons ensuite d'affronter la mêlée et de nous diriger vers le temple principal, qui abrite le fameux bouddha d'émeraude, dont on a pas le droit de prendre de photo sauf par la fenêtre extérieure. On se fait emporter par la marée humaine et tentons de respirer (ouf, on s'en est sortis indemnes ! ;-)

Extérieur du temple du bouddha d'émeraude (au centre c'est la fameuse fenêtre)
La statue du bouddha d'émeraude (qui fait moins d'1 mètre)

Nous entamons ensuite la deuxième et dernière partie de la visite, qui nous fait passer devant le palais royal, bien gardé et fermé à la visite (dommage on y aurait bien pris une tasse de thé avec Rama 9 !).



Nous terminons la visite par le petit musée regroupant des effets personnels royaux : bijoux, coiffes, épées, services en porcelaine, set à bétel (qui fait partie des cadeaux des jeunes mariés) et enfin l'autre partie du musée qui abrite toutes les monnaies que la Thaïlande a pu frapper (des premières jusqu'à aujourd'hui).

Bien éreintés par ces visites, nous décidons d'aller nous désaltérer à proximité et d'en profiter pour faire découvrir Kao San Road aux parents. 
Kao San Road, c'est "la rue touristique" de Bangkok, avec tous les désagréments qu'on peut imaginer : touristes à peine habillés, bars qui font beaucoup de bruit partout, les consommations beaucoup plus chères qu'ailleurs, les taxis qui refusent de mettre le compteur et vous assomment à coup de forfaits faramineux, vendeuses ambulantes qui vous proposent quelque chose à acheter environ toutes les 1 minute 20... Ça nous rassure car les parents sont autant séduits que nous ;-p (on la laissera donc dans la liste "à fuir" ;-)

Le lendemain matin, nous échappons pour quelques heures à l'agitation de Bangkok et pourtant, sans vraiment la quitter.
Nous avons rendez-vous avec Julien, notre guide pour la matinée et qui propose de faire découvrir un autre Bangkok, celui des klongs.
Si l'on connaît les principaux, c'est-à-dire le Chao Praya et la ligne intérieure, qui sont tous deux desservis par un réseau de bateaux publics, on ne saurait deviner l'existence de cette autre partie des klongs sur la rive ouest du fleuve.





Pourtant, Julien nous explique que ce quartier nommé Thonburi était l'ancienne capitale, construite sur une zone marécageuse, auparavant les gens s'y déplaçaient essentiellement en bateau. Mais avec le développement des infrastructures routières, finalement ce quartier est de plus en plus boudé par les gens qui préfèrent habiter près de la route (notamment plus pratique pour aller travailler). Donc, il y demeure soit des gens très modestes qui n'ont pas vraiment le choix, soit au contraire des personnes très aisées qui préfèrent être un peu à l'écart de l'agitation citadine.

Marché flottant

Pour le déjeuner, Julien nous arrête au bord d'un marché flottant, le long duquel est installé un de très nombreux stands où il n'y a que des locaux. Nous en profitons pour faire tester la cuisine de rue à nos parents (et ils se régalent ! :-).

Pour finir, nous nous arrêtons dans une petite ferme d'orchidées dont le propriétaire cultive toutes sortes d'espèces et de couleurs. C'est magnifique !
L'offre en orchidées étant très forte en Thaïlande, il vend les pieds d'orchidées à seulement 50 centimes d'euros au marché (on peine à imaginer la quantité qu'il doit vendre pour gagner sa vie).





Et puis c'est déjà l'heure du retour sur la terre ferme. Une bien jolie balade et agréablement commentée en plus, avec du fond et de l'humour.





Nous décidons ensuite de nous rendre à la Maison de Jim Thomson, un négociant américain qui s'était spécialisé dans la soie. Disparu dans des circonstances assez floues, sa maison est devenue une fondation que l'on peut visiter. Passionné par la Thaïlande et par l'Asie en général, il avait récupéré plusieurs maisons traditionnelles qu'il avait fait assembler entre elles afin de constituer une très grande maison avec un étage. Décorée avec beaucoup de goût, on retrouve également énormément d'objets chinois à l'intérieur.






Après cette agréable visite, nous achevons notre journée détente en beauté avec 2 heures de massage traditionnel thaïlandais. Si ce n'est pas que des papouilles, il y a beaucoup d'étirements et de points de pressions sur des zones tendues (aïe, ouille, ça fait mal !), tout le monde ressort enchanté et zen. On a l'impression d'avoir été passés au rouleau à pâtisserie et pourtant, on se sent en même temps comme sur un petit nuage.

Pour le dîner, nous retrouvons notre cher Pah-Pah et son large sourire.


Le lendemain matin, nous achevons notre séjour Bangkokien par la visite du musée national, que nous devrons visiter au pas de course, malheureusement. Nous entamons la visite par le bâtiment principal qui retrace l'histoire de la Thaïlande et où nous apprenons énormément de choses, notamment sur les différents Rama. Certains ont véritablement révolutionné l'histoire de leur pays et étaient très avant-gardistes pour leur époque et pour cette région (notamment sur les plans de l'éducation, législatif et technologique). Très tôt, ils ont entretenus des relations diplomatiques avec l'Occident et c'est probablement l'une des raisons pour lesquelles ils ont échappé à l'invasion française, anglaise ou américaine contrairement à leurs voisins.

A la lecture de tout cela, nous comprenons également mieux pourquoi la Thaïlande a un TGV d'avance sur ses voisins (dont l'économie a beaucoup souffert de la colonisation entre autres).

La suite de l'exposition est divisée en trois grandes parties : avant le XIIIe siècle, après le XIIIe et les effets royaux.

Nous commençons par l'exposition sur les effets royaux, dont la partie la plus remarquable est peut-être celle des tissus et costumes aux motifs finement brodés et perlés (souvent de minuscules sequins d'argent). On découvre également,  entre autres, différents trônes et palanquins royaux ainsi que divers objets en or.

Direction ensuite la partie pré-XIIIe, qui regroupe des pièces des différentes parties d'Asie (Inde, Cambodge, Chine, Thaïlande, Birmanie, Indonésie...). Cela nous permet de comparer les styles, mais aussi de percevoir les influences des uns sur les autres. Il est indéniable que l'Inde a eu beaucoup d'influence au départ puisque que c'est dans cette région de l'Asie qu'est né le bouddhisme. Mais par la suite les Khmers (Cambodge) ont également beaucoup inspiré la région.






Avec Sylvain, nous retrouvons donc des styles que nous avons pu découvrir aux cours de nos précédents périples et cela nous fait plaisir de pouvoir partager ça avec nos parents et de leur donner un petit aperçu de ce que nous avons vu.
Nous filons ensuite tous les deux au pas de charge pour avoir un rapide aperçu de la partie post-XIIIe, pendant que les parents vont voir les chars de parade royaux.

Char de parade

Et après cela, nous prenons un taxi puis un bus pour partir nous mettre au vert dans le parc national de Kao Yai.

A très vite pour de nouvelles aventure à 6.

La kon ka (au revoir en Thaï)

Album photo par ici

2 commentaires:

  1. Ça fait tout drôle de se retrouver dans cette belle aventure en vrai !
    un petit regain d'émotion...
    Tout est vrai de vrai, avec en plus le bonheur "d'en être" et de partager ce petit bout de route avec nos baroudeurs préférés.
    encore mille merci et bisous.
    Annie

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  2. carole et roro11 mars 2015 à 11:34

    Coucou mes aventuriers préférés ! Je suis très contente pour vous que vos parents soient venus cela va vous faire du bien ! Gros mega bisous carole et ronald de Nouméa

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