mercredi 4 février 2015

Kanchanaburi

Après 7h de trajet et deux bus successifs, nous voici arrivés à Kanchanaburi, la ville du pont de la rivière Kwaï.
Si nous avons été surpris par le fait que Sukhothai soit beaucoup moins touristique que ce à quoi l'on s'attendait, ici c'est tout l'inverse. Thanon Mae Nam Khwae, la rue principale de Kanchanaburi est ultra-touristique avec ses bars, ses restaurants, ses guesthouses, ses agences à profusion, et malheureusement aussi ses prostituées. C'est une réplique de Khao San à Bangkok en plus petite. 
La première guesthouse que nous avions repérée est extrêmement bruyante et la chambre vraiment pas terrible. Nous prenons nos jambes à notre cou et renfilons dare-dare notre sac sur le dos. Et bien nous en a pris, la deuxième adresse est un véritable havre de paix comparée à la première, et se situe dans une allée en retrait de l'artère principale. En plus, il n'y a que des petits bungalows, dont une grande partie est sur pilotis. Nous avons donc un petit bungalow qui ressemble un peu à une cabane de pêcheur, et cela nous plaît bien.





Nous donnons sur la rivière Khwae de son vrai nom. "Kwaï" est une erreur commise par un occidental et signifie "buffle".
La soirée est déjà bien entamée, donc trop tard pour essayer d'entr'apercevoir le fameux pont.

Après une bonne grasse matinée, nous partons en quête de la gare ferroviaire, car le train permet d'emprunter le pont. Malheureusement, il n'y a que 3 trains par jour à 5h, 10h et 16h. Nous venons de louper le dernier de la matinée. Tant pis !

Du coup, nous décidons de nous rendre au cimetière des Alliés situé à deux pas d'ici. Cela rappelle fortement la Normandie (le soleil et la chaleur en plus ;-p). Il s'agit d'un immense jardin à la pelouse verdoyante et couverte de plaques commémoratives et de fleurs en souvenir des soldats qui ont péris là, en grande partie lors de la construction du pont. Parmi les 6 982 enterrés ici, il y a beaucoup d'Anglais, d'Australiens, de Néerlandais et de Danois.



Une partie des Chinois et des Birmans sont enterrés dans un autre cimetière à proximité, mais celui-ci semble laissé en friche, c'est triste.


Après cela, nous décidons de nous rendre au Musée du chemin de fer qui donne sur le cimetière. Il n'est pas très grand mais très bien fait et documenté.
La construction de cette ligne de chemin de fer de 415 km fût orchestrée par les Japonais, avec l'accord des Thaïlandais ralliés aux Nippons. L'objectif était de créer un accès vers la Birmanie pour conquérir les autres pays d'Asie après la lourde défaite maritime du Midway et, par la même occasion, de couper la route aux Chinois pour les empêcher de se ravitailler.

Les Japonais utilisèrent de la main d'oeuvre du sud-est asiatique (Chinois et Birmans notamment) et des prisonniers de guerre. Des soldats Alliés faits prisonniers furent déplacés de Singapour, les Japonais leur promettant de bien meilleures conditions dans cette région. Si les premiers arrivés à la saison sèche y crurent quelques temps, ils déchantèrent très rapidement au regard de leur condition de vie et des rythmes infernaux à tenir, le tout sous une chaleur accablante. Et à l'arrivée de la saison des pluies cela ne fit qu'empirer leur calvaire. Beaucoup périrent des conditions d'hygiène déplorables et de maladies contractées sur place (typhus, choléra, dysenterie, malaria...) sans compter les blessures qui s'infectaient gravement et bien sûr le manque de médicaments et la mal-nutrition. Il y eu plus de 100 000 morts lors de la construction de cet ouvrage, en grande majorité des asiatiques.

Le "pont de la mort", comme il était surnommé par les prisonniers, mit seulement une année à être construit ; des experts en ingénierie américains estiment qu'il aurait fallu 5 ans en temps normal pour venir à bout d'un tel chantier à cette époque. Cette véritable prouesse technique réalisée quasiment sans outils fut achevée en septembre 1943 et l'intégralité de la ligne de chemin de fer fut terminée en 16 mois. C'est un train de prostituées qui inaugura la ligne... 
Vingt mois plus tard, le pont était bombardé par les Alliés et sa partie centrale fût détruite. 
Reconstruit après guerre et il fût revendu par les Anglais aux Thaïs en guise de dédommagement pour les torts subis. Aujourd'hui la ligne est encore utilisée sur sa partie thaïlandaise et pas uniquement à des fins touristiques. 

Après la visite du musée nous poursuivons notre promenade dans Walking Street, une rue historique où se mêlent différents styles architecturaux.

Enfin, nous nous rendons jusqu'au pont, long de trois cents mètres. Là, l'envie nous prend de siffloter le fameux air que l'on entend dans le film. En fait, cette chanson a véritablement existé et elle était entonnée par les prisonniers pour se moquer des Japonais. 
Il fait assez chaud encore et on imagine le calvaire que les captifs ont dû enduré dans la boue, la moiteur... 
Comme il n'y a pas de train, nous pouvons traverser le pont sur l'unique voie qui le parcourt.






Le lendemain matin, nous prenons un bus direction les chutes d'Awaran, réputées être les plus belles de Thaïlande. Après 2h dans un bus hors d'âge, nous arrivons au parc.
Il y a 7 niveaux successifs répartis sur 1,5 km. Nous pique-niquons au bord du plus grand bassin aux côtés d'une famille thaï. Le parc est très bien aménagé et très propre.
Nous sommes surpris par la quantité de poissons que l'on peut observer dans l'eau.


Après cela, nous décidons de monter jusqu'à la 7ème chute, la plus haute. Aucune des 7 chutes ne se ressemble, du coup on prend plaisir à en découvrir de nouvelles au fur-et-à-mesure.
C'est vrai qu'elles sont vraiment très agréables et l'on retrouve le bleu turquoise laiteux du nord Laos.






Nous croisons énormément de Russes ici, qui sont venus en masse et en groupe. En effet, rares sont ceux que l'on rencontre dans les transports locaux.

Arrivés à la 7ème chute, nous marquons une petite pause bien méritée car la montée par cette chaleur a été rude. Mais il y a plus de monde qu'aux autres chutes, du coup nous décidons de redescendre nous baigner plus bas.



A peine les pieds dans l'eau, les plus petits poissons se ruent sur nos pieds, ambiance fish-pédicure. C'est peut-être à la mode, mais si certains paient pour ça, ce n'est pas vraiment notre truc. Du coup, on ne cesse de nager pour ne pas se faire importuner par ces petits gloutons écaillés.
Et voilà, après cette pause rafraîchissante bien agréable, c'est déjà l'heure de redescendre pour prendre le dernier bus de la journée, qui est déjà bien chargé. Nous avons de la chance car nous trouvons les deux derniers places assises. Les suivants devront se contenter d'être debout malheureusement.

Le lendemain matin, nous prenons un bus direction Bangkok, qui avance à l'allure d'un escargot, d'où nous avons notre vol pour la Birmanie (Myanmar). 
Au lieu des 3 heures prévues initialement pour rallier l'aéroport, nous en mettons 4 pour arriver à l'autre bout de la capitale... Du coup, une fois à Bangkok, nous descendons en catastrophe du bus tortue pour sauter dans un taxi car le temps presse. Le taxi mettra finalement 2 heures pour nous emmener à destination, la circulation étant très difficile. Nous arrivons à l'aéroport une heure avant le décollage, nous savons qu'il est déjà trop tard sauf que... ce n'est pas le bon aéroport !!! 
Nous pensions que le nouvel aéroport était pour les vols internationaux et l'ancien pour les destinations nationales... 
Vrai sauf pour Air Asia, compagnie lowcost qui fait encore partir tous ses vols dans l'ancien aéroport (moins de taxes), enfin cela va changer mais qu'à partir de l'année prochaine (nous étions trop en avance en fait !). Sur le coup, on se sent vraiment très cons, surtout que l'autre aéroport était plus proche et que nous aurions peut-être pu avoir notre vol sur le fil. 
Du coup, obligés de racheter un billet sur le dernier vol de la journée où, heureusement, il y a de la place, et de prendre la navette pour l'autre aéroport. 

On n'a pas fait beaucoup de boulettes durant ce voyage, celle-là était plutôt gratinée ! 
1h de vol plus tard, nous arrivons finalement à Yangon, au Myanmar. 

Hé oui, nous avons décidé de modifier notre programme et de faire un détour par ce pays dont beaucoup nous ont venté les splendeurs et le fait qu'il ne soit pas encore trop touristique.

A bientôt

1 commentaire:

  1. Hello le soleil brille, brille, brille !!! sur le pont mythique de la rivière Khwae.!!! et du coup on se trompe d'aéroport ... petite mésaventure dans la belle aventure... Très jolies chutes.
    Merci encore et bises de France.
    Annie

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