dimanche 3 août 2014

Nazca et Lima

Nous arrivons dans la ville de Nazca sur les coups de 8h. Nous sautons dans un taxi direction l'aérodrome, enfin l'aéroport comme ils l'appellent ici, afin de pouvoir survoler les fameuses lignes de Nazca (ou géoglyphes). Nous avons effectivement opté pour cette solution car les avis étaient unanimes pour dire que l'on ne voyait pas grand chose des miradors. Nous trouvions donc dommage de faire un si long voyage et passer à coté de ça. Surtout qu'en nous débrouillant tout seuls cela ne revient pas si cher que ça pour un souvenir inoubliable.

Arrivés à l'aérodrome, nous n'avons même pas le temps de sortir un orteil du taxi que le responsable d'une compagnie aérienne nous saute déjà dessus (AeroSantos, aucun risque avec un nom pareil, nous sommes sous protection divine !).

Il nous propose plusieurs formules à bord d'un Cesna 4 places : 2 pilotes et 2 passagers. Nous aurons donc l'avion que pour nous. :-) Les avions sont tous des Cesna, mais il y en a de toutes les tailles et jusqu'à une quinzaine de passagers. L'avantage que nous avons, c'est que nous voyons des 2 cotés et même un peu devant.

Notre avion privé hihi ;-)

Nous avons beaucoup de chance de pouvoir réaliser ce vol au sortir de notre long trajet en bus pour arriver jusque là, car nous apprenons qu'en raison d'une très mauvaise visibilité (vent + sable) aucun vol n'a pu être effectué au cours des 3 derniers jours.

En attendant d'embarquer, on nous propose de regarder un documentaire sur les lignes de Nazca, qui en dehors des figures les plus connues, sont en faites très nombreuses. En effet, on dénombre près de 800 lignes droites, 300 figures géométriques et 70 dessins de plantes, d'animaux ou d'hommes. Toutes ces empreintes dans le sol s'étendent sur 500 km² dans la Pampa Colorada.


Ces signes ont été réalisées à différentes époques par les Nazcas (entre 200 ans avant JC et 600 ans après) et peut-être avant eux par les Paracas (entre 600 et 200 avant notre ère) si bien que certaines en recoupent d'autres ou traversent des figures. Grâce au documentaire, nous apprendrons entre autres, que si les lignes sont si bien conservées et visibles, c'est qu'elles faisaient l'objet de procession durant lesquelles les gens foulaient les pierres qui formaient comme un chemin à suivre et approfondissaient donc le sillon du dessin au sol. Ainsi les pierres se sont enfoncées petit à petit s'intégrant complètement au relief. De plus, Nazca étant l'un des déserts les plus secs au monde (il n'y pleut pas tous les ans), aucun problème de végétation parasite ou d'érosion par l'eau.

Le perroquet

La grande question est : " Pourquoi se donner tant de mal ?" En fait, les archéologues n'ont pas de réponses tranchées mais plusieurs théories semblent cohérentes et pourraient coexister (quand d'autres sont un peu plus farfelues...). Il semble assez certain que les dessins aient été associés à des divinités et des cultes. Pour ce qui est des lignes ou des triangles, d'après la chercheuse allemande Maria Reiche, qui a consacré sa vie à expliquer ces géoglyphes, ce serait des repères pour un calendrier astronomique du fait de l'alignement avec certaines étoiles et planètes importantes. Ce calendrier serait essentiel pour l'agriculture. D'autres archéologues pensent que ces lignes donnent les directions de rivières souterraines et en rapport avec le culte de l'eau ou bien elles serviraient à relier les différents sites cérémoniels entre-eux. Pour rire un peu, d'autres théories évoquent que les Nazcas disposaient de montgolfières pour créer ces dessins, que les lignes servaient de piste pour des courses ou bien tout simplement que ce sont des pistes d'atterrissage pour les extraterrestres (la plus probable selon nous ;-). On vous laisse choisir votre préférée !

Le condor
Nous embarquons une vingtaine de minutes après notre arrivée. Le co-pilote nous donne à chacun une carte des différentes figures que nous allons pouvoir apercevoir du ciel. Cela débute avec d'énormes flèches qui ressemblent à des sortes d'aiguillages. Ce qui est incroyable, c'est que parfois sur la trajectoire de ces flèches se dressent des montagnes, ce qui semble n'avoir absolument pas été un obstacle, car le tracé continue de manière très rectiligne sur ces montagnes.

Les "aiguillages"
L'astronaute (ou le p'tit bonhomme pour Elise)
Et puis viennent les premières figures mythiques : la baleine, l'astronaute, le singe, le chien, le colibri, le condor, l'alcatraz, le perroquet, les mains et pour finir l'arbre.

La baleine
Certaines sont très évidentes à apercevoir comme le singe, le colibri ou encore les mains et l'arbre. Et puis d'autres un peu moins, notamment le chien qui est l'une des plus petites et l'alcatraz qui est la plus grande et très en longueur (143 m), ce que l'on a vu en premier et qui nous a ainsi permis de la distinguer c'est son long cou en zig-zag.

L'alcatraz et son cou en zig-zag
L'araignée
Le pilote veille à chaque fois à passer de chaque coté afin que chacun de nous deux puisse très bien voir toutes les figures.

Le colibri
La Panaméricaine coupe les lignes en deux...
Nous sommes vraiment très impressionnés par cette expérience ! Réaliser à l'époque des figures de cette échelle sans avoir de recul nous parait être un véritable exploit. S'en est presque à regretter que les Nazcas n'est pu survoler le fruit de leur travail (mais à en croire certaines théories, ce n'est pas perdu pour tout le monde car les Martiens peuvent en profiter ;-).

L'arbre et les mains avec le mirador
Dans le documentaire ils expliquent également que les Nazcas ont pu réaliser ses formes et dessins en appliquant quelques méthodes de géométries simples : une corde et un bâton servant d'axe servaient de compas pour tracer les ronds, puis de mesure pour disposer les pierres de façon régulière.

La spirale
Au-delà des lignes, nous avons presque l'impression d'avoir changé de continent et de survoler l'Egypte tellement le paysage est aride et sablonneux, avec par endroits des montagnes et une vallée très verdoyante rappelant le bassin du Nil.



Nous finissons notre survol par les aqueducs, sorte de spirales creusées dans la terre en guise de puits afin de pouvoir irriguer les cultures.



Et vient déjà le temps de se poser. Revenus à terre, il nous semble avoir 2 petites ailes qui ont poussé dans notre dos et l'impression de ne pas avoir tout à fait atterri. Notre sourire béat en dit long sur cette expérience ;-) 

Le singe
Nous reprenons ensuite un taxi pour retourner en ville et trouvons un bus qui nous emmène à Lima dès 11h30. Nous arrivons dans la capitale vers 20h.

Le chien
Nous dînerons dans l'une des nombreuses "Chifa" (resto chinois local) dont regorge la ville. Après, ce type de restaurant n'est pas spécifique à Lima, on en trouve un peu partout depuis notre arrivée au Pérou.

Mais on ne sait pas si c'est cela ou bien le ceviche, qui n'a pas réussi à Sylvain qui est tombé malade pendant plusieurs jours. Résultat un petit détour chez le médecin au passage afin de le remettre sur pied.

Pendant ce temps-là, ce sont les "Fiestas Patrias del 28 de julio" à Lima, l'équivalent de notre 14 juillet, sauf que celles-ci durent 3 jours. Le président fait son discours le premier jour et le défilé militaire a lieu le second. Ce sont donc des jours fériés pour les Péruviens, mais contrairement à chez nous, tous les magasins sont ouverts et débordent de monde (nous avons cru comprendre qu'il y avait des soldes à cette occasion). 

La ville est couverte de drapeaux péruviens et cocardes aux couleurs du pays. Par contre, tous les établissements publics ont obligation de revêtir les couleurs nationales sous peine d'amendes conséquentes.


Sylvain se rétabli petit à petit et nous en profitons pour visiter le Musée Larco que nous avions hâte de découvrir. Le jardin du musée est splendide avec de beaux cactus et pleins de fleurs !



Le musée semble avoir été refait très récemment et les objets, en plus d'être bien expliqués, sont très bien mis en valeur. Il y a même un espace bibliothèque contenant un certain nombre d'ouvrages de référence ainsi qu'un espace internet.


Nous avons aussi accès aux réserves qui recèlent de nombreuses poteries toutes plus belles les unes que les autres. On imagine que le choix a du être difficile pour sélectionner la collection du musée.



Tout au long de la visite, nous pouvons voir de nombreuses céramiques, dont de magnifiques vases Moches (à prononcer "motché") qui représentent des visages humains très expressifs ou encore des récipients cérémoniels.



Le musée possède également de très belles parures funéraires faites d'or et d'argent ou encore en pierres semi-précieuses ou en conches (coquillage couleur blanc et corail venant du nord de l'Equateur) et réservées aux dirigeants des différentes communautés pré-colombiennes. Les textiles finement tissés en laine d'alpaga ou de vigogne faisait également partie de ces parures et tout comme le reste ils étaient aussi précieux pour eux que l'or ou l'argent. 



Ces deux métaux avaient autant de valeur à leurs yeux et servait à exprimer la dualité du monde : l'or représentait le soleil, le jour, l'homme et l'argent, la lune, la nuit, la femme.


Toutes ces matières étaient interdites aux autres castes.

Le lendemain, nous visitons le quartier de Miraflores, quartier "branché" situé au bord du Pacifique. Malheureusement il fait gris et très humide (il tombe un crachin plus fin qu'en Bretagne qu'ils appellent "garua") comme très souvent en hiver à Lima, néanmoins quelques surfeurs sont dans l'eau.


La plage est assez petite et surtout ce qui nous surprend beaucoup, c'est qu'il y a une deux fois deux voies qui longe toute la plage, ainsi qu'un énorme centre commercial ouvert et niché au coeur de la falaise juste derrière celle-ci en guise de front de mer. Le décor ne fait donc pas trop rêver, d'autant qu'après la falaise ce sont des barres d'immeubles et d'hôtels gigantesques.


Décidément les capitales d'Amérique du Sud ne nous laisse pas un souvenir impérissable et ne réussissent pas à Sylvain.

Le soir, nous prenons un bus de nuit pour la ville de Huaraz située au pied la Cordillère blanche.


A bientôt pour de nouvelles aventures andines ! ;-)

Album photo de Lima par ici

Album photo de Nazca par ici

2 commentaires:

  1. Hello,
    C'est vraiment magnifique et le mot est trop juste pour dire ce que vous avez aperçu pendant votre vol.
    Tout c'est motifs extraordinaire.
    Bravo pour c'est prises de vue.

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  2. Nazca, vu d'avion, ouah, c'est beau, mieux que Lima semble t'il !!
    merci pour les films, et les belles photos.
    bon rétablissement au malade et affectueux bisous
    Annie

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