vendredi 31 octobre 2014

Fakarava

Après 45 minutes de vol à contempler à nouveau de magnifiques îles et leur lagon, nous arrivons à Fakarava, véritable temple de la plongée !


Fakarava est un atoll qui a été classé réserve biosphère par l'UNESCO du fait de la richesse de sa vie marine. L'atoll est le 2e plus grand de Polynésie derrière Rangiroa, il mesure 60 km de long sur 20 de large. En revanche, il est assez peu peuplé car seulement 800 personnes y habitent dont uniquement une dizaine au sud.



Jacques, de la pension où nous allons planter notre tente pour les 6 prochains jours, est à l'aéroport pour nous accueillir.


C'est un métropolitain venu s'installer en Polynésie depuis de longues années. Nous retrouvons Corinne et Laurent dont nous avions fait la connaissance à Tikehau. Eux aussi sont campeurs comme nous et vraiment très sympas ! Jacques nous a prêté des matelas en mousse en plus pour mettre sous nos matelas, du coup notre "lit" est bien moelleux ;-)

Il fait très chaud quand nous arrivons sur l'île, mais heureusement les alizés commencent à se lever un peu pour nous apporter de l'air venu de l'océan.
Nous cherchons donc une place à l'ombre, histoire de pouvoir dormir le matin. Enfin, cela ne nous empêche pas d'être réveillés vers 6h tous les matins. Hé oui, le soleil se lève à partir de 5h30 ici et se couche vers 17h30, donc on s'adapte à son rythme.

Coucher de soleil à 17h30 !
Après nous être installés, nous passons au club de plongée où nous avions réservé 8 plongées et là Sylvain retrouve "Tof", un pote de Guadeloupe avec qui il avait passé une partie de son monitorat de plongée. Une bonne et agréable surprise !


Notre première plongée est programmée pour le lendemain matin à 7h30 et la seconde vers 10h.
En attendant, dans la soirée, Corinne et Laurent nous invitent à l'apéro. C'est donc bière locale pour les garçons, la Hinano (la silhouette de vahiné assise que vous voyez parfois collée à l'arrière des voitures) et boisson également locale pour les filles composée de jus de fruits et rhum. :-)

Pour la première plongée le lendemain, les requins gris sont au rendez-vous, même des juvéniles de moins d'un mètre, on en aperçoit tout un groupe dans "le bleu" pas très loin de nous.


 On aurait aimé s'approcher un petit peu, mais le moniteur reste collé au récif l'air blasé et s'éloigne petit à petit. Puis, c'est une raie manta qui passe derrière nous. C'est Ladislava, une jeune femme originaire de la République Tchèque, qui est dans notre palanquée qui la voit et nous avertit en tapant sur son bloc. Le moniteur n'entend rien alors qu'elle insiste pour l'avertir et qu'il se retourne. Bon tant pis pour lui, nous au moins on l'a vue. On reste donc un peu en retrait pour en profiter.


Puis à peine à 40 minutes de plongée, on voit le moniteur commencer à sortir son parachute de plongée, qui sert à avertir le bateau d'où nous sommes pour venir nous chercher, et qui annonce donc la fin toute proche de la plongée. On voit qu'il a froid, car il a la chair de poule, en même temps, c'est le seul d'entre nous qui à une combinaison courte. L'eau est pourtant à 27-28°C et nous plongeons au Nitrox donc nous sommes limités à 35 mètres en termes de profondeur, on est un peu déçus de sortir aussi tôt, car dans de telles conditions il est facile de rester au moins 1 heure dans l'eau, voir un peu plus. On remonte donc sur la bateau avec 100 bars dans notre bouteille, soit encore la moitié de celle-ci (à Rangiroa, on s'est fait des plongées de 70 minutes, alors qu'on descendait jusqu'à 40 mètres et donc on consommait plus).

Bon, malgré ce moniteur un peu "autiste" qui semble blasé de faire plonger les gens et guère intéressé par ce qu'il voit, nous avons malgré tout fait une magnifique plongée et nous ressortons des étoiles plein les yeux.


Cette découverte de la passe nord de Rangiroa appelée Garue est au-delà de nos attentes. Le corail est le plus joli que nous ayons vu jusqu'à maintenant en Polynésie car c'est celui qui a été le plus préservé par les cyclones.




Une fois sur le bateau nous avons une petite heure de pause avant notre prochaine plongée.
La deuxième plongée est à nouveau extraordinaire. Ce coup ci, Ladislava a repéré 2 gros poissons-pierre cachés sous un caillou. Nous finissons la plongée aux côtés d'une petite tortue imbriquée qui se délecte d'anémones.
A chaque plongée, on voit des dizaines et des dizaines de requins, c'est l'un des rares endroits au monde où il est possible d'en voir autant et aussi facilement au cours d'une plongée. Pour autant, cela ne fait absolument pas peur (même pour Elise qui avait pourtant si peur des requins il n'y a encore pas si longtemps, mais qui les apprécie depuis nos deux voyages plongée en Égypte). Il faut vraiment rencontrer cet animal pour s'apercevoir à quel point il est captivant et beau. De plus, il est inoffensif pour la majorité des espèces (sur plus de 400 espèces, seules 5 peuvent représenter un potentiel danger pour l'homme), mais un certain film lui a causé beaucoup de tort, ainsi que des surfeurs imprudents, à certains endroits du globe, qui se mettent à l'eau dans des situations à risques en ignorant les recommandations des locaux. Mais il faut juste rappeler que l'animal qui tue le plus aujourd'hui et de très loin, c'est le moustique... Les chutes de noix de coco tuent plus que les requins, à méditer !
Les espèces que nous voyons restent dans la catégorie des "petits" et sont des animaux qui n'ont jamais attaqué l'homme.
Après cette superbe matinée, c'est ambiance farniente, 2 hamacs nous tendent les bras pour la sieste, la tentation est donc trop forte ;-)
Le soir, Tof nous a invité chez lui pour déguster le thon rouge pêché par les frères de Tiaré, sa copine. Après avoir arrosé les retrouvailles, nous nous régalons du thon sous toutes ces formes, en carpaccio, en sashimis et grillé, chacune étant agrémentée de sa propre sauce préparé par Tof & Tiaré et le tout accompagné de riz. Hum, un vrai régal ! Ce n'est pas souvent que l'on a l'occasion de manger du thon de cette qualité et aussi frais. Après cette très bonne soirée, nous enfourchons nos bicyclettes pour rentrer.

Le lendemain matin, c'est reparti pour la plongée, le courant et rentrant, nous allons pouvoir dériver dans cette fameuse passe. Cette fois-ci c'est David, le responsable du club, qui nous fait plonger, et malgré son humour bien lourd, sous l'eau c'est un très bon guide et avec lui au moins on profite au maximum de nos plongées, il nous montre des choses et communique avec nous. Enfin, un vrai moniteur en résumé.
Peu de temps après notre mise à l'eau, nous voyons pas mal de requins. David nous fait nous accrocher au récif pour que l'on profite au maximum du spectacle, car le courant est fort et sans cela, ça défile très vite. Et là nous avons énormément de chance, car d'un seul coup on assiste à une scène de chasse de la part des requins. Un premier requin part comme une flèche pour saisir l'un des nombreux chinchards (un petit poisson gris/noir) faisant partie de l'énorme banc de poissons situé près du récif. Et là, ça devient la frénésie parmi les requins car chacun espère sa part du gâteau, d'un seul coup on observe un vrai mouvement de panique dans le banc, qui vire à gauche, à droite, en bas... ils ne savent plus où donner de la tête. Les requins se sont regroupé en banc pour chasser et le spectacle est magique. C'est assez exceptionnel d'assister à ce genre de scène et nous en sommes tout ébahis.


Après ça nous nous laissons dériver par le courant jusqu'à un canyon sur notre gauche tout en continuant de profiter du spectacle qui s'offre devant nos yeux. C'est assez marrant de se laisser emporter par le courant comme ça, on a un peu l'impression de voler. Celui-ci nous mène jusqu'à une marche où l'on voit encore d'énormes bancs de poissons et évidemment des requins. Le site s'appelle Ali Baba et c'est vrai que c'est un vrai trésor.




Nous enchaînons ainsi de superbes plongées de jour en jour.

Le samedi, nous allons plonger à la passe sud, Tetamanu qui est très réputée, notamment pour son mur de requins gris. Il y a 1h30 de navigation pour traverser le lagon jusqu'au sud et la vue sur les motus est magnifique, on est toujours sur une eau turquoise bordée de cocotiers.


La quantité de requins sous l'eau est impressionnante ! On assiste à un va-et-vient à l'intérieur de la passe. On essaie de les compter au début, mais passé vingt on abandonne ;-)




On s'accroche au récif pour profiter un peu du spectacle, puis on se place dans une petite grotte pour les regarder, cela donne l'impression d'avoir une fenêtre ouverte sur le fond des océans, un véritable aquarium en live pour nous et tout en liberté pour les poissons. :-)


Nous voyons une nouvelle espèce de requin, le requin bordé, il a le nez un peu plus long que le requin gris, il est plus large et davantage clair sur les côtés.
Quelques petits requins tapete et à pointes blanches sont également présents.
Nous finissons la plongée sous des pontons auparavant utilisés par les pêcheurs, sous l'eau cela regorge de poissons qui viennent ainsi se mettre à l'abri.


Le bateau nous récupère et nous débarque sur un ponton qui donne accès au site de "la piscine". Bordé d'une petite plage de sable blanc, l'eau y est vraiment translucide et une dizaine de requins pointes noires se baladent tranquillement ainsi que des napoléons.



Sylvain attrape immédiatement son masque et son tuba pour aller voir ça de plus près. Puis, Elise le rejoint. Les pointes noires sont assez curieux et vont et viennent à leur guise, mais ils s'enfuient au moindre mouvement un peu brusque.
Les moniteurs nous appellent déjà pour notre deuxième plongée. Cela fait déjà 1h que nous sommes sortis de notre première plongée. Cette deuxième plongée est toujours dans la passe sud, mais avec un itinéraire différent, nous allons traverser la passe pour rejoindre l'autre côté également très riche en corail.

Après ces deux magnifiques plongées, c'est l'heure du déjeuner. Au menu, c'est cuisine typique, poisson cru et poisson grillé avec du riz. En dessert un gâteau bien gras qui fait penser au quatre-quart breton. La pluie s'est invitée et il tombe des trombes d'eau. En 10 minutes, un grand baril qui sert de réserve d'eau est déjà rempli.
Nous croisons les doigts pour que cela s'arrête pour la navigation retour.
Une petite éclaircie apparaît donc nous en profitons pour nous mettre en route. Mais après quelques minutes de navigation la pluie revient. Heureusement le bateau est équipé de magnifiques cirés jaunes, ambiance "Capitaine Igloo", et nous sommes bien contents de les trouver pour nous couper également du vent, car avec la vitesse du bateau, pluie plus vent, et le fait qu'on ait passé 2h dans l'eau, il fait un peu frais.
De retour au club, nous voyons avec la secrétaire pour connaître l'heure de notre plongée du lendemain. Et là, on apprend que ce n'est pas possible de plonger car il y a trop de monde, malgré le fait qu'elle nous avait confirmé auparavant. Leur gestion du club est assez calamiteuse, et c'est bien la première fois que l'on voit ça. D'autres personnes de notre pension, qui avaient réservé par mail et calé leur voyage en fonction de ces plongées, se sont vues refusées au départ, et heureusement grâce à des plongeurs malades, ceux-ci ont finalement pu plonger. 

Nous nous adressons donc à un autre club, en vain car il y a un très gros groupe de plongeurs allemands qui s'est réparti dans plusieurs clubs, il ne reste donc plus aucun créneau. Tant pis ! On a déjà fait 8 belles plongées à Fakarava, c'est plus la déception de se voir refusé quand on vous a dit oui auparavant.
Tof nous propose donc de réaliser une excursion dans le sud avec snorkeling, repas et visite des sables roses. Comme nous n'avons plus rien de prévu et qu'il n'y a pas grand chose à faire sur l'île en dehors de la plongée, nous nous laissons tenter. D'autant que ça nous permet de découvrir son deuxième métier, car c'est son entreprise qui réalise cette excursion.
A bord c'est Tiaré, sa copine, et Lindsey, sa belle-soeur, qui nous accueillent et elles font deux excellentes hôtesses ! A la barre, c'est le frère de Tiaré le capitaine.
Nous sommes seulement 10 sur le bateau, donc c'est très agréable, contrairement à d'autres bateaux où l'on voit les gens entassés comme des sardines.


Arrivés au sud, les autres frères de Tiaré nous proposent une cession de snorkeling le long du récif.



Une dernière occasion pour nous de voir les requins gris. Comme beaucoup de polynésiens, ils sont excellents apnéistes et pêcheurs (c'est eux qui avaient pêché le thon rouge de l'autre soir). A la sortie de cette balade sous l'eau, comme nous sommes tous emballés, ils nous proposent de refaire un tour et tout le monde repart.




Entre temps, le reste de la famille prépare le repas. En revenant du snorkeling les filles apprennent à Elise à tresser les feuilles de cocotiers pour en faire des assiettes. Elle adore ! ce n'est pas si difficile que ça et assez logique en fait, on passe la feuille alternativement dessus puis dessous et ainsi de suite (mais je ne vous révèle pas tout les secrets ;-). L'ambiance est très sympa, on a l'impression d'être à un pique-nique le dimanche en famille.



On se régale à nouveau de spécialités locales, poisson cru, Mahi Mahi mariné et grillé, poisson perroquet au barbecue, fruit de l'arbre à pain, pain de coco... Un vrai délice ! Tiaré nous fait faire la visite du hameau au sud où se trouve l'une des premières églises de Polynésie.


Par contre, le temps se met à se couvrir tout comme la veille, et sur la navigation pour aller jusqu'aux sables roses nous prenons la pluie. Et même s'il pleut, le site est magnifique ! Des îlots perdus recouverts de cocotiers et bordés de langues de sable rose amené par les courants. Il s'agit en fait d'une mince pellicule car dès que l'on marche dessus, c'est à nouveau le sable blanc qui apparaît.




Le soleil fait son retour mettant en avant toute la beauté du site. Derrière l'îlot où nous avons débarqués, il y a juste un petit canyon d'eau que l'on peut traverser à pied pour rejoindre l'îlot d'à côté, nous avons de l'eau uniquement jusqu'à la taille. Le paysage est paradisiaque !




Après en avoir bien profité, il faut à présent rentrer. Et là la navigation du retour s'avère plus compliquée, la houle s'est levée sur le lagon et la pluie ne tarde pas à faire son retour. Le capitaine est donc obligé de modifier son itinéraire et de prendre un autre cap pour que la bateau tape moins à la surface de l'eau. Nous mettrons près de 3h pour rentrer à cause de ces mauvaises conditions, car nous ne pouvons aller vite en raison de la houle. Nous avons tout de même passé une superbe journée et en très bonne compagnie ! On ne se laisse pas gâcher notre plaisir par quelques gouttes de pluie.

Nous passons notre dernière soirée à Fakarava en compagnie de Tof et Tiaré qui nous emmènent dans un snack qu'ils connaissent. Nous passons à nouveau un très bon moment avec eux, le temps défile et vient déjà le temps de se dire au-revoir.


Le lendemain matin, un dernier coucou à Tof et nous prenons notre avion pour Tahiti.

Manuia (à la votre en Tahitien !)

Album photo par ici

2 commentaires:

  1. OK OK, les requins sont adorables et les noix de coco, de dangereuses prédatrices qui guettent les voyageurs pour les assommer !!!
    Je commande à Élise un service de 6 assiettes tressées!
    Super de rencontrer un copain au bout du monde, l'univers de la plongée est donc bien petit!
    Que de merveilles sur et sous l'eau.
    Merci pour les belles images.
    plein de bisous.
    Annie

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  2. un bleu magnifique sublime;
    a bientôt

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