mercredi 15 octobre 2014

Bora Bora

Ia orana !

Nous voici donc arrivés sur la mythique Bora Bora, la perle du Pacifique. Le tour de l'île fait 32 km et avec ses 9 000 habitants et ses 80 km² de lagon, Bora est beaucoup plus grande que sa petite soeur, Maupiti. C'est la plus ancienne des îles de l'archipel de la Société et son premier nom était "Mai Te Pora" qui signifie "créée par les Dieux", c'est devenu ensuite Pora Pora puis Bora Bora. L'île est française depuis 1888. 

En sortant de l'aéroport, nous sommes éblouis par les dégradés magnifiques de bleus du lagon.



Des navettes privées attendent les clients des grands hôtels (Hilton, Intercontinental, Sofitel, Méridien...) mais notre camping n'a pas la sienne ;-)


Une navette publique nous conduit depuis le motu de l'aéroport, situé au nord, jusqu'à la capitale, Vaitape. Nous contournons donc l'île par l'ouest et après une vingtaine de minutes, arrivons sur le quai. Nous attendons la personne du camping pour le transfert mais au bout d'une bonne demi-heure, nous décidons de nous rendre à l'office du tourisme toute proche pour savoir s'ils peuvent les appeler. En fait, ils nous avaient juste oubliés... C'est finalement Noël, le gérant du camping qui arrive dans son camion aux sièges défoncés, aux portières cassées et aux fenêtres inexistantes ! Cela nous fait rire quand l'on repense aux navettes avec intérieur en ronce de noyer et canapés en cuir venues chercher les clients des grands hôtels ! 
Noël nous conduit jusqu'à Matira, au sud de l'île, où nous devons attendre son employé surnommé Maupiti car originaire de là-bas. Il va nous amener en bateau jusqu'au motu Piti Aau, le motu du camping. Après avoir partagé une bonne bière locale bien fraîche, c'est finalement Noël qui va nous accompagner, Maupiti n'étant pas encore arrivé. Après un vol de 15 minutes et un transfert depuis l'aéroport de 3h, nous arrivons enfin à notre camping.



Les installations sont sommaires : pas d'eau courante, de l'électricité seulement le soir avec le groupe électrogène, mais la vue sur Bora est superbe et l'on distingue bien l'ancien cratère du volcan et les deux monts Otemanu (727 mètres) et Pahia (661 mètres) qui le forment.




A la pointe du motu, côté océan, on distingue au loin les deux îles de Raiatea et Tahaa. Une fois la tente plantée, nous prenons l'apéro avec Maupiti, la fille de Noël et son copain qui vont rester pour la nuit sur le motu. Tous sont très sympas et nous racontent un peu la vie sur l'île. Nous découvrons également que Gilbert est l'oncle de Maupiti ! Le monde est petit. Maupiti nous apprend que plusieurs hôtels de luxe sont également sur notre motu dont le Saint Regis pour lequel il a travaillé. C'est un des lieux les plus luxueux de Bora et les chambres les plus chères coûtent 1 500 000 francs pacifiques, soit la modique somme de 12 500 € la nuit... pas tout à fait dans notre budget ! On avait le choix entre 2 nuits au Saint Regis ou un an de voyage... 
Nous dégustons ensuite un poulet aux lentilles préparé par Maupiti, cela ressemble un peu au carry réunionais, c'est un vrai délice ! 
Autour de nous les margouillas (petit lézard avec des ventouses aux pattes) nous aident à combattre les moustiques, leur repas préféré !


Le lendemain, nous attendons le bateau de plongée qui doit venir nous chercher à 7h50. A 8h, nous demandons à Maupiti s'il peut nous prêter son portable pour les contacter. En fait, ils se sont trompés de camping et nous disent que le bateau ne peut pas venir nous chercher sur le motu car il n'y a pas assez d'eau... et c'est finalement Maupiti qui  nous emmène sur l'île principale.


Après avoir récupéré notre équipement, le bateau nous emmène à l'extérieur du lagon, derrière le motu de l'aéroport pour plonger sur le site de Mori-Mori. Sur le chemin, nous croisons un groupe de 5-6 dauphins gris, mais ils restent un peu à l'écart car un petit est dans le groupe. 

La visibilité est excellente et le fond est colonisé par de nombreux coraux durs. Pleins de petits poissons tropicaux viennent mettre de la couleur au tableau.



Nous apercevons nos premiers requins de la plongée : deux pointes blanches qui se reposent sur le banc de sable. Cette bande de sable blanc tombe telle une piste de ski dans le bleu jusqu'à plus de 200 mètres de profondeur, c'est tentant ! Un peu plus loin, c'est un énorme banc de barracudas qui forment une boule compacte de plusieurs centaines d'individus. Un deuxième banc est un peu plus profond, c'est très impressionnant d'en voir autant. La plongée est relativement courte (45 minutes) car les plongeurs nous accompagnant consomment énormément d'air.


En remontant, nous discutons avec le moniteur qui nous explique que Bora est l'endroit où il y a la plus grande concentration de mauvais plongeurs au monde : beaucoup de gens ayant fait très peu de plongées, souvent âgés, très exigeants voir assistés... En l'occurrence, les trois plongeurs américains avec nous sont à ranger dans cette catégorie, ils font une croisière de luxe sur le bateau Paul Gauguin qui est encré dans le lagon. 

Nous levons l'encre et rejoignons notre deuxième site de plongée, plus proche de la passe, pas très loin de la maison où Paul Emile Victor, l'explorateur, a fini ses jours (au chaud !). Nous faisons une petite pause avant de se réimmerger et notre moniteur commence à taper sur l'échelle du bateau. Deux minutes plus tard, une dizaine de requins pointe noire tournent autour de l'embarcation. Malheureusement, ils sont régulièrement nourris par des prestataires d'excursions peu scrupuleux, ce qui explique leur venue rapide. Nous en profitons pour nous mettre à l'eau sans les bouteilles afin de profiter du spectacle. Ils nous tournent autour, curieux.





Nous avons du mal à comprendre pourquoi le requin n'arrive pas à se détacher de l'image des "Dents de la mer" qui lui colle à la peau. Malgré le comportement inconscient des personnes qui viennent les nourrir, à aucun moment ils ne seront agressifs et ils sont d'une telle élégance quand ils nagent !


Il est déjà temps d'aller mettre notre équipement et c'est reparti pour notre seconde plongée. Au bout d'une dizaine de minutes, l'américaine de notre palanquée décide qu'elle en a marre et qu'elle veut retourner au bateau. Le moniteur est un peu embêté, mais nous lui faisons comprendre qu'il n'y a pas de souci, que nous continuons notre balade sans lui et suivons de loin le deuxième groupe. Finalement, nous passons une agréable plongée de 55 minutes où nous croisons à nouveau des requins pointe noire et une multitude de poissons tropicaux.

Pour midi, nous trouvons un petit snack où il propose des casses-croutes pas très chers. Après avoir réussi à retirer de l'argent (ce n'est pas facile ici car le plafond de retrait par semaine est bas), nous faisons du stop pour retourner chez Noël. Nous sommes pris par la première voiture qui s'arrête. C'est un métropolitain qui prend des photos de mariages et cela à l'air de bien marcher pour lui. Il nous dépose devant chez Noël qui, dès notre arrivée, sort une bière fraîche du frigo ! Sa femme, Evyline nous prépare de la mangue verte avec une poudre rouge à la fois acide et sucrée, c'est un peu étrange mais assez bon.

Elle nous propose ensuite d'aller voir un canon. En effet, pendant la guerre du Pacifique, les américains débarquent le 17 février 1942 à Bora Bora avec près de 4 500 hommes et 20 000 tonnes de matériel. Ils installèrent sur les collines de Bora des canons et des DCA. Ils ont également construit une piste d'aterrissage de 2 km de long en moins de 2 mois. Finalement, il n'y aura jamais de combat ici, le conflit était davantage centré sur les Philippines mais les canons sont restés en place. 
Après avoir grimpé un peu, Evyline nous explique que personne n'entretient le terrain et celui-ci est entièrement couvert de végétation, le canon reste invisible. Tant pis, nous avons tout de même une jolie vue sur le lagon. 


Nous retournons à leur maison et en profitons pour aller faire un peu de snorkeling. Il y a quelques jolies patates de corail et une belle raie léopard qui se promène. Nous sortons de l'eau et Maupiti nous ramène dans notre camping de luxe ! Ce soir, il nous prépare du thazard cru, un poisson blanc qui ressemble au barracuda. Il fait deux plats : un au lait de coco et l'autre avec des oignons, du vinaigre et de la sauce soja, le tout accompagné de riz. Ce sont ses parents qui lui ont appris à cuisiner et ils n'ont pas loupé leur apprentissage, c'est succulent ! Le coucher de soleil est magnifique.



La journée du mardi est plus tranquille, nous alternons lecture, baignade et sieste, il y a pire comme programme ! Le midi, nous finissons le poisson de la veille mmhhh... 
En fin d'après-midi, nous enfilons masque, palmes et tuba pour aller voir les poissons. Nous marchons jusqu'à la pointe de l'île et nous mettons à l'eau. Certains endroits sont entièrement couverts de coraux morts, cela résulte des cyclones et des étoiles de mer qui mangent le corail (taramea). Aujourd'hui, les habitants et clubs de plongée ont été sensibilisés et presque toutes ces étoiles ont été ramassées. On voit par endroit que des petites pousses de corail commencent à repartir. Un peu plus proche de la barrière, il y a plus de courant mais les coraux sont beaucoup plus nombreux et l'endroit est chouette. Nous croisons également un requin pointe noire assez craintif. 

Mercredi, c'est déjà l'heure de plier la tente et de faire nos sacs. Nous avons tout de même le temps de prendre un dernier bain dans le lagon.



Il n'est que 8h mais il fait déjà très chaud. Maupiti vient nous chercher à 8h30, nous disons au revoir à Evyline qui nous passe un beau collier de coquillages autour du cou et Noël nous conduit à la capitale pour prendre la navette vers l'aéroport.


Si Bora Bora n'a pas le charme sauvage de Maupiti, il n'en reste pas moins que nous avons passé un excellent moment, le lagon est superbe et l'accueil a encore été parfait. 

L'avion a un peu de retard et nous avons finalement une escale à Rangiroa qui n'était pas prévue. Nous changeons d'achipel pour notre prochaine destination, en route pour  Tikehau dans les Tuamotu, l'archipel favori des plongeurs !

Album photo par ici

3 commentaires:

  1. Alors c'est là le paradis ?
    Magnifiques iles, dessous et dessus.
    Je préfère les jolis poissons rayés jaunes que les grands aux dents acérées, qu'ils aient des pointes blanches ou noires.
    pleins de bisous.
    Annie

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  2. Alors c'est réel, le paradis sur terre existe vraiment !!!! comme je vous envie, en tout cas pouvoir déjà partager ces moments exceptionnels avec vous est déjà extraordinaire. Toujours éblouie par ces paysages incroyables et plus beaux les uns que autres, on nage de bonheur avec vous.
    Gros gros bisous
    Moumoune

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  3. Merci pour le recit et all the best pour la suite! profitez a fond!! a Londres ca se rafraichit alors vos images paradisiaques rechauffent un peu!! plein de bisous. Sev

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