Ia orana,
Nous sommes samedi et nous arrivons sur notre quatrième île en Polynésie, Rangiroa.
C'est le plus grand atoll de l'archipel des Tuamotu avec un lagon qui fait 80 km de long sur 20 km de large. Ici, comme à Tikehau, il n'y a pas d'île centrale, le volcan central s'est effondré, ne laissant que le lagon. Il y a donc très peu de terre émergée ici.
C'est le plus grand atoll de l'archipel des Tuamotu avec un lagon qui fait 80 km de long sur 20 km de large. Ici, comme à Tikehau, il n'y a pas d'île centrale, le volcan central s'est effondré, ne laissant que le lagon. Il y a donc très peu de terre émergée ici.
La superficie de la Polynésie est faible, seulement 4 000 km² (soit moins des 2/3 de la Corse) mais ces confettis se répartissent sur 5 millions de km² (soit une fois et demi la surface de l'Inde). 3 200 habitants vivent à Rangiroa et les clubs de plongée pullulent.
L'avion est à l'heure et nous débarquons à 8h40 après un vingtaine de minutes de vol.
Léa nous attend avec le sourire et après nous avoir emmenés faire des petites courses, elle nous conduit à notre pension Rangiroa Plage où elle nous présente son mari, Loïc, qui a vécu longtemps en Nouvelle-Calédonie.
Léa nous attend avec le sourire et après nous avoir emmenés faire des petites courses, elle nous conduit à notre pension Rangiroa Plage où elle nous présente son mari, Loïc, qui a vécu longtemps en Nouvelle-Calédonie.
Après avoir monté la tente tant bien que mal car le vent souffle fort, Léa vient nous voir car elle a eu une annulation et une chambre est donc disponible. Le prix étant de 1,5 € plus cher par nuit, nous n'hésitons pas longtemps et replions notre tente ! La pension est agréable, la cuisine est grande et assez bien équipée et la salle de bain nickel !
Notre chambre est très simple mais très agréable et nous avons une terrasse avec canapés et table basse juste devant la chambre avec vue sur le lagon ! Encore une fois, la grande classe ! En plus, tout a été refait à neuf il y a très peu de temps car Léa & Loïc ont repris cette pension il y a seulement 7 mois.
On retrouve des cocotiers partout et comme sur les autres îles, nous remarquons que des plaques d'aluminium encerclent leur tronc. On nous explique que c'est pour éviter que les rats viennent manger et gaspiller les cocos, les plaques étant lisses, ils n'arrivent pas à atteindre le fruit. En Polynésie de nombreuses personnes vivent de ce que l'on appelle le coprah : ils récoltent les noix de coco, les épluchent, les coupent en deux et vident l'eau à l'intérieur. Ensuite, ils les font sécher et au bout de quelques jours, ils récoltent la chaire de la coco qui a légèrement jaunie, c'est le coprah. Elle servira ensuite à faire de l'huile de coco utilisée notamment pour fabriquer le monoï.
Nous ne perdons pas un instant, le club de plongée vient nous chercher à 13h50 pour notre première immersion. C'est Franck qui conduit le camion, il sera l'un de nos moniteurs. Il est très sympa et vraiment attentif sous l'eau, l'équipe du club est très chouette, Pitou le patron, Steph la "secrétaire" et les deux autres moniteurs, Canelle et Sinbad, que nous auront quand ce n'est pas Franck sont également au top. Pitou nous présente son club, il est grand mais très bien fait avec un immense deck, des casiers pour les affaires, des petits salons un peu partout et possède 4 bateaux.
Nous allons faire 8 plongées avec le club (au lieu des 6 initialement prévues) dont 7 dans la célèbre passe de Tiputa, toutes de 55 minutes ou plus. Le courant ici est souvent très fort, ce qui attire de nombreux poissons. Le sens du courant dépend de la marée, mais aussi du vent et de la houle, ce qui rend les prévisions difficiles, donc on s'adapte à chaque plongée. Pour y accéder, il y a seulement une dizaine de minutes de bateau et nous verrons à plusieurs reprises les dauphins tout proches du bateau.
Tetrodon
La première plongée se fera dans la zone des 30 mètres et nous sommes 6 plongeurs en plus de Franck. Même si les grosses bêbêtes ne sont pas au rendez-vous, l'on en prend quand même plein les yeux : chant des dauphins, thons, barracudas, quelques petits requins gris, carangues... beaucoup de poissons.
En fin de plongée, le courant s'accélère et nous nous laissons dériver dans la passe, cela devient un peu plus sportif mais c'est très agréable de se laisser porter par le courant et voir le paysage défiler. Nous plaignons intérieurement le pauvre Franck qui tente de récupérer ses plongeurs à droite à gauche et qui font leur vie.
Banc de bécunes |
Poisson pincette |
En fin de plongée, le courant s'accélère et nous nous laissons dériver dans la passe, cela devient un peu plus sportif mais c'est très agréable de se laisser porter par le courant et voir le paysage défiler. Nous plaignons intérieurement le pauvre Franck qui tente de récupérer ses plongeurs à droite à gauche et qui font leur vie.
Ici, il y a peu de corail, on vient surtout pour plonger avec les gros poissons pélagiques !
Barracuda jouant avec les bulles |
A peine revenus, c'est déjà reparti vers 16h30 pour une nouvelle plongée, une sunset (coucher du soleil). Dès que nous arrivons dans la passe nous voyons les dauphins à la surface, dont un qui vient voir le bateau à moins de 2 mètres. On se met rapidement à l'eau pour essayer de les voir, l'ambiance est particulière et dès l'immersion, nous croisons un groupe de 3 dauphins dont un petit et sa mère. Les dauphins tursiops sont sédentaires ici et c'est ce qui fait une des particularités de Rangiroa.
Nous apercevons également de nombreux requins gris assez profond et Franck accepte que nous glissions jusqu'à 40 mètres pour les voir de plus près. Il y en a plusieurs dizaines qui nagent dans le bleu.
Nous voyons aussi de gros napoléons, des carangues échevelés (ou plumes) et énormément d'autres poissons.
Nous voyons aussi de gros napoléons, des carangues échevelés (ou plumes) et énormément d'autres poissons.
Carangues échevelés (ou plumes) |
Le courant est fort et nécessite parfois de s'accrocher aux coraux (morts si possible) pour ne pas dériver trop vite. Après cette chouette plongée, nous rentrons et rencontrons un couple de voyageurs français très sympa (un de plus !). Ils s'appellent Aurélien et Lauriane, ils font également un tour du monde et on a vraiment bien accroché avec eux donc on espère les recroiser en Asie.
Le lendemain, le programme est sensiblement le même : plongée à 8h30, 14h et 16h30 !
Nous faisons notre première plongée dans la seconde passe de l'atoll, Avatoru. La passe est moins profonde et le courant moins fort. Dès notre descente avec Canelle, notre guide, quatre requins pointe blanche de récif appelés ici tapete viennent nous voir. Ils sont assez massifs et très curieux. Une belle rencontre mais ce n'est pas tout car nous croisons également une grosse raie léopard, 3 tortues et de nombreuses carangues échevelées, poisson argenté qui reflète le soleil.
Nous faisons notre première plongée dans la seconde passe de l'atoll, Avatoru. La passe est moins profonde et le courant moins fort. Dès notre descente avec Canelle, notre guide, quatre requins pointe blanche de récif appelés ici tapete viennent nous voir. Ils sont assez massifs et très curieux. Une belle rencontre mais ce n'est pas tout car nous croisons également une grosse raie léopard, 3 tortues et de nombreuses carangues échevelées, poisson argenté qui reflète le soleil.
Tapete
Après un bon panini préparé par notre logeuse, Léa, nous retournons au club le ventre bien plein.
L'après-midi, les dauphins viennent faire une apparition furtive sur la première plongée. Pour la sunset, nous avons la chance d'assister à la reproduction des poissons chirurgiens. Il y en a des centaines, peut-être des milliers. Ils montent rapidement, lâchent un nuage de gamètes et retournent se coller au récif protecteur. Quand ils sont en haut, des thons à dents de chien et des carangues tentent de les manger. Cela forme un balai spectaculaire.
Pour notre dernière journée complète sur l'île et pour changer, nous plongeons ;-) Nous nous mettons deux fois à l'eau le matin et avons la chance d'avoir un courant rentrant dans le lagon, l'eau dans la passe est donc claire. Nous descendons donc au milieu de la passe de Tiputa et nous stabilisons à 40 mètres. Une vingtaine de mètres sous nos palmes, des milliers de chinchards (ature en polynésien) et une vingtaine de requins gris qui surveillent leur garde-manger ! Canelle, notre guide, s'arrache un peu les cheveux car une monitrice allemande qui plonge avec nous et n'en fait qu'à sa tête en restant une bonne dizaine de mètres en dessous de nous à prendre ses photos...
Pour la seconde plongée, nous sommes de nouveau avec Canelle et effectuons une belle immersion sur le récif avec encore énormément de poissons.
Finalement, nous décidons de refaire une dernière sortie l'après-midi où nous allons suivre Sinbad, un des rares moniteurs polynésiens. Nous partons sur le récif et juste avant la mise à l'eau, des dauphins sont tout près du bateau, un bon signe ! Peu après l'immersion, un groupe de 5 dauphins passent en surface. Plus tard dans la plongée, une mère et son petit passent également et là, ils repèrent Sinbad et viennent le voir. Ils sont à quelques mètres de nous et jouent avec notre guide, c'est fabuleux ! Rangiroa est un des seuls endroits où l'on peut assister à ce genre de scène.
Encore une journée bien remplie et des images plein la tête ! Pour notre dernière matinée, nous visitons une ferme perlière. Dans un premier temps, on nous explique comment sont fabriquées les fameuses perles de Tahiti.
Les perles sont produites dans trois endroits principaux dans le monde : en Polynésie, au Japon et en Australie. C'est la variété de l'huître qui fait sa couleur. En Polynésie, les perles sont grises ou de couleur. Dans un premier temps, on attend que l'huître grandisse. Au bout de deux ans, on ouvre l'huître et on introduit à l'intérieur un nucléus, c'est une petite bille de nacre taillée dans une moule d'eau douce produite aux Etats-Unis, ainsi qu'un greffon, petit morceau d'une autre huître choisi pour la richesse de la couleur de l'intérieur de sa coquille.
Le coquillage réagit à cette intrusion de corps étranger en l'isolant, créant une barrière de nacre autour. L'huître est ensuite placée dans un panier durant 45 jours pour vérifier que la greffe prend, en cas de rejet, l'huître est sacrifiée. Elle n'est pas comestible à l'exception du muscle qui représente un tout petit morceau de l'huître seulement. Si la greffe prend, il la place sur un bout protégé par des filets afin que des poissons comme les balistes ne s'y attaquent pas. Au bout de deux ans, le coquillage est à nouveau ouvert et la perle extraite. Seul 30 % des huîtres élevées donneront une perle. Si la couleur et la forme sont satisfaisantes, un nouveau nucleus de la taille de la perle obtenue est introduit, sinon, l'huître est sacrifiée et finira dans un restaurant. Une huître peut-être ainsi greffée jusqu'à 3 fois, elle donnera alors une grosse perle.
Les perles sont produites dans trois endroits principaux dans le monde : en Polynésie, au Japon et en Australie. C'est la variété de l'huître qui fait sa couleur. En Polynésie, les perles sont grises ou de couleur. Dans un premier temps, on attend que l'huître grandisse. Au bout de deux ans, on ouvre l'huître et on introduit à l'intérieur un nucléus, c'est une petite bille de nacre taillée dans une moule d'eau douce produite aux Etats-Unis, ainsi qu'un greffon, petit morceau d'une autre huître choisi pour la richesse de la couleur de l'intérieur de sa coquille.
Le coquillage réagit à cette intrusion de corps étranger en l'isolant, créant une barrière de nacre autour. L'huître est ensuite placée dans un panier durant 45 jours pour vérifier que la greffe prend, en cas de rejet, l'huître est sacrifiée. Elle n'est pas comestible à l'exception du muscle qui représente un tout petit morceau de l'huître seulement. Si la greffe prend, il la place sur un bout protégé par des filets afin que des poissons comme les balistes ne s'y attaquent pas. Au bout de deux ans, le coquillage est à nouveau ouvert et la perle extraite. Seul 30 % des huîtres élevées donneront une perle. Si la couleur et la forme sont satisfaisantes, un nouveau nucleus de la taille de la perle obtenue est introduit, sinon, l'huître est sacrifiée et finira dans un restaurant. Une huître peut-être ainsi greffée jusqu'à 3 fois, elle donnera alors une grosse perle.
Le travail est énorme car tous les 3 mois, chaque huître doit être sortie de l'eau et sa coquille nettoyée à la main puis à nouveau immergée. La ferme que nous visitons à 2 millions d'huîtres sur 15 hectares...
Dans un second temps, nous allons voir un technicien qui ouvre les huîtres pour extraire les perles, les trier (parfois cela donne juste un petit bout de nacre difforme) et le regreffer si la perle obtenue est jolie. C'est un travail de grande précision et chaque technicien greffe environ 400 huîtres par jour.
Pour finir, petit tour à la boutique. C'est un peu cher pour notre budget car les perles les moins chères coûtent 75 €, les plus grosses étant à plus de 3 000 €... mais vu le travail, on peut comprendre les tarifs. Mais cette visite était vraiment très intéressante.
Retour ensuite à notre pension pour faire nos sacs. Nous serions bien restés un peu plus de temps à Rangiroa mais le temps n'est malheureusement pas extensible... Nous montons dans l'avion en direction de notre dernière île des Tuamotu : Fakarava.
Je n'ai jamais autant plongé de ma vie tout en restant bien au sec. Moi, les grosses bestioles je les apprécie de loin, surtout si elles ont des pointes noires ou blanches... je préfère cent fois celles aux multiples couleurs plus chatoyantes.
RépondreSupprimerUne nouvelle fois plein de belles choses que vous nous faites vivre au fil de vos découvertes ou de vos rencontres pour notre plus grand plaisir.
Bonne continuation à tous les deux.
Grosses bises. Didier
Vous n'avez pas encore d'écailles sur le dos? surveillez les mutations !!!
RépondreSupprimerQue de merveilles sur et sous l'eau.... et ce n'est pas un rêve ! Et les ciels étoilés sont ils beaux ?
Prenez soin de vous, emmagasinez les petits et grands bonheurs.
bisous et pensées. Annie