vendredi 14 novembre 2014

Moorea

Après une escale rapide à Rangiroa, nous atterrissons à Papeete, ça sent la fin... Il nous reste quand même encore 4 nuits à passer en Polynésie. Nous ne savons pas encore où dormir car nous avons contacté quelqu'un par le site internet Couchsurfing pour se faire héberger pour une nuit mais nous n'avons pas internet à l'aéroport. Finalement, nous achetons une carte pour se connecter par wifi, arrivons à récupérer le numéro de portable de Natacha qui proposait de nous loger et l'appelons grâce à quelqu'un qui nous prête son portable. Elise lui laisse un message sur son répondeur et à peine 10 minutes plus tard, elle arrive à l'aéroport pour venir nous chercher ! Nous n'en revenons pas de sa gentillesse. Du coup, nous posons nos bagages dans sa collocation et partons pour le bord de mer où se trouvent de nombreuses roulottes. Toutes proposent des repas pas trop chers : pizza, chinois ou cuisine locale. Nous optons pour cette dernière et  prenons des sashimis de thon blanc et de poisson cru à la chinoise, les portions sont impressionnantes et c'est vraiment succulent. 

Après s'être régalés, nous retournons à la collocation, discutons avec Natacha et ses sympathiques colocataires. La nuit est bien meilleure que celle que nous aurions passé dans l'aéroport, et au matin, Natacha nous dépose devant l'embarcadère pour Moorea qui est sur son chemin. 

Moorea fait partie des Iles du Vent dans l'archipel de la Société, à seulement 17 km au nord-ouest de Tahiti. C'est la deuxième île de Polynésie par sa population (16 000 habitants) et par sa superficie. De nombreux tahitiens viennent y passer le weekend. Elle est entourée d'une barrière de corail et compte de nombreux sommets dont le plus grand, Tohiea culmine à 1207 mètres.

40 minutes de navigation plus tard, nous posons le pied sur l'île, sous la pluie...


Un bus nous permet de rejoindre le camping en trois quart d'heure, il est de l'autre côté de l'île. Le chauffeur s'arrête pour faire de petites courses et nous en profitons pour faire le plein de riz et de pâtes, notre principale nourriture depuis l'arrivée en Polynésie. La pluie s'est un peu calmée et nous nous dépêchons pour planter notre tente avant la prochaine averse. L'accueil est le plus froid que nous ayons reçu jusqu'à présent et le camping est sommaire mais pas trop cher (enfin pour la Polynésie). Nous retrouvons Laurent et Corinne que nous suivons depuis un moment maintenant ! L'après-midi est tranquille, nous profitons de la jolie plage du camping pour nous rafraîchir, à notre sortie, la pluie est repartie de plus belle.


Heureusement, la tente est bien imperméable, Corinne et Laurent nous proposent un bout de leur terrasse afin de mettre nos sacs au sec. Nous rencontrons également Carole et son fils de 12 ans, Ronald, qui habitent Nouméa et nous donnent plein de conseil pour profiter au mieux de notre prochaine destination. Ils seront sur le même vol que nous pour rejoindre la Nouvelle-Calédonie. 

Le lendemain, journée chargée car nous avons prévu 2 plongées le matin et une sortie baleine l'après-midi. Henry, le patron du club de plongée vient nous chercher au camping. Nous faisons la connaissance d'Anthony, marseillais d'origine, qui sera notre guide pour la journée. 
Le site de plongée est assez proche mais l'on a quand même le temps d'observer Moorea depuis la mer, c'est superbe. L'île est très montagneuse et la végétation est luxuriante, très verte.




Dès notre arrivée au pied du mouillage vers 15 mètres de profondeur, un requin citron vient pointé le bout de son nez. Elise n'est pas très rassurée, c'est un requin très massif et celui-ci doit mesurer pas loin de 3 mètres... c'est la première fois que l'on croise ce type de requin. Après quelques minutes, un second requin citron le rejoint, curieux lui aussi. Ils nous suivront quasiment toute la plongée.


Nous sommes en palanquée avec un couple de belges qui débutent la plongée, ils vont consommer beaucoup d'air donc l'immersion sera relativement courte mais nous aurons quand même le temps d'apercevoir 3 tortues, un requin pointe blanche, un pointe noire et un énorme barracuda qui nous attend au palier ! 
La seconde plongée se fait sur un site où le corail est en meilleur état, il y a donc plus de petits poissons colorés. Nous verrons à nouveau 3 tortues, des requins pointe noire curieux, un poisson feuille et des crabes corail. Nous finissons donc par deux plongées très sympas même si ce n'est pas aussi incroyable que Rangi ou Faka, il aurait été tout de même dommage de ne pas plonger ici. 

Pour l'après-midi, nous laissons les bouteilles au club et partons uniquement avec le matériel de snorkeling pour aller observer les baleines à bosse. La Polynésie est un des rares endroits au monde où l'on peut se mettre à l'eau pour observer ces mastodontes. Henry est pratiquement le seul à sortir l'après-midi, les autres bateaux lui soutiennent qu'il est plus difficile de les voir l'après-midi, la suite leur donnera tort ! 

La baleine à bosse (ou mégaptère) est une baleine de grande taille, les adultes mesurent 16 mètres en moyenne pour un poids de 25 tonnes. Les "petits" font 4 mètres à la naissance pour 700 kg mais ils grandissent vite, ils gagnent 45 kg par jour ! Les baleineaux atteignent leur maturité sexuelle autour de 4-5 ans et son espérance de vie varie entre 60 et 100 ans. C'est le même type de baleine que nous avions observé en Equateur. 

Après environ 30 minutes à scruter l'horizon, nous apercevons un souffle à quelques centaines de mètres. La baleine ne souffle pas de l'eau mais de l'air, ce n'est que l'eau qui reste dans son évent qui est pulvérisé lorsqu'elle expire et cela jusqu'à 3 mètres de haut. Nous nous rapprochons et Anthony se met à l'eau pour essayer de la repérer.



Quelques secondes plus tard, nous entendons sur le bateau une série de bruits étonnants. Henry, le capitaine, nous apprend que la baleine est un mâle chanteur et que c'est lui que nous entendons, la coque faisant caisse de résonance. Il nous dit de nous mettre à l'eau pour mieux l'écouter et là, c'est impressionnant car les sons sont tellement forts que nos cages thoraciques vibrent !

Il faut mettre le son car il n'y a rien à voir ;-)

Seuls les mâles chantent afin de séduire les femelles. Plus le mâle est âgé et plus il a de variations de chants à sa disposition (jusqu'à sept) et donc, plus il arrive à séduire de femelles. Le chant est envoûtant, difficile à décrire, c'est entre la contrebasse et le grincement de porte. Malgré une couche d'eau un peu blanche laiteuse en surface, on distingue dans le bleu son immense nageoire caudale, il a la tête en bas. Au bout d'une quinzaine de minutes, on le voit remonter pour respirer et là, c'est un moment unique. Il respire 3 fois en surface puis il sonde et disparaît à nouveau dans les profondeurs. 

Nous remontons alors sur le bateau et nous avons peur que la sortie soit finie, mais non, Henry reprend la navigation pour trouver d'autres mammifères. Nous nous rapprochons d'un bateau qui semble en avoir repéré. En effet, c'est une famille que l'on voit remonter : la mère, le père et le baleineau. Nous nous mettons à l'eau le plus doucement possible pour ne pas les effrayer.


Le baleineau remonte plus fréquemment que les adultes pour respirer, environ toutes les 5 minutes. Nous aurons la chance exceptionnelle de passer plus d'une heure à nager au-dessus d'eux, à les admirer de nombreuses fois remonter en surface, de voir leur peau, leur dos, leurs yeux de près. Le petit viendra même nous voir à quelques mètres seulement, magique.


L'excursion aura duré plus de 3 heures en tout et nous retournons au club avec pleins d'étoiles dans les yeux. 
Grâce à Henry, c'est une journée absolument inoubliable que nous avons passé avec ces rencontres exceptionnelles !
Nous étions déjà émerveillés lorsque nous avions pu les observer du bateau en Equateur, mais là pouvoir se mettre à l'eau avec elles et les voir approcher à quelques mètres de nous était vraiment un moment extraordinaire.

Le lendemain, nous sommes un peu dépités car il a plu une bonne partie de la nuit et cela continue au réveil. Tout est trempé ou presque et il nous faut pourtant remballer les affaires. Vers 9h, une petite éclaircie nous permet de replier la tente qui a séché rapidement. Une fois les sacs terminés, nous partons louer un scooter. Il ne nous reste plus que quelques heures sur Moorea alors nous allons essayé d'en profiter au maximum. Nous roulons vers les hauteurs en direction du belvédère. De là-haut, on domine les deux baies de l'île : Opunohu (à gauche) et Cook (à droite).



L'eau au fond des baies est un peu marron à cause des nombreuses averses de ces derniers jours et des nuages sont accumulés sur les sommets mais le panorama est tout de même superbe. La végétation luxuriante de l'île contraste avec le bleu de la mer. 
Un peu plus bas sur la route, nous faisons une rapide pause au lycée agricole qui propose des produits locaux. Nous goûtons à la glace au tiaré et à la vanille, un régal ! Nous rejoignons ensuite la côte et gagnons la baie de Cook jusqu'au village de Pao Pao. Certains paysages nous font regretter de ne pas pouvoir passer plus de temps sur Moorea.



Une fois le scooter ramené à la location, nous prenons le déjeuner dans une roulotte au bord de la route. Fred, le cuisinier, prépare un carpachio d'espadon pour Elise et du Méké (un espadon des profondeur) grillé pour Sylvain... il n'y a pas à dire, pour cuisiner le poisson, ils savent comment s'y prendre en Polynésie. 

Et puis vient l'heure de remonter dans le bus qui nous conduit à l'embarcadère mais en faisant le tour de l'île par le nord cette fois.

De retour à Papeete, Elise se met en quête d'une perle histoire de ramener un souvenir d'ici et Sylvain d'une librairie car nous sommes à court de lecture. Et nous trouvons facilement notre bonheur (c'est un policier qui nous a indiqué la librairie et ça nous a fait rire, ici ils sont très aimables et serviables en tout cas). Une fois les sacs alourdis un peu plus (davantage par les bouquins que par les perles, on vous rassure), nous décidons de faire un petit tour au marché. Il est un peu tard et la grande majorité des stands est fermée. Et nous tombons par hasard sur Laurent et Corinne qui nous présentent une marchande de poisson très sympathique chez qui nous achetons des barquettes. Pour le dîner, ce sera poisson cru au citron vert, poisson cru à la coco, légumes locaux (taro, patate et banane) et pohé pour le dessert (banane douce et acidulée à la fois cuite dans de l'amidon, c'est un peu spécial, mais nous sommes contents de découvrir une autre spécialité). Finalement, nous allons dormir à nouveau dans l'aéroport car nous ne voulons pas déranger Natacha à 4h du matin, notre vol décollant à 7h, c'est plus simple ainsi.

Après une nuit un peu courte, où nous squattons un bout de l'aéroport avec Laurent et Corinne, nous embarquons dans l'avion qui nous semble bien imposant après les multiples petits coucous que nous avons pris entre les îles.


Nous voilà désormais en route vers la Nouvelle-Calédonie où nous allons passer une vingtaine de jours. Au passage, nous traversons le méridien du changement de date, nous perdons 3h mais nous gagnons un jour, étrange voyage dans le temps... 

Dire que la Polynésie nous a plu serait largement en dessous de la réalité. Certes, nous avons un peu cassé notre tirelire (le camping de Fakarava était à 30 € par personne et par nuit...) mais sans jamais le moindre regret au vue des merveilles que nous avons découvert. Que ce soit par la qualité de l'accueil, la richesse de la culture, la beauté des paysages ou les plongées de rêve, on peut dire que la Polynésie est à la hauteur de sa réputation. Nelly qui travaille au club de plongée de Maupiti nous avait prévenu dès notre arrivée : "Quand on vient en Polynésie, on a plus qu'une envie ensuite, y retourner"... et il est bien difficile de lui donner tort ! Un vrai coup de coeur, en particulier pour Maupiti et Fakarava.

2 commentaires:

  1. La rencontre avec les baleines fait rêver, Pas de film ou d'enregistrement de leur chant ??
    Vous êtes comblés !
    Gardez les recettes des spécialités gastronomiques!
    bonne poursuite de cette belle aventure.
    bises et merci.
    Annie

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  2. C'est re moi, et bien le temps d'écrire mon précédent message et le chant des baleine est là,
    alors moi aussi je suis comblée ! très impressionnant!
    et le baleineau tout près de vous, sa mère l'a laissé s'approcher?
    merci ,bisous émerveillés.
    Annie

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