dimanche 16 novembre 2014

Ile des Pins

Nous arrivons à l'Ile des Pins un peu après 18 heures et il fait déjà nuit noire. Le soleil se couche et se lève également très tôt, vers 5 heures. Une dame du camping est à l'aéroport et nous amène au camping, au sud de l'île qui compte 2 800 habitants. C'est vraiment un endroit très sympa pour poser sa tente : c'est bien ombragé, il y a de grands farés éclairés le soir pour manger et chaque faré a une prise pour recharger les appareils électroniques, les sanitaires sont grands et propres, il y a même internet (enfin par intermittence, donc on peut au moins lire nos mails).

Banian du camping
L'île est appelée Kunié en langue locale, le Kwényï. En effet, il n'y a pas une mais plus d'une trentaine de langues kanaks. Ces dialectes n'ont jamais fusionné avec le français contrairement au créole aux Antilles ou à la Réunion.

Dès le lendemain matin, nous ne perdons pas de temps puisqu'à 7h30, le minibus du club de plongée nous attend. Nous avons deux plongées de prévues, la première sera dans la passe Gié et la seconde dans la vallée des gorgones.

Sur le bateau de plongée
Les deux plongées sont très chouettes, plus d'une heure à chaque fois avec d'innombrables coraux de toutes les couleurs, de grandes gorgones, des thons, deux requins gris, des nudibranches colorés (petites limaces des mers), des crevettes transparentes, un gros barracuda, des poissons coffres, anges, clowns... bref, pleins de belles choses et en prime, un coquillage parcouru par des arcs électriques et des hippocampes pygmés.

Dans cette vidéos se cachent des hippocampes pygmés !

Ces derniers mesurent moins d'un centimètre et nous ne les aurions jamais vu si le moniteur ne nous les avait pas montrés. En fait, ils sont toujours sur le même type de gorgone et légèrement plus clairs ce qui permet de les repérer.

Plume de mer
Poissons clowns à deux bandes

Quand on vous dit que les gorgones sont belles ;-)

Le guide est très sympa et le gérant du club, bien que métro, s'attache à faire travailler des mélanésiens, deux de ces moniteurs sont donc originaires de l'île. En revanche, il dit qu'actuellement, il est difficile de trouver des jeunes fiables et de confiance car très nombreux sont ceux qui boivent et fument de l'herbe, difficilement conciliable avec le métier. Il nous raconte aussi que son année va être catastrophique car il y a une très forte baisse de fréquentation sur l'île. Il sent le climat se tendre et pense que cela va exploser dans peu de temps entre les différentes populations, mais que c'est un mal nécessaire. Lui a de plus en plus envie de regagner la métropole.

Entre les deux plongées, nous avons le plaisir de contempler l'Ile des Pins depuis la mer et cela vaut le coup !


Nous sommes entourés de petits îlots inhabités découpés par les vagues, couverts de pins colonnaires contrastant avec le bleu turquoise du lagon, splendide. On nous a dit que l'une des saisons de l'émission Koh Lanta a été tournée sur l'un de ces îlots, il y a pire comme endroit pour jouer au Robinson !


Seul petit bémol de la sortie, nous étions un peu trop nombreux sur le bateau (une quinzaine sur un Zodiac), le grand bateau étant en panne, il a fallu s'entasser sur le petit.

L'après-midi, nous passons un moment à marcher pour faire des courses car l'île est grande et nous n'avons que nos pieds comme moyen de locomotion. L'une des épiceries est en face de l'ancien bagne où furent déportés jusqu'en 1912 des prisonniers politiques parmi lesquels quelques 3 000 communards (dont Louise Michelle), des kabyles et des révoltés kanaks. Ce sont eux qui ont aménagé les premières infrastructures de l'île : routes, bâtiments, châteaux d'eau...
Un peu plus tard, nous faisons un petit tour dans les deux baies toutes proches du camping, Kuto et Kanuméra. Au centre de cette deuxième, un caillou se détache du lagon et est couvert de végétation. Il est considéré comme sacré, des tikis sont visibles et un panneau précise qu'il est interdit d'y monter.

Baie de Kanuméra

Baie de Koné
Le lendemain, nous partons en excursion pour découvrir deux îlots. Le bateau nous attend devant la plage du camping. Nous serons 9 personnes plus le capitaine mais le bateau est grand et luxueux, un pare-soleil nous protège et nous prenons confortablement place sur les banquettes. Après 25 minutes de navigation et être sortis de la barrière de corail, nous accostons sur l'un des îlots de l'atoll Nokanhui.



Il est constitué d'une grande langue de sable blanc et se termine par un petit caillou couvert de végétation où nichent des aigles pêcheurs... le paradis n'est plus très loin !



Aigle pêcheur
Après un rapide petit bain, retour sur le bateau direction l'îlot Moro où nous allons manger. En chemin, nous nous attardons sur une étendue sableuse peu profonde où l'on aperçoit un requin léopard, des raies pastenagues et une tortue. Une fois encore, pleins d'îlots peuplés de pins colonnaires se détachent sur la mer.



Nous débarquons ensuite sur l'îlot Moro et nous sommes rapidement invités a déguster un cocktail de bienvenue accompagné de coco grillée, ça a un très bon goût de fumé. La décoration du lieu est soignée, pleins de coquillages suspendus partout, de tressages en feuilles de palmiers, d'anciennes bouées de pêche et de fleurs, c'est très réussi.




Nous nous installons ensuite sous un faré avec un autre couple de notre camping qui est plutôt sympa.
Pour le repas, là aussi, c'est le luxe ! Langouste en entrée (on a craqué !), plus d'une demi-bête par personne accompagnée de mayonnaise et d'une très bonne salade de papaye verte. C'est la seule langouste que nous mangerons en Océanie alors on déguste !

Elise a épargné la marmotte mais pas la langouste !!!
Ensuite, le plat est composé de deux poissons, une loche marbrée et un poisson chirurgien. Le second est un peu plus gras et a plus de goût. Comme accompagnement, nous goûtons au riz coco et l'igname. En revanche, le dessert composé de papaye fraîche et de pêche en boîte est un peu moins savoureux à notre goût (surtout quand l'on n'aime pas la papaye, ce qui est notre cas, sauf pour la papaye verte).

Après ce festin, nous "roulons" jusqu'à la mer pour admirer ce qui se cache dans le corail. C'est marée basse et il y a très peu d'eau, il est compliqué de nager sans toucher le corail qui est très coupant... Elise fait une caresse au corail au passage avec sa jambe, mais du coup le corail a gagné. Elle poursuit donc la visite de l'île pas une petite séance photos du paysage.


Il y a pas mal de nudibranches dont un énorme d'environ 25 centimètres. Nous croisons également un tricot rayé, il y en a pas mal ici ce qui déplaît fortement à Elise qui n'aime pas les serpents. C'est un petit reptile que l'on trouve aussi bien dans l'eau que sur terre et qui a l'un des venins les plus puissants du monde animal... heureusement, il a une toute petite bouche et ne peut pas mordre l'homme sauf la fine peau qui est entre les doigts. Il n'est pas agressif et il suffit de ne pas l'embêter. En fin de baignade, nous découvrons un requin pointe blanche qui sommeille dans une cavité. Et puis c'est déjà l'heure de rentrer.


Après cette chouette excursion, nous voulons monter au sommet de l'île, le Pic N'ga (262 mètres) qui permet d'avoir un très beau point de vue sur les baies de Kuto et Kanuméra. Malheureusement, il se met à pleuvoir et le ciel est bien bouché. Du coup, changement  de programme. Quitte à être mouillés, autant se mettre à l'eau ! Nous faisons le tour du rocher de la baie de Kanuméra.
Le paysage est chouette mais sous l'eau, la quasi totalité des coraux sont morts. L'on observe tout de même des poissons clowns et un tricot rayé.

Pour notre dernière journée sur l'île des Pins, nous hésitons entre une balade en pirogue et louer des vélos. La pluie étant au rendez-vous, nous optons pour les vélos car nous pourrons ainsi nous mettre à l'abri si besoin.
Les premiers kilomètres se font sous la pluie. Nous pédalons jusqu'au village de Vao situé au sud de l'île. Nous trouvons refuge dans l'église le temps que l'averse se calme un peu.

Eglise de Vao
Plafond de l'église
Ensuite, nous allons admirer un site cérémoniel dans la baie de Saint Maurice. C'est un monument commémorant la mémoire des missionnaires de l'île mais entièrement entouré de tikis traditionnels, le mélange est curieux.



Sur la place du village, un autre monument aux morts nous fait rire car les drapeaux français et kanak sont hissés mais ce dernier est beaucoup plus grand ! Ici, on est kanak avant d'être français, on s'en doutait un petit peu !


Nous quittons ensuite le village en direction du nord. On s'aperçoit rapidement que l'île n'est pas plate mais très vallonnée, ce n'est qu'une succession de faux plats. Après 1h30 d'efforts, nous arrivons à la baie d'Oro. Le site est réputé pour sa piscine naturelle. La mer rentre à marée haute au milieu de nombreux rochers et à marée basse, l'eau est piégée en même temps que les poissons !

Site de la piscine naturelle
Crabe violoniste
L'endroit forme une presqu'île dont nous faisons le tour en remontant la rivière de sable.

Rivière de sable
Arrivée sur la plage de la baie, nous cassons la croûte et Elise se met au dépeçage de coco, pas facile même avec un bon couteau !


Baie d'Oro
Nous terminons notre tour en longeant les luxueuses habitations du Méridien, où l'on croise beaucoup de Japonais dont un couple en train de déguster une bouteille de Champagne sur leur terrasse.
Nous entamons ensuite le sentier en direction de la baie d'Upi à une bonne demi-heure de marche au milieu d'une forêt dense où nous entendons d'innombrables chants d'oiseaux. La baie est belle avec de gros rochers au milieu mais, à marée basse, il y a beaucoup de vase. C'est un genre de baie d'Along en miniature, mais il manque tout de même un petit rayon de soleil.

Baie d'Upi
Après un agréable bain de pieds dans la boue, nous regagnons la piscine naturelle pour se baigner. Il y a beaucoup de coraux et de bénitiers, une multitude de poissons, c'est vraiment joli.



Après la nage, nous terminons notre journée triathlon par à nouveau du vélo ! En tout, nous avons du faire 40 km de vélo (aïe bobo les fesses, car on n'a pas l'entraînement de Didier), 10 km de marche et un peu de nage, on va bien dormir !
Pour le retour, nous optons pour passer par la côte ouest. La montée au centre de l'île pour changer de côte est longue et parfois raide ! Par contre, c'est une vraie récompense de pouvoir descendre en admirant le paysage.
Nous sommes de retour au camping juste à temps pour aller admirer un extraordinaire coucher de soleil sur la plage. L'eau, le ciel et les nombreux nuages deviennent rouge-orange pendant de longues minutes que nous savourons.


Après une courte nuit, c'est déjà l'heure de repartir... Notre vol a été décalé et nous devons nous lever à 5h30 pour ranger les affaires qui sont humides ou trempées...



Après 20 minutes de vol, nous voici à nouveau à Nouméa pour une escale de plusieurs heures avant notre départ pour l'île de Lifou. Sylvain en profite pour aller imprimer les documents qui nous permettrons de sortir de l'aéroport à Sydney et de rentrer au Vietnam. Pendant ce temps, Elise s'occupe de réserver le logement sur Lifou et de faire un peu sécher les affaires car le soleil est de retour ! A 13h20, notre avion décolle pour Lifou vers de nouvelles aventures !

3 commentaires:

  1. Merci encore pour ce splendide voyage .Espère que la jambe d'Elise est maintenant bien réparée !
    Faut pas jouer avec le corail , avec le pull over rayé non plus . Tant pis pour Arnaud . Plein de bisous . Philippe

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  2. magnifique, je vous fais de gros bisous à tout les deux.
    A bientôt

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  3. Que d'émotions pour Élise, le corail (beaucoup plus agressif que les requins) et les tricots rayés !!
    Heureusement la langouste et le coucher de soleil sont de belles consolations.Qui est la plus gourmande? Élise ou la marmotte ?
    Si ce n'est pas le paradis, ça y ressemble...
    Plein de bisous.
    Annie

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