vendredi 14 novembre 2014

Côte ouest et nord

Nous récupérons notre voiture de location et Elise est contente car elle retrouve sa voiture, une Peugeot 206 + ! En revanche, la couleur blanche est jolie mais vu les pistes que nous empruntons, elle n'est pas restée immaculée longtemps.
Nous quittons donc Nouméa, faisons un rapide stop au Décathlon pour acheter 2-3 bricoles et dans une boutique chinoise pour prendre un délicieux curry à emporter puis continuons notre route.

La population de la Nouvelle-Calédonie est très hétérogène : 40 % de Kanak, 30 % d'Européens, 9 % de Wallisiens, 8 % de métis et 5 % de Caldoches. Si Nouméa est très métropolitaine (zoreille), on a un peu l'impression d'être sur la côte d'Azur, dès que l'on remonte sur la côte ouest, la population change. Ici, il y a majoritairement des Caldoches qui vivent. Les Caldoches (ou Calédoniens) sont des descendants de colons libres, de bagnards ou de membres de l'administration pénitentiaire. Ce sont donc des blancs mais qui ont un accent calédonien, on les appelle également "les broussards". Comme nous l'avons constaté lors de notre passage à la fête du boeuf, leur culture est proche de celle des farmers américains ou australiens : la country, l'élevage bovin et le cuir, le rodéo. On parle de Far-West calédonien.

Nous faisons une première pause sur la presqu'île de Ouano d'où nous avons une jolie vue sur la baie de Chambeyron. Le lagon calédonien est le plus grand du monde mais pour ce qui est de sa couleur, pour retrouver un beau bleu cristallin, il faut s'éloigner de la côte et gagner un îlot.



En effet, depuis la grande-terre "le Caillou", la couleur de la mer oscille plutôt entre le vert et le brun. Côté température, l'eau comme l'air sont légèrement plus frais (ou moins chauds) qu'en Polynésie, autour de 26°C en journée sur terre et 24°C dans l'eau. Cependant, nous n'avons pas l'impression d'étouffer car l'air est assez sec et il y a toujours du vent. De plus, la température chute la nuit ce qui nous permet de bien dormir.
Sur la presqu'île comme un peu partout, de nombreux farés (petits abris) sont aménagés avec des tables et des bancs afin de pouvoir pique-niquer. C'est très agréable, malheureusement, ce n'est pas toujours très propre et beaucoup de détritus jonchent les sites... dommage. Après le casse-croute, une petite baignade en mer histoire de se rafraîchir. Nous faisons également une balade dans la mangrove où nous découvrons de petits crabes violonistes, ceux avec une pince rouge sur-dimensionnée. Sylvain en profite également pour grimper à un sommet d'où l'on a un beau panorama sur la baie, le lagon et l'îlot Condoyo.



Nous reprenons ensuite la route jusqu'au village de La Foa. Sur le Caillou, à part Nouméa qui compte plus de 160 000 habitants si l'on inclut son agglomération (soit les 2/3 de la population totale de Calédonie), les villages sont peu peuplés (rarement au-dessus de 1 500 habitants) et assez espacés (souvent d'une soixantaine de kilomètres).
A La Foa, nous découvrons le parc public où des palmiers endémiques côtoient des sculptures traditionnelles en bois réalisées par des artistes locaux. Elles sont superbes et les visages remarquablement expressifs.




Nous passons notre première nuit à Bourail, près de la plage de Poé où nous admirons un joli coucher de soleil.


L'ami du petit-déjeuner de Sylvain ;-)
Le lendemain matin, après avoir replié la tente, nous empruntons le chemin des 3 baies. La première est celle de la roche percée qui se termine par un gros rocher détaché de la falaise appelé le Bonhomme.
D'après une légende Kanak, il serait le gardien de la porte des morts.


La baie des tortues est la seconde et c'est splendide. L'eau est d'un beau bleu et le sable jaune contraste avec le vert profond des pins colonnaires (endémiques). De nombreuses tortues kaouanes venaient pondre sur cette plage mais la chasse de l'animal et la fréquentation de la plage ont contraint les tortues à choisir des lieux de ponte plus isolés, les îlots par exemple.




La troisième baie est celle des amoureux. Le phare de Gouaro surplombe la côte et offre un joli point de vue.

Pour la suite, nous continuons à remonter la Grande Terre. Sur la route, nous remarquons de nombreuses saignées dans la montagne. Ce sont des mines à ciel ouvert, essentiellement de nickel (et un peu de chrome). Cet "or vert" est transformé sur place et constitue 90 % des exportations de la Calédonie. Plus du quart des ressources mondiales de Nickel se trouve dans le sous-sol calédonien. Nous traversons également le petit village de Voh, que Yann Arthus Bertrand a rendu célèbre par sa photographie du coeur dans la mangrove. Malheureusement, le coeur n'est plus vraiment visible car la végétation a bougé et le survol en ULM coûte très cher, nous passons donc notre chemin.

C'est à Koumac que nous passons la nuit. Nous y effectuons nos premières plongées sur le Caillou. Nous partons avec David qui accepte de sortir seulement pour nous deux, le luxe !
Une quinzaine de minutes est nécessaire pour rejoindre la passe. Le premier site est un beau tombant tandis que le second est un plâtier de corail.




La comparaison avec les plongées polynésiennes est compliquée car il y a beaucoup moins de gros, mais le corail est superbe. Nous admirons de nombreux coraux mous (gorgones), de belles anémones, de grandes tables de coraux durs.


Nous croisons tout de même deux requins gris, une raie éventail et une tortue.
Entre les deux plongées, David nous propose un thé et un pain au chocolat ! En voyant nos yeux quand il les sort, il n'en revient pas. Cela fait presque 6 mois que nous n'en avons pas mangé et ils sont excellents ! Nous profitons de ce moment de détente pour faire une escale sur l'îlot Kendec, un tout petit confetti de sable au milieu du lagon bleu. Le tour est fait en 10 minutes, nous y croisons à l'abri de la houle 3 petits requins pointe noire.



Pour nous remettre de notre aventure de la matinée, après-midi sieste et lecture !
Le lendemain, nous quittons la côte pour visiter les grottes de Koumac. L'accès est libre et munis de nos lampes frontales, nous nous rapprochons de la falaise. La végétation est luxuriante, l'on se croirait un peu dans un Indiana Jones ! La grotte des vents est la plus petite mais les jeux de lumières et les formations minérales sont impressionnantes.




Un peu plus loin, nous pénétrons dans la grande grotte. Un panneau met en garde de ne pas aller au-delà d'un petit lac si l'on est pas accompagné d'un guide, il y a quand même près de 350 mètres à explorer. Nous entrons dans la galerie et suivons le chemin. Rapidement, nous ne distinguons plus la lumière du jour. Le sentier est varié, se succèdent des passages un peu étroits puis de grandes salles avec parfois des petits cairns en signe de dévotion. Si 350 mètres paraissent rapides à parcourir à l'air libre, en sous-terrain, c'est une autre histoire et il faut bien avouer que l'expérience vaut le coût ! Une fois arrivés au petit lac, nous faisons sagement demi-tour et retournons facilement à l'entrée de la cavité.




En redescendant de la montagne, nous faisons une rapide halte a un belvédère surplombant le village de Koumac.



Pause déjeuner à Poum

Pour l'après-midi, nous parcourons le grand nord. Le paysage est vallonné et il n'y a rien ou presque. On a un peu l'impression d'arriver au bout du monde. Nous tentons de faire une boucle mais la piste pour redescendre est trop mauvaise et la 206 n'étant pas tout-terrain, les ornières profondes nous obligent à rebrousser chemin pour retrouver la route de l'aller.
Après être quasiment retournés jusqu'à Koumac, nous empruntons la traversière du nord (il y a en six en tout) afin de passer la chaîne (la montagne centrale).
Une fois sur la côte est, nous choisissons de continuer jusqu'à Hienghène afin d'y passer la nuit dans la voiture.
Quelques kilomètres avant notre point de chute, la route s'arrête au bord du fleuve Ouaième, le seul de Calédonie. Là, il faut attendre le bac... C'est le dernier encore en activité et il est l'unique moyen de traverser car il n'y a pas de pont. Il fonctionne 24h sur 24 et est gratuit. L'expérience est amusante même si la nuit déjà tombée depuis un moment nous empêche de profiter du paysage.

Tata comme l'on dit ici ! (à bientôt)

1 commentaire:

  1. Belle ballade en 206 sur terre, et belles plongées sous mer.
    La Calédonie, terre de contraste, comme on dit d'une autre île moins lointaine!!!.
    Merci pour ce bout de route avec vous.
    Je suis prête pour la suite.
    Tata et bisous.
    Annie

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