Rurrenabaque, la pampa

Après cette aventure de quelques jours au milieu de la forêt primaire, nous passons la nuit à Rurrenabaque. Dès le lendemain matin, nous voici partis pour la Pampa, c'est le début d'une immense zone humide et plane (contrairement à la Selva) qui s'étend jusqu'au Pentanal brésilien.

Le journée commence par 3h de 4x4 sur une piste défoncée par les camions suite aux grosses inondations du début d'année. Durant le trajet, notre guide, Ron, nous montre de nombreux animaux. Nous voyons notre premier paresseux à 3 doigts et, chance, il porte un petit sur son dos. Ron nous explique qu'il ne descend qu'une fois par semaine sur le sol, pour faire ses besoins et changer d'arbre. Les feuilles qu'il mastique sont pour lui une sorte de drogue et leur digestion est très lente ce qui explique son rythme pour le moins paisible !

Paresseux

Un peu plus loin sur la route, nous apercevons d'assez près un fourmilier. L'animal est immense et s'éloigne tranquillement de nous. Il n'en reste pratiquement plus car il a été longtemps chassé pour sa viande.

Fourmilier

Nous croisons également de nombreux oiseaux dont un jabiru, le plus grand oiseau de la Pampa (genre de marabout d'Afrique), des aligators et des caïmans (plus grands que ces derniers).

Jabiru mal cadré (le 4x4, ça bouge !)

Une fois arrivés au bord du Rio Yacuma, nous montons dans notre embarcation, nous aurons notre guide uniquement pour nous également ! Dès le départ, des formes sombres font bouger la surface de l'eau, Ron nous informe que ce sont des dauphins roses ! Il y en a une quinzaine qui remontent régulièrement à la surface afin de respirer. La journée continue bien !!!

Pas facile à prendre les dauphins roses

Après une dizaine de minutes de balade, nous arrivons au lodge. Et c'est encore plus le luxe que dans la Selva, car il s'agit d'un bungalow sur pilotis cette fois : grand lit avec moustiquaire et matelas confortables, serviettes à disposition, salle de bain privée. Finalement, c'est dans les lieux les plus reculés que nous sommes le mieux logés ! Le calme est au rendez-vous et les singes hurleurs nous servent de réveil !

Une fois le déjeuner avalé (riz, poulet, pas très original mais efficace !), petite sieste puis départ pour observer un peu plus longuement les dauphins d'eau douce. Ils ont attrapé un gros poisson chat de près d'un mètre et jouent avec avant de le manger. Ron nous indique que comme les autres dauphins, ils ne font dormir qu'un hémisphère de leur cerveau à la fois afin de ne pas se noyer et de remonter régulièrement à la surface pour respirer. La lourde chaleur nous incite à nous mettre à l'eau à côté d'eux même s'ils ne viendront pas nous voir (les caïmans et les piranhas non plus d'ailleurs et c'est tant mieux !).

Dauphin jouant avec la tête d'un poisson-chat

Nous refaisons ensuite un petit tour après le goûter et admirons des toucans.
Au moment du dîner, Ron nous explique que le début de l'année a été très compliqué car en deux mois, il y a eu trois inondations successives. Du coup, la route entre Rurre et La Paz et la piste de l'aéroport ont été fermées et aucun ravitaillement n'a été possible. Des personnes ont également été emportées et beaucoup de bêtes d'élevage ont été décimées. En conséquence, aucun ravitaillement possible, les denrées alimentaires se faisant très rares, le coût de la vie multiplié par presque 10. A cela s'est rajouté le fait qu'aucun touriste ne pouvait se rendre à Rurre donc pas de travail... De plus, sa communauté a vu ses terres sous les eaux et les gens ont du se répartir dans les autres communautés, causant la disparition de San Marcos.

Après le dîner, dernier petit tour de barque sous les étoiles entourés de nombreuses lucioles, un moment magique ! Quelques chauves-souris chassent les insectes et des yeux jaunes de caïmans brillent dans la nuit.

Pour cette deuxième journée, nous partons à la recherche des anacondas ! Malgré tous les efforts de Ron, nous n'en verrons pas mais de nombreux oiseaux font le spectacle : aigles, hérons, cigognes, spatules roses, martins-pêcheurs... On a du mal a savoir où donner de la tête.

Cigogne 

Spatule rose

Martin-pêcheur

Pour l'après-midi, Ron nous a programmé une partie de pêche. A peine la ligne mise à l'eau que les piranhas se précipitent sur le petit morceau de viande. Élise excelle et en une dizaine de minutes, nous en avons déjà une bonne douzaine ! La voracité de ces petits poissons à grandes dents est impressionnante !

Ron, notre guide décrochant un Piranha

Sur le chemin du retour, nous faisons une petite pause pour observer un groupe de capibaras peu farouche et juste à côté, les dauphins complètent le tableau.

Une fois encore, nous nous régalons à observer tous ces animaux sous un coucher de soleil de toute beauté.

De retour au lodge, ce sont les singes capucins qui se baladent au-dessus de nos têtes avec une agilité impressionnante !

Lors du repas, Ron nous raconte la vie des animaux. Il est passionnant et nous sommes épatés devant l'inventivité de la nature. Par exemple, l'anaconda, pour ne pas s'étouffer quand il avale une grosse proie, fait sortir de sa bouche la membrane par laquelle il respire pendant le temps où il gobe sa victime. De plus, il peut déboîter sa mâchoire notamment pour pouvoir avaler de grandes proies.
Après avoir mangé nos prises du jour, un guide nous appelle pour nous montrer un couple de singes nocturnes. Une journée bien remplie qui se termine en beauté.

Durant la 3ème matinée, nous faisons un grand trajet en barque pour aller trouver un autre type de singes : les chichilos (ou saimiris). Après une heure de navigation, Ron coupe le moteur et nous observons avec des grands yeux d'enfants la quinzaine de petits singes qui mangent goulûment les plantes ! Ils ne sont absolument pas farouches et vont même jusqu'à monter sur le bateau !

Chichilos

Au cours du trajet retour, les oiseaux sont toujours plus nombreux, les tortues, les alligators et les caïmans nous regardent. Nous apercevons pour la première fois un oiseau tigre qui fait à la causette à une tortue et un jabiru dans son nid, vraiment impressionnant par sa taille.

Oiseau-tigre et tortue

De retour au lodge, nous prenons notre dernier repas et retour ensuite jusqu'à Rurre après 3h de piste défoncée et une crevaison ! Nous restons finalement une nuit supplémentaire à Rurre car tous les vols pour La Paz sont complets et certains ont de nouveau été annulés à cause du mauvais temps.

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