mardi 29 juillet 2014

Puno et le Lac Titicaca

Après près de 9h de trajet, nous arrivons enfin à Puno, notre bus qui devait être direct et mettre seulement 6h s'est transformé en omnibus, ce qui a le dont de beaucoup faire râler notre voisin péruvien.
Le lendemain matin, nous nous levons très tôt afin de trouver un bateau qui nous mènera aux Uros, îles flottantes faites de roseau, puis à Amantani où nous souhaitons passer la nuit, avant de retourner sur le continent après une escale sur l'île de Taquile.

Par chance, un bateau part une demi-heure plus tard, le temps de faire quelques petites courses pour la famille qui nous accueillera à Amantani et de faire une balade sur la jetée.
Beaucoup de français se trouvent à bord et nous ferons notamment la connaissance de Brigitte et Jean-Yves, un couple fort sympathique d'Issy-les-Moulineaux, qui sera hébergé dans la même famille que nous, chez Blanca et ses 5 enfants.

Nous faisons le premier arrêt sur l'une des îles Uros, qui comme nous l'avions lu et entendu prend plutôt des airs de cirque à touristes. Gens déguisés en costume traditionnel avec maillot de foot en dessous, jeunes habillés en jogging et casquette Nike, mais qui essaient de ne pas trop se montrer. La rumeur dit que ces gens vivent en réalité sur le continent et ne sont là que la journée pour les touristes.
En revanche, ce qui intéressant, et ce qui nous a fait venir, c'est de comprendre comment ils bâtissent ses îles, et comment elles flottent, et bien sur de pouvoir marcher dessus. Nous avons donc le droit à une démonstration version maquette assez bien faite.
D'abord, ils doivent découper des blocs de racines de roseaux avec leur terre de 2 m de hauteur et d'environ 1m². Puis les blocs sont fixés les uns aux autres, à l'aide de pieux et de cordes, afin de constituer la base de l'île. L'île sur laquelle nous étions était composée de 8 blocs. Ceux-ci sont ensuite recouverts de roseaux coupés en prenant soin de bien croiser chaque épaisseur, jusqu'à atteindre une épaisseur de 1,5 m. Pour les maisons, en forme de petites huttes, ils rajoutent une autre épaisseur de roseaux. Les couches inférieures pourrissent petit à petit et les îliens rajoutent des roseaux frais au fur-et-à-mesure pour maintenir la flottabilité de l'île. L'île est amarrée à de grands pieux plantés autour d'elle.
C'est assez surprenant de fouler ces îles, le sol est assez meuble et on semble rebondir sur les roseaux. Et rien que pour ça, ça valait la peine de s'y arrêter.
Cela prend presque une année pour "fabriquer" une île.

Les Uros



Nous reprenons notre navigation jusqu'à notre destination, l'île d'Amantani où nous sommes logés chez l'habitant.
C'est Blanca qui nous accueille, ainsi que Cindy sa fille de 4 ans. Pendant que Blanca prépare le déjeuner, nous avons le droit à une partie de dînette avec Cindy et son poupon. ;-) Elle est super mignonne avec sa bouille ronde et ses grosses joues un peu brûlées par le soleil. En revanche dans les Andes, les gens se protègent beaucoup la tête du soleil, c'est pourquoi la petite Cindy a son bonnet péruvien vissé sur la tête du matin au soir (dans les grandes villes certains utilisent même de la crème solaire sur le visage).

Blanca en tenue traditionnelle
Cindy et son petit poussin

Blanca nous a préparé une délicieuse soupe de quinoa, suivie d'une sacrée plâtrée de patates servies avec une tranche de fromage frit. Ici, la viande se fait rare et constitue un vrai repas de fête. Blanca élève quelques poulets, mais avec 6 bouches à nourrir au quotidien, on comprend bien qu'elle ne va pas sacrifier un poulet à chaque passage de touriste.
Après ce copieux déjeuner, nous grimpons avec Brigitte et Jean-Yves jusqu'au site de Pachamama, qui offre une très jolie vue à 360° sur le lac. Il s'agit d'un site sacré pour les habitants. De forme circulaire, un petit autel se dresse à l'intérieur.
Nous continuons notre balade et montons jusqu'au site de Pachatata, de forme carré lui.
Nous redescendons de l'autre coté de l'île et rentrons au soleil couchant. Nous apercevons au loin le coté bolivien avec l'Isla de Sol et la majestueuse Cordillera real.

Temple de Pachatata et Cordillera real en fond


Cindy nous attendait avec impatience, oubliées les larmes de n'avoir pu monter avec nous.
Nous rejoignons Blanca à la cuisine. Elle prépare le dîner sur le four traditionnel, fait de terre cuite avec 2 emplacements servant de réchauds. A la base, celui-ci est creux afin de pouvoir y faire du feu et l'alimenter en combustible au fur-et-mesure. Pendant ce temps-là, 2 de ses enfants font leurs devoirs, malgré les pitreries de la petite Cindy pour les déconcentrer.

Blanca qui prépare le diner

Nous avons encore le droit à une délicieuse soupe, suivie de riz accompagné de carottes, de dés de fromage et de pommes de terre. Le tout est arrosé par le vin rouge acheté par Brigitte et Jean-Yves, que Blanca accepte également volontiers. Le vin aussi est un produit de fête et nous sommes contents de pouvoir le partager avec elle.
Nous discutons avec sa fille aînée de 13 ans et nous apprenons qu'elle a plus d'une heure de marche pour aller au collège chaque jour, sachant que ses cours démarrent à 7h45.
Après une bonne nuit de sommeil et un petit déjeuner composé de pancakes, nous rejoignons le port avec Blanca et la petit Cindy qui tenait à nous accompagner. Sylvain lui a trouvé des feutres qu'elle tient comme un trésor des étoiles plein les yeux et là, ça n'en finit plus avec les câlins. :-)
Sur le quai, nous attend le bateau qui doit nous mener sur l'île de Taquile avant de rentrer à Puno. 

Déjà le temps des "au revoir"


Après 1h de navigation, nous arrivons à Taquile, l'île la plus connue et donc la plus touristique coté péruvien. 

Taquile



Là, nous attend un guide, Jésus (si, si) qui nous accompagne tout le long de l'ascension jusqu'à la place principale. Sur le chemin, nous croisons beaucoup de personnes en habit traditionnel, mais pas seulement pour le folklore. Jésus nous explique que ces vêtements ont une véritable signification. 

Tenue traditionnelle
Les hommes mariés portent un long bonnet rouge à bandes bleues foncées. Pour les hommes célibataires, celui-ci est blanc à la base, puis rouge au-dessus. La façon de porter le bonnet a aussi son importance, plié d'une certaine façon pour les célibataires, il signifie "oui, mais j'ai une petite-copine". 

Bonnet traditionnel d'homme marié
Les hommes ayant des fonctions politiques portent un autre bonnet beaucoup plus court et coloré, qui ressemble dans la forme au bonnet péruvien. Ils ont l'autorisation de le porter durant 1 an après leur mandat.

Bonnet pour les hommes aux fonctions politiques
Les hommes portent également une ceinture qui symbolisait un calendrier et donc avec 12 motifs représentant chacun un mois, aujourd'hui ils se laissent aller à des motifs plus libres.

Les femmes quant à elles portent une longue et large étole noire bordée de pompons. Pour les femmes célibataires, les pompons sont très gros et avec des couleurs claires. Pour les femmes mariées, ils sont petits avec des couleurs sombres.




Le guide nous explique également qu'il n'y a pas de chien sur l'île, car ceux-ci sont utilisés uniquement pour garder les maisons. Comme il n'y a pas de voleurs sur l'île, les chiens sont interdits. Les gens sont dissuadés de voler car ils ont trop peur d'être dénoncés au confessionnal de l'église et qu'on leur jette un sort risquant de les rendre malade ou de les tuer. 




Nous reprenons la route d'un autre port afin de rentrer vers Puno, où nous arrivons après 3h de navigation.
Le temps de récupérer nos gros sacs (nous les laissons dans les hôtels dès lors que nous partons vadrouiller pour 2-3 jours) et nous reprenons un bus direction Arequipa.

Fin de nos aventures sur le plus haut lac navigable au monde !
A très vite !

3 commentaires:

  1. Merci pour cette escale toute en couleurs et les explications toujours passionnantes !
    j’espère bien vous voir, ainsi que les marmottes, coiffés des fameux bonnets.
    milles bisous toujours impatients de la suite.
    Annie

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  2. Salut,
    Qu'elle belle aventure.
    Merci à vous.
    A bientôt bises à vous deux

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  3. Top ! Je vois que vous avez adopté la petite Cindy, elle a l'air pleine de malice... C'est vrai que les gens d'Issy-les-Moulineaux sont sympas :)

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