jeudi 24 juillet 2014

Cuzco et le Machu Picchu

Nous arrivons à Cuzco à 5h du matin et nous avons de la chance car l'auberge nous donne une chambre tout de suite ce qui nous permet de finir notre nuit.
Nous voici donc au Pérou, 3ème pays de notre grand voyage !
Nous partons à la découverte de la ville, capitale Inca et très jolie ville coloniale.
Nous marchons jusqu'à la place centrale, la Plaza de Armas, qui est splendide avec sa fontaine centrale bordée de parterres de fleurs et cernée d'arcades surmontées de balcons typiquement andalous, sans oublier évidemment sa cathédrale et ses 3 églises (oui, les Espagnols sont bien passés par là !).
C'est sur cette même place que les conquistadores ont tué 3 incas qui ont marqués l'histoire : Atahualpa, via le supplice du garrot (1532) ; Tupac Amaru par décapitation (1572) ; puis Tupac Amaru II (1782), se revendiquant comme le dernier inca, qui fût écartelé à l'aide de 4 chevaux après avoir assisté à la mort de ses propres enfants et de ses femmes. Son corps fût ensuite découpé et exposé sur la place de différentes villes andines afin de dissuader les populations de résister aux Espagnols. A contempler cette jolie place, on a du mal à s'imaginer qu'elle pu être le théâtre de telles atrocités.

Fontaine de la Plaza de Armas
Eglise Compania de Jesus sur la Plaza de Armas

Cathédrale sur la Plaza de Armas


Nous continuons notre exploration de la ville jusqu'à l'église San Pedro, au pied de laquelle se situe un marché couvert.
Nous en profitons pour tester une spécialité locale : les chicharones de cerdo, qui ressemblent à des rillons de porc, sauf qu'ils n'ont gardé que le gras. C'est donc du gras de porc frit, servi avec des chips frites dans le gras de porc et servi avec du maïs grillé. Un peu trop écoeurant à notre goût. Mais pour ré-équilibrer tout ça, nous retrouvons des stands de jus de fruits frais à l'instar de ceux que nous avons connus en Bolivie. :-)
Nous déjeunons au comedor du marché et goûtons un plat typique à base de riz, frites, oeufs, tomates, concombre, saucisse ou poulet. Pas très diététique tout ça, heureusement, nous allons beaucoup marcher dans le courant des prochains jours.

L'après-midi, nous nous rendons dans l'une des nombreuses ruelles aux fondations incas, celle où se situe la fameuse pierre à 12 angles. Nous sommes impressionnés par les talents de maçons des incas qui assemblaient les pierres à la perfection et sans aucun joint.



La fameuse pierre à 12 angles


Nous visitons un petit musée défraîchi, mais situé dans une superbe demeure coloniale, le guide indiquait que cela permettait de découvrir les rapports entre conquistadores et incas, mais nous y trouvons seulement des tableaux religieux sans aucune explication, ni légende.
Nous grimpons ensuite au campanile de San Blas, qui offre une jolie vue sur la ville.

Patio du musée


Le soir, nous poursuivons notre découverte des spécialités locales en buvant un pisco sour : un cocktail à base de pisco (alcool de raisin local), de citron, de sucre et de blanc d'oeuf. Délicieux et rafraîchissant ! Pour Sylvain, le dîner se compose d'une très bonne soupe de quinoa aux champignons, puis de poulet aux asperges accompagné de quinoa gratinée. Et pour Elise, le fameux cuy (cochon d'inde, ça y est je me suis fait plein d'ennemis). Et bien figurez-vous que c'est très bon ! Ils le préparent grillé à la broche avec une petite farce à la menthe. Nous trouvons le goût assez unique et atypique, contrairement à ce que l'on avait entendu, cela ne ressemble pas à du lapin, la chair est plus ferme et un peu plus forte. 
Voilà ce qu'il en est de nos récentes aventures culinaires.

Poulet aux asperges et quinoa gratinée

Pisco et marmottes cuy ;-)


Le lendemain, nous sommes dimanche 13 juillet et il a des défilés sur la Plaza de Armas et des drapeaux péruviens partout. Après avoir questionné un habitant, il nous indique qu'il s'agit de la fête du pardon national. 
Nous passons l'après-midi dans un bar où la finale de la coupe du monde est diffusée sur écran géant. Nous sommes cernés par les supporters allemands alors que nous penchons davantage pour l'Argentine. 

Le lendemain nous mettons le cap sur le Machu Picchu ! 7h de route nous attendent. Nous franchissons un col à 4 350 m d'altitude sur une route magnifique et très sinueuse, pour redescendre à environ 1 400 m d'altitude. Nous profitons d'une courte pause déjeuner à Santa Teresa avant de poursuivre notre route jusqu'à Hydroelectrica. De là, il nous reste 2h de marche le long des rails de chemin de fer jusqu'à Aguas Calientes, ville très touristique qui prend des allures de ville champignon aux faux airs de station de ski.


L'arrivée dans la ville est impressionnante, on croirait une gare géante, car le long de la voie, le quai n'est qu'un enchaînement d'hôtels, de restaurants, de boutiques...


Après une courte nuit, nous nous levons à 4h30 afin de partir à l'assaut du Machu Picchu. Vers 5h, il y a déjà une très longue file d'attente pour prendre le bus qui mène à l'entrée du site.
25 minutes de bus plus tard, nous franchissons le guichet d'entrée du site et faisons une cinquantaine de mètres, et là, le spectacle est déjà grandiose !


Nous traversons les fameuses terrasses agricoles, la cité apparaît en contre-bas sur notre droite et la zone des temples en amont sur notre gauche. Nous avons rendez-vous avec le Huaynapicchu, la montagne en forme de pain de sucre que l'on voit sur toutes les photos du Machu Picchu.


Machu Pichu signifie "vieux pic" et Huaynapicchu "jeune pic".
Nous faisons un petit crochet juste avant pour observer la pierre Intihuatana qui permettait aux astronomes incas de prédire la date des solstices pour les cultures. Certains prirent cette pierre pour un autel sacrificiel. Les conquistadores détruisirent la plupart de ces pierres afin d'interdire le culte au soleil, qu'ils considéraient comme blasphématoire. Il s'agit donc de l'un des rares exemplaires ayant été épargné et donc de l'une des pièces clés du Machu Picchu.

Le site du Machu Picchu est l'un des rares sites pré-colombiens qui ne fût pas découvert par les conquistadores, ce qui explique qu'il ait été si bien préservé. En effet, souvent les pierres des anciens sites étaient utilisées pour la construction des églises et maisons coloniales (d'ailleurs, la cathédrale de la Plaza de Armas est bâtie sur un ancien temple inca, dont il ne reste plus rien).

L'accès au Huaynapicchu est très limité, et nous faisons parti des 400 privilégiés quotidiens munis de billets à pouvoir partir à son ascension (merci Annie ! :-).
Nous avons entre 7h et 8h pour franchir la porte d'entrée et jusqu'à 10h pour en sortir.
Car à partir de 10h se sont les 200 suivants qui peuvent rentrer.

Après avoir grimpé près d'un millier de marches, nous sommes immédiatement récompensés de nos efforts car nous avons une vue époustouflante sur le site en contrebas ! Et nous avons la chance de n'être encore qu'une petite douzaine tout en haut ;-)


Nous savourons l'instant, non sans émotion, en nous posant sur le point le plus haut, d'où nous en profitons pour mitrailler de photos.




Et puis, vient déjà l'heure de la redescente.

Entre temps, le monde a afflué sur le site, qui accueille jusqu'à 2 400 personnes par jour (4 000 auparavant). Heureusement, celui-ci est très vaste, donc cela se fait peu ressentir.
Dans l'idéal, la limitation serait de 800 personnes afin de préserver le site. Certaines rumeurs parlent même de fermeture complète.
En effet, la zone des temples a subi un affaissement de terrain qui provoque un écartement des pierres assez conséquent, elles qui avaient jusqu'ici résistées à plusieurs forts séismes.



Le site du Machu Pichu fût révélé à la face du monde par Hiram Bingham, un américain, en 1911. Cherchant la dernière cité inca de Vilcabamba, il fût guidé par des habitants jusqu'au Machu Picchu, qui n'était pas le site qu'il cherchait en réalité.
Rattaché à l'université Yale, l'ensemble des objets qu'il trouva sur le site furent rapatriés aux Etats-Unis, avec une dérogation exceptionnelle du gouvernement péruvien qui interdisait habituellement formellement la sortie d'objets archéologiques de son territoire, à la condition que ces pièces soient rendues en 1918. 
En 2005, les objets trouvés au Machu Picchu étant toujours retenus à Yale, le Pérou décida d'intenter un procès pour récupérer les pièces de son patrimoine. Les négociations échouent et Yale obtient de pouvoir conserver les pièces encore 100 ans "pour les étudier" (avec les technologies actuelles cela fait doucement sourire).

Nous poursuivons notre visite sous un très beau soleil à travers la cité, où sont concentrées les habitations. Les murs sont très bien conservés ce qui permet de facilement s'imaginer comment étaient les habitations. Seuls les toits n'existent plus, car ils étaient probablement faits de paille.





Un peu plus haut se trouve le Temple du Soleil, le seul bâtiment du site avec des murs courbes et qui devait servir d'observatoire astronomique. Au milieu de cette tour se dresse un hôtel de pierre.



Nous grimpons encore des marches abruptes afin de nous rendre aux terrasses supérieures, qui offrent la fameuse vue sur le Machu Picchu avec le Huaynapicchu en toile de fond. L'instant est magique !




De là, nous continuons de monter pour aller observer l'ancien pont à bascule qui permettait de rejoindre le site à flanc de montagne sur un sentier vertigineux.



Nous décidons de poursuivre notre ascension jusqu'à la montagne Machu Picchu, qui a donné son nom au site, mais l'accès fermait à 11h et là encore, il fallait un billet (payant évidemment !).
Nous nous rabattons donc sur l'ascension jusqu'à la Porte du Soleil qui offre encore un joli point de vue et cette fois-ci de biais.


Celle-ci ne donnait accès à la cité que 2 fois par an, au moment des solstices d'hiver et d'été. Mais c'était sans compter les 7 autres accès à la cité. C'est également par ici que les personnes qui marchent sur le chemin de l'inca arrivent (4 jours de randonnée).

Dans l'après-midi, nous avons écoulé nos 2 litres d'eau et nous sortons faire une petite pause à l'extérieur du site. Toutes les commodités : snack, consigne, toilettes... sont détenues par l'hôtel de luxe basé aux pieds du site (1 200€ la nuit) et sont bien entendu payantes.
Nous payons notre bouteille d'eau de 50 cL environ 2,50€. Cela ne semble pas choquant quand on vient de Paris, mais ramené au salaire moyen des Péruviens (qui visitent également le site), ça fait très mal ! Pour vous donner une idée, habituellement nous payons environ 1€ pour une grande bouteille de 2 L (soit 10 fois moins cher).

Après ce petit rafraîchissement de luxe, nous profitons du fait que le site soit déserté par la foule dès 14h pour visiter la partie des temples, où nous constatons les dégâts causés par le tassement de terrain. La partie où se situe l'Intihuatana est fermée car des architectes prennent des mesures.
Nous retournons également dans la cité que nous arpentons jusqu'à la fin de la journée.



Juste avant de quitter le Machu Picchu, nous avons la bonne surprise de croiser une équipe de tournage française et notamment Philippe Gougler qui présentait l'émission "Des trains pas comme les autres", et qui reprend l'émission "Faut pas rêver", cela nous fait beaucoup rire car nous avons énormément regardé ces 2 émissions afin de préparer notre voyage. C'était donc un joli clin d'oeil que de le croiser à un endroit aussi clé de notre périple. ;-) L'émission spéciale Pérou sera diffusée le vendredi 25 septembre.


Le Machu Picchu est tout de même une très grosse machine à sous. Il faut compter environ 35€ rien que pour l'entrée. Auxquels il faut rajouter de nombreux frais : le transport tout d'abord, 60€ l'aller simple en train depuis Cuzco (500€ l'aller-retour en première classe, mais le billet est tout de même inclus à ce prix-là), l'hébergement, le bus pour accéder au site (15€ aller-retour) et les options Huyanapicchu, montagne Machu Picchu, le musée...
Pour le trek de l'inca, cela coûte entre 200 et 400€, pour un chemin bondé de monde et de déchets et à réserver plus de 6 mois en avance, auxquels il faut ajouter un moyen de transport retour.
Pour notre part, nous avons choisi la version "économique" en prenant un mini-bus depuis Cuzco, qui nous a conduit jusqu'à Hydroelectrica d'où nous avons marché. De même le soir nous avons réalisé le retour à pied du site jusqu'à notre hôtel. Cela nous a coûté 60€ pour le transport, les repas et 2 nuits d'hôtel.


En dépit du côté touristique du Machu Picchu, nous avons adoré notre journée, le site est vraiment fabuleux et mérite amplement d'être visité.
Ce n'est pas pour rien qu'il est classé dans les "nouvelles" merveilles du monde.
C'était un très chouette endroit pour fêter les 31 ans d'Elise !
Et pour célébrer tout ça, nous avons même réussi à trouver un restaurant français, qui servait du pastis (pour Sylvain ;-) et des bons petits plats !

Le lendemain, nous redescendons vers Hydroelectrica, où nous attend le mini-bus.
Nous n'aurons pas la chance d'avoir le même chauffeur qu'à l'aller. Le trajet durera plus de 7h et nous nous accrocherons plusieurs fois à notre siège, le chauffeur conduit très mal et fait crisser les pneus à plusieurs reprises.
Nous sommes ravis quand nous arrivons enfin à Cuzco vers 22h, où nous attendent d'autres belles aventures.

A très vite pour la suite !










3 commentaires:

  1. Voici une exploration rondement menée, de vrais routards futés. Que dire de plus : extraordinaire, magnifique, époustouflant.... les mots sont-ils assez forts pour exprimer votre ressenti et par procuration le nôtre.
    Mille bisous pour les milliers de marches gravies
    Moumoune et Boubou

    RépondreSupprimer
  2. Merci pour cette merveilleuse visite qui m'a rappelé de très bons et lointains souvenirs ! Voilà un anniversaire mémorable pour Élise ! Vous avez bien mérité un petit repas français arrosé d'un pastis, qui varie des spécialités locales assez "originales".
    N'oubliez pas de vous reposer un peu quand même.
    Gros gros bisous, Très belle poursuite de périple.
    Annie

    RépondreSupprimer
  3. Que dire rien, divertissement culinaire et constructions sur le qu'elle il faudrait prendre exemple.
    Que du beau...beau...Merci Beaucoup de partager c'est moment fabuleux.
    A+

    RépondreSupprimer

Merci de laisser votre prénom