Après un nouveau retard dû au mauvais temps sur notre vol pour rejoindre La Paz, nous embarquons enfin dans la navette qui nous conduit à l'aéroport. A la vue de l'avion, nous comprenons mieux pourquoi le mauvais temps empêche le vol... nous sommes 18 passagers, le pilote et le copilote dans ce petit coucou à hélices. Le trajet ne dure que 40 minutes mais c'est impressionnant car il n'y a pas de porte pour accéder à la cabine de pilotage donc nous voyons absolument tout et cela bouge quand même pas mal !
Une fois arrivés à La Paz, nous prenons un bus direction Copacabana, au bord du lac Titicaca. Nous avons 4h de route mais la fin du trajet est superbe, nous longeons le lac pendant un moment puis devons descendre du bus pour traverser le détroit de Tiquina à l'aide d'un bac.
Le lac est immense, 8 400 km², on se croirait à la mer ! C'est le lac navigable le plus haut du monde (3 812 mètres). La petite ville balnéaire de Copacabana, bien que très touristique, ne manque cependant pas de charme avec sa superbe cathédrale et sa plage peuplée de pédalos, de kayaks, de kiosques et d'un lama ! De plus, les tarifs sont beaucoup plus bas qu'à La Paz.
Nous profitons de notre premier jour pour nous renseigner sur les bus pour Cuzco et les excursions sur l'Isla del Sol, la plus grande île du lac (2 500 habitants, 11 km de long pour 5 de large), située à 2h de navigation de Copacabana. Élise se repose car le retour en altitude ne lui réussit pas...
Nous assistons a un spectacle assez incroyable. Sur la place de la cathédrale, une file de voitures, de camions et de bus sont stationnés. Tous sont décorés de couronnes de fleurs et un prêtre passe pour baptiser les véhicules, des dames jettent des pétales de roses et le chauffeur boit pour fêter ça ! C'est moins cher qu'une assurance ; pas sur que cela soit aussi efficace en cas d'accident mais en tout cas, c'est pris très très au sérieux.
Le lendemain matin, nous prenons le bateau pour le nord de l'Isla del Sol. Nous montons sur le toit aménagé et le pilote nous informe que c'est 8 par banc soit 16 personnes en tout. Finalement, comme il y avait plus de monde que prévu, nous serons 24 en haut... C'est aussi ça la Bolivie ;-) Les deux heures de navigation se passent calmement, très calmement, il n'y a qu'un petit moteur de 50 chevaux et on se demande à un moment si on irait pas plus vite à la nage...
Après cette jolie promenade, le bateau nous dépose au nord de l'île, dans la petite bourgade de Cha'llapampa. Nous réglons les 10 bolivianos (1€) pour l'accès au petit musée et aux sites préincas. Le musée compte de jolies céramiques mais rien n'est mis en valeur et il y a même une collection d'os d'animaux qui sont juste posés sur le dessus d'une vitrine. Tout ce qui est présenté ici a été trouvé lors de fouille subaquatique sur le site de Marka Pampa, le niveau du lac ayant monté, le temple s'est retrouvé sous l'eau. Cousteau et son équipe ont été les premiers à venir plonger ici.
Un guide nous accompagne jusqu'aux sites, à une vingtaine de minutes à pied. Ici, tout se fait à pied ou en bateau, il n'y a pas de voiture sur l'île.
La vue est très belle et nous apercevons au loin les sommets enneigés de la Cordillera Real dont les glaciers fournissent la majorité de l'eau du lac.
Le guide nous explique que la population parle aymara, lui même n'a appris le castillan qu'à l'âge de 17 ans. La majorité des gens vivent à présent du tourisme même si certains cultivent encore les nombreuses terrasses situées sur les pentes escarpées de l'île, les principales cultures sont la pomme de terre, le maïs et le quinoa. Il reste également de l'élevage et nous croiserons de nombreux moutons, cochons et quelques lamas. Pour se déplacer ou porter les charges lourdes, chaque habitant ou presque possède un âne.
Nous arrivons au premier site, le rocher sacré de Titi Khar'ka (rocher du puma), c'est lui qui a donné son nom au lac. C'est ici que le dieu Viracocha (dieu soleil, créateur) serait sorti des eaux du lac et que le premier Inca (Manco Capac) et sa femme (Mama Ocllo) seraient apparus.
Ce site et la table de cérémonie qui lui fait face sont encore des lieux de rituels aymaras et quechuas, on y sacrifie notamment des lamas lors des solstices. La pierre sacrée est réputée pour l'énergie positive qu'elle dégagerait lorsqu'on la touche.
Le second site se trouve juste un peu plus loin et se nomme "El laberinto" ou Chicana. On ne connaît pas bien sa fonction mais il semblerait qu'il est servit d'habitat pour le "clergé" de l'époque. Tout un réseau de murs d'habitations est encore en place et une source de jouvence, sacrée, est située au milieu du site. Le guide nous explique que lorsque quelqu'un est malade dans le village, on vient prendre un peu d'eau bénite ici pour le soigner, on espère qu'ils ont quand même des médecins, juste au cas-où...
Le guide nous quitte ici après avoir demandé une contribution alors que tout le monde pensait que c'était compris dans le prix du billet...
Au-dessus du site, nous grimpons jusqu'au Cerro Uma Qolla situé à l'extrémité nord de l'île, la vue est splendide. On se croirait en Méditerranée, cela ressemble à la Corse ou à la Grèce, l'eau est transparente mais froide (12 °C) !
Sous un soleil de plomb, nous empruntons la Willka Thaki, la route sacré de l'éternité du soleil, rien que ça (pour la modique somme de 15 bolivianos). Ce chemin parcours l'île du nord au sud en passant par les crêtes et un col à plus de 4 000 mètres. Nous voyons les deux rives de l'île (est et ouest) et la vue est splendide (hé oui, encore...).
Après environ 3 heures de marche sur ce beau sentier, nous arrivons au village de Yumani situé au sud de l'arrête centrale de l'île. Le droit d'accès au village est de 5 bolivianos...
Nous prenons en photo un bébé lama et on nous demande de payer 2 bolivianos, nous refusons pour le principe et effaçons la photo.
Nous trouvons un chouette hôtel où nous disposons d'une chambre de 4 pour nous tout seuls, de nombreuses couvertures et d'un côté, vue sur la rive ouest du lac et de l'autre côté, vue sur la Cordillera Real... c'est quand même le luxe et le tout pour 16 € la nuit ! (copieux petit déjeuner compris).
Il y a même une douche même si elle restera froide... Il n'y a pas de canalisations sur l'île donc l'eau est montée depuis le lac à dos d'hommes ou d'ânes.
Certains lecteurs nous ont demandé si les marmottes boudaient ou hibernaient, nous les avons retrouvées à la terrasse d'un café en train de prendre l'apéro tout admirant le coucher du soleil ! Elles sont en pleine forme !
Le lendemain matin, nous parcourons un petit sentier (gratuit !) jusqu'au sommet au sud de l'île et là encore, on en prend pleins les mirettes !
Nous descendons ensuite vers l'embarquadaire pour prendre nos billets de retour. De là monte l'escalier de l'Inca mais l'emprunter coûte 5 bolivianos...
On commence à se dire qu'on nous prend un peu pour des "lamas" à lait.
Ce n'est pas un lama mais on avait que ça sous la main... |
Malgré tout, l'escalier est assez impressionnant et en haut se trouve une nouvelle fontaine de jouvence et ça, ça n'a pas de prix !
Nous prenons ensuite notre bateau pour le retour à Copacabana, celui-ci est aussi véloce que celui de l'aller et nous laisse tout le temps d'admirer le paysage ! En tout cas, nous sommes ravis de notre excursion sur cette île superbe.
Replique d'un bateau traditionnel en roseaux |
Le passage de la douane est un peu épique car pour sortir de Bolivie, le douanier nous dit que nous devons payer une amende car nous sommes restés plus de 30 jours dans le pays. Dans tous les guides, nous avions lu que la limite était de 90 jours... nous ne savons pas si le douanier s'est pris un bakchich ou si la législation a changé. Toujours est-il que nous étions un peu embêtés car nous n'avions plus un seul sous en poche pour régler l'amende de 120 bolivianos (environ 12€)... Après un léger moment de stress, on s'est souvenu que nous avions encore quelques dollars ! Gros "ouf" de soulagement et du coup, nous voici au Pérou ! (thank's uncle Sam ˆˆ)
Nous quittons donc la Bolivie, pays que nous avons adoré tant par les paysages incroyables et très variés (montagne, Amazonie, désert de sel...) que par la richesse culturelle (musées, folklore, artisanat...), ainsi que par les gens, très agréables, disponibles et curieux de connaître notre avis sur leur pays. Par ailleurs, de nombreux guides ou personnes nous ont mis en garde contre les vols dans les grandes villes boliviennes. A aucun moment, nous nous sommes sentis en danger ou menacer de vol. Peut-être est-ce de la chance, peut-être est-ce parce que nous avons fait bien attention, sans doute un peu des deux. Cependant, la Bolivie et même La Paz ne semble pas être le coupe-gorge que certains décrivent. Certes, l'altitude et le froid sont parfois difficiles à supporter et la nourriture pas toujours très variée (riz, patate, poulet) mais nous aurions bien voulu passer quelques semaines de plus dans ce pays extraordinaire !
Côté transports c'est une sacré aventure qui rajoute un certain piment à votre périple. Nuls doutes que ceux-ci n'ont gâché en rien, la contemplation de ces merveilleux paysages !!!
RépondreSupprimerGros bisous à vous deux
Moumoune et boubou
En tout cas, vous gardez votre humour... maintenant, on veut les photos ! Et oui, trop bien habitués, on devient exigeants ! milles bisous (gratuits).
RépondreSupprimerAnnie
Fêter son anniversaire sur le Macchu Pichu, c'est vraiment la grande classe. Que cette journée soit pour toi Elise, doublement fantastique !!! Heureux anniversaire !!!
RépondreSupprimergros bisous à vous 2
Annie
Joyeux anniversaire Elise! As tu bien fêté ça au Macchu? bisou!
RépondreSupprimerSolène
Hello,
RépondreSupprimerElise aujourd'hui c'est ta journée.
Je te souhaite un très joyeux Anniversaire
Super que cette journée au Macchu Picchu ait été fantastique, vivement les photos .Plein de gros bisous de Jean, Brigitte,Philippe et Annie
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