vendredi 31 octobre 2014

Fakarava

Après 45 minutes de vol à contempler à nouveau de magnifiques îles et leur lagon, nous arrivons à Fakarava, véritable temple de la plongée !


Fakarava est un atoll qui a été classé réserve biosphère par l'UNESCO du fait de la richesse de sa vie marine. L'atoll est le 2e plus grand de Polynésie derrière Rangiroa, il mesure 60 km de long sur 20 de large. En revanche, il est assez peu peuplé car seulement 800 personnes y habitent dont uniquement une dizaine au sud.



Jacques, de la pension où nous allons planter notre tente pour les 6 prochains jours, est à l'aéroport pour nous accueillir.


C'est un métropolitain venu s'installer en Polynésie depuis de longues années. Nous retrouvons Corinne et Laurent dont nous avions fait la connaissance à Tikehau. Eux aussi sont campeurs comme nous et vraiment très sympas ! Jacques nous a prêté des matelas en mousse en plus pour mettre sous nos matelas, du coup notre "lit" est bien moelleux ;-)

Il fait très chaud quand nous arrivons sur l'île, mais heureusement les alizés commencent à se lever un peu pour nous apporter de l'air venu de l'océan.
Nous cherchons donc une place à l'ombre, histoire de pouvoir dormir le matin. Enfin, cela ne nous empêche pas d'être réveillés vers 6h tous les matins. Hé oui, le soleil se lève à partir de 5h30 ici et se couche vers 17h30, donc on s'adapte à son rythme.

Coucher de soleil à 17h30 !
Après nous être installés, nous passons au club de plongée où nous avions réservé 8 plongées et là Sylvain retrouve "Tof", un pote de Guadeloupe avec qui il avait passé une partie de son monitorat de plongée. Une bonne et agréable surprise !


Notre première plongée est programmée pour le lendemain matin à 7h30 et la seconde vers 10h.
En attendant, dans la soirée, Corinne et Laurent nous invitent à l'apéro. C'est donc bière locale pour les garçons, la Hinano (la silhouette de vahiné assise que vous voyez parfois collée à l'arrière des voitures) et boisson également locale pour les filles composée de jus de fruits et rhum. :-)

Pour la première plongée le lendemain, les requins gris sont au rendez-vous, même des juvéniles de moins d'un mètre, on en aperçoit tout un groupe dans "le bleu" pas très loin de nous.


 On aurait aimé s'approcher un petit peu, mais le moniteur reste collé au récif l'air blasé et s'éloigne petit à petit. Puis, c'est une raie manta qui passe derrière nous. C'est Ladislava, une jeune femme originaire de la République Tchèque, qui est dans notre palanquée qui la voit et nous avertit en tapant sur son bloc. Le moniteur n'entend rien alors qu'elle insiste pour l'avertir et qu'il se retourne. Bon tant pis pour lui, nous au moins on l'a vue. On reste donc un peu en retrait pour en profiter.


Puis à peine à 40 minutes de plongée, on voit le moniteur commencer à sortir son parachute de plongée, qui sert à avertir le bateau d'où nous sommes pour venir nous chercher, et qui annonce donc la fin toute proche de la plongée. On voit qu'il a froid, car il a la chair de poule, en même temps, c'est le seul d'entre nous qui à une combinaison courte. L'eau est pourtant à 27-28°C et nous plongeons au Nitrox donc nous sommes limités à 35 mètres en termes de profondeur, on est un peu déçus de sortir aussi tôt, car dans de telles conditions il est facile de rester au moins 1 heure dans l'eau, voir un peu plus. On remonte donc sur la bateau avec 100 bars dans notre bouteille, soit encore la moitié de celle-ci (à Rangiroa, on s'est fait des plongées de 70 minutes, alors qu'on descendait jusqu'à 40 mètres et donc on consommait plus).

Bon, malgré ce moniteur un peu "autiste" qui semble blasé de faire plonger les gens et guère intéressé par ce qu'il voit, nous avons malgré tout fait une magnifique plongée et nous ressortons des étoiles plein les yeux.


Cette découverte de la passe nord de Rangiroa appelée Garue est au-delà de nos attentes. Le corail est le plus joli que nous ayons vu jusqu'à maintenant en Polynésie car c'est celui qui a été le plus préservé par les cyclones.




Une fois sur le bateau nous avons une petite heure de pause avant notre prochaine plongée.
La deuxième plongée est à nouveau extraordinaire. Ce coup ci, Ladislava a repéré 2 gros poissons-pierre cachés sous un caillou. Nous finissons la plongée aux côtés d'une petite tortue imbriquée qui se délecte d'anémones.
A chaque plongée, on voit des dizaines et des dizaines de requins, c'est l'un des rares endroits au monde où il est possible d'en voir autant et aussi facilement au cours d'une plongée. Pour autant, cela ne fait absolument pas peur (même pour Elise qui avait pourtant si peur des requins il n'y a encore pas si longtemps, mais qui les apprécie depuis nos deux voyages plongée en Égypte). Il faut vraiment rencontrer cet animal pour s'apercevoir à quel point il est captivant et beau. De plus, il est inoffensif pour la majorité des espèces (sur plus de 400 espèces, seules 5 peuvent représenter un potentiel danger pour l'homme), mais un certain film lui a causé beaucoup de tort, ainsi que des surfeurs imprudents, à certains endroits du globe, qui se mettent à l'eau dans des situations à risques en ignorant les recommandations des locaux. Mais il faut juste rappeler que l'animal qui tue le plus aujourd'hui et de très loin, c'est le moustique... Les chutes de noix de coco tuent plus que les requins, à méditer !
Les espèces que nous voyons restent dans la catégorie des "petits" et sont des animaux qui n'ont jamais attaqué l'homme.
Après cette superbe matinée, c'est ambiance farniente, 2 hamacs nous tendent les bras pour la sieste, la tentation est donc trop forte ;-)
Le soir, Tof nous a invité chez lui pour déguster le thon rouge pêché par les frères de Tiaré, sa copine. Après avoir arrosé les retrouvailles, nous nous régalons du thon sous toutes ces formes, en carpaccio, en sashimis et grillé, chacune étant agrémentée de sa propre sauce préparé par Tof & Tiaré et le tout accompagné de riz. Hum, un vrai régal ! Ce n'est pas souvent que l'on a l'occasion de manger du thon de cette qualité et aussi frais. Après cette très bonne soirée, nous enfourchons nos bicyclettes pour rentrer.

Le lendemain matin, c'est reparti pour la plongée, le courant et rentrant, nous allons pouvoir dériver dans cette fameuse passe. Cette fois-ci c'est David, le responsable du club, qui nous fait plonger, et malgré son humour bien lourd, sous l'eau c'est un très bon guide et avec lui au moins on profite au maximum de nos plongées, il nous montre des choses et communique avec nous. Enfin, un vrai moniteur en résumé.
Peu de temps après notre mise à l'eau, nous voyons pas mal de requins. David nous fait nous accrocher au récif pour que l'on profite au maximum du spectacle, car le courant est fort et sans cela, ça défile très vite. Et là nous avons énormément de chance, car d'un seul coup on assiste à une scène de chasse de la part des requins. Un premier requin part comme une flèche pour saisir l'un des nombreux chinchards (un petit poisson gris/noir) faisant partie de l'énorme banc de poissons situé près du récif. Et là, ça devient la frénésie parmi les requins car chacun espère sa part du gâteau, d'un seul coup on observe un vrai mouvement de panique dans le banc, qui vire à gauche, à droite, en bas... ils ne savent plus où donner de la tête. Les requins se sont regroupé en banc pour chasser et le spectacle est magique. C'est assez exceptionnel d'assister à ce genre de scène et nous en sommes tout ébahis.


Après ça nous nous laissons dériver par le courant jusqu'à un canyon sur notre gauche tout en continuant de profiter du spectacle qui s'offre devant nos yeux. C'est assez marrant de se laisser emporter par le courant comme ça, on a un peu l'impression de voler. Celui-ci nous mène jusqu'à une marche où l'on voit encore d'énormes bancs de poissons et évidemment des requins. Le site s'appelle Ali Baba et c'est vrai que c'est un vrai trésor.




Nous enchaînons ainsi de superbes plongées de jour en jour.

Le samedi, nous allons plonger à la passe sud, Tetamanu qui est très réputée, notamment pour son mur de requins gris. Il y a 1h30 de navigation pour traverser le lagon jusqu'au sud et la vue sur les motus est magnifique, on est toujours sur une eau turquoise bordée de cocotiers.


La quantité de requins sous l'eau est impressionnante ! On assiste à un va-et-vient à l'intérieur de la passe. On essaie de les compter au début, mais passé vingt on abandonne ;-)




On s'accroche au récif pour profiter un peu du spectacle, puis on se place dans une petite grotte pour les regarder, cela donne l'impression d'avoir une fenêtre ouverte sur le fond des océans, un véritable aquarium en live pour nous et tout en liberté pour les poissons. :-)


Nous voyons une nouvelle espèce de requin, le requin bordé, il a le nez un peu plus long que le requin gris, il est plus large et davantage clair sur les côtés.
Quelques petits requins tapete et à pointes blanches sont également présents.
Nous finissons la plongée sous des pontons auparavant utilisés par les pêcheurs, sous l'eau cela regorge de poissons qui viennent ainsi se mettre à l'abri.


Le bateau nous récupère et nous débarque sur un ponton qui donne accès au site de "la piscine". Bordé d'une petite plage de sable blanc, l'eau y est vraiment translucide et une dizaine de requins pointes noires se baladent tranquillement ainsi que des napoléons.



Sylvain attrape immédiatement son masque et son tuba pour aller voir ça de plus près. Puis, Elise le rejoint. Les pointes noires sont assez curieux et vont et viennent à leur guise, mais ils s'enfuient au moindre mouvement un peu brusque.
Les moniteurs nous appellent déjà pour notre deuxième plongée. Cela fait déjà 1h que nous sommes sortis de notre première plongée. Cette deuxième plongée est toujours dans la passe sud, mais avec un itinéraire différent, nous allons traverser la passe pour rejoindre l'autre côté également très riche en corail.

Après ces deux magnifiques plongées, c'est l'heure du déjeuner. Au menu, c'est cuisine typique, poisson cru et poisson grillé avec du riz. En dessert un gâteau bien gras qui fait penser au quatre-quart breton. La pluie s'est invitée et il tombe des trombes d'eau. En 10 minutes, un grand baril qui sert de réserve d'eau est déjà rempli.
Nous croisons les doigts pour que cela s'arrête pour la navigation retour.
Une petite éclaircie apparaît donc nous en profitons pour nous mettre en route. Mais après quelques minutes de navigation la pluie revient. Heureusement le bateau est équipé de magnifiques cirés jaunes, ambiance "Capitaine Igloo", et nous sommes bien contents de les trouver pour nous couper également du vent, car avec la vitesse du bateau, pluie plus vent, et le fait qu'on ait passé 2h dans l'eau, il fait un peu frais.
De retour au club, nous voyons avec la secrétaire pour connaître l'heure de notre plongée du lendemain. Et là, on apprend que ce n'est pas possible de plonger car il y a trop de monde, malgré le fait qu'elle nous avait confirmé auparavant. Leur gestion du club est assez calamiteuse, et c'est bien la première fois que l'on voit ça. D'autres personnes de notre pension, qui avaient réservé par mail et calé leur voyage en fonction de ces plongées, se sont vues refusées au départ, et heureusement grâce à des plongeurs malades, ceux-ci ont finalement pu plonger. 

Nous nous adressons donc à un autre club, en vain car il y a un très gros groupe de plongeurs allemands qui s'est réparti dans plusieurs clubs, il ne reste donc plus aucun créneau. Tant pis ! On a déjà fait 8 belles plongées à Fakarava, c'est plus la déception de se voir refusé quand on vous a dit oui auparavant.
Tof nous propose donc de réaliser une excursion dans le sud avec snorkeling, repas et visite des sables roses. Comme nous n'avons plus rien de prévu et qu'il n'y a pas grand chose à faire sur l'île en dehors de la plongée, nous nous laissons tenter. D'autant que ça nous permet de découvrir son deuxième métier, car c'est son entreprise qui réalise cette excursion.
A bord c'est Tiaré, sa copine, et Lindsey, sa belle-soeur, qui nous accueillent et elles font deux excellentes hôtesses ! A la barre, c'est le frère de Tiaré le capitaine.
Nous sommes seulement 10 sur le bateau, donc c'est très agréable, contrairement à d'autres bateaux où l'on voit les gens entassés comme des sardines.


Arrivés au sud, les autres frères de Tiaré nous proposent une cession de snorkeling le long du récif.



Une dernière occasion pour nous de voir les requins gris. Comme beaucoup de polynésiens, ils sont excellents apnéistes et pêcheurs (c'est eux qui avaient pêché le thon rouge de l'autre soir). A la sortie de cette balade sous l'eau, comme nous sommes tous emballés, ils nous proposent de refaire un tour et tout le monde repart.




Entre temps, le reste de la famille prépare le repas. En revenant du snorkeling les filles apprennent à Elise à tresser les feuilles de cocotiers pour en faire des assiettes. Elle adore ! ce n'est pas si difficile que ça et assez logique en fait, on passe la feuille alternativement dessus puis dessous et ainsi de suite (mais je ne vous révèle pas tout les secrets ;-). L'ambiance est très sympa, on a l'impression d'être à un pique-nique le dimanche en famille.



On se régale à nouveau de spécialités locales, poisson cru, Mahi Mahi mariné et grillé, poisson perroquet au barbecue, fruit de l'arbre à pain, pain de coco... Un vrai délice ! Tiaré nous fait faire la visite du hameau au sud où se trouve l'une des premières églises de Polynésie.


Par contre, le temps se met à se couvrir tout comme la veille, et sur la navigation pour aller jusqu'aux sables roses nous prenons la pluie. Et même s'il pleut, le site est magnifique ! Des îlots perdus recouverts de cocotiers et bordés de langues de sable rose amené par les courants. Il s'agit en fait d'une mince pellicule car dès que l'on marche dessus, c'est à nouveau le sable blanc qui apparaît.




Le soleil fait son retour mettant en avant toute la beauté du site. Derrière l'îlot où nous avons débarqués, il y a juste un petit canyon d'eau que l'on peut traverser à pied pour rejoindre l'îlot d'à côté, nous avons de l'eau uniquement jusqu'à la taille. Le paysage est paradisiaque !




Après en avoir bien profité, il faut à présent rentrer. Et là la navigation du retour s'avère plus compliquée, la houle s'est levée sur le lagon et la pluie ne tarde pas à faire son retour. Le capitaine est donc obligé de modifier son itinéraire et de prendre un autre cap pour que la bateau tape moins à la surface de l'eau. Nous mettrons près de 3h pour rentrer à cause de ces mauvaises conditions, car nous ne pouvons aller vite en raison de la houle. Nous avons tout de même passé une superbe journée et en très bonne compagnie ! On ne se laisse pas gâcher notre plaisir par quelques gouttes de pluie.

Nous passons notre dernière soirée à Fakarava en compagnie de Tof et Tiaré qui nous emmènent dans un snack qu'ils connaissent. Nous passons à nouveau un très bon moment avec eux, le temps défile et vient déjà le temps de se dire au-revoir.


Le lendemain matin, un dernier coucou à Tof et nous prenons notre avion pour Tahiti.

Manuia (à la votre en Tahitien !)

Album photo par ici

samedi 25 octobre 2014

Rangiroa

Ia orana, 

Nous sommes samedi et nous arrivons sur notre quatrième île en Polynésie, Rangiroa.


C'est le plus grand atoll de l'archipel des Tuamotu avec un lagon qui fait 80 km de long sur 20 km de large. Ici, comme à Tikehau, il n'y a pas d'île centrale, le volcan central s'est effondré, ne laissant que le lagon. Il y a donc très peu de terre émergée ici.




La superficie de la Polynésie est faible, seulement 4 000 km² (soit moins des 2/3 de la Corse) mais ces confettis se répartissent sur 5 millions de km² (soit une fois et demi la surface de l'Inde). 3 200 habitants vivent à Rangiroa et les clubs de plongée pullulent. 

L'avion est à l'heure et nous débarquons à 8h40 après un vingtaine de minutes de vol.


Léa nous attend avec le sourire et après nous avoir emmenés faire des petites courses, elle nous conduit à notre pension Rangiroa Plage où elle nous présente son mari, Loïc, qui a vécu longtemps en Nouvelle-Calédonie.

Après avoir monté la tente tant bien que mal car le vent souffle fort, Léa vient nous voir car elle a eu une annulation et une chambre est donc disponible. Le prix étant de 1,5 € plus cher par nuit, nous n'hésitons pas longtemps et replions notre tente ! La pension est agréable, la cuisine est grande et assez bien équipée et la salle de bain nickel !

Notre chambre est très simple mais très agréable et nous avons une terrasse avec canapés et table basse juste devant la chambre avec vue sur le lagon ! Encore une fois, la grande classe ! En plus, tout a été refait à neuf il y a très peu de temps car Léa & Loïc ont repris cette pension il y a seulement 7 mois.



On retrouve des cocotiers partout et comme sur les autres îles, nous remarquons que des plaques d'aluminium encerclent leur tronc. On nous explique que c'est pour éviter que les rats viennent manger et gaspiller les cocos, les plaques étant lisses, ils n'arrivent pas à atteindre le fruit. En Polynésie de nombreuses personnes vivent de ce que l'on appelle le coprah : ils récoltent les noix de coco, les épluchent, les coupent en deux et vident l'eau à l'intérieur. Ensuite, ils les font sécher et au bout de quelques jours, ils récoltent la chaire de la coco qui a légèrement jaunie, c'est le coprah. Elle servira ensuite à faire de l'huile de coco utilisée notamment pour fabriquer le monoï. 


Nous ne perdons pas un instant, le club de plongée vient nous chercher à 13h50 pour notre première immersion. C'est Franck qui conduit le camion, il sera l'un de nos moniteurs. Il est très sympa et vraiment attentif sous l'eau, l'équipe du club est très chouette, Pitou le patron, Steph la "secrétaire" et les deux autres moniteurs, Canelle et Sinbad, que nous auront quand ce n'est pas Franck sont également au top. Pitou nous présente son club, il est grand mais très bien fait avec un immense deck, des casiers pour les affaires, des petits salons un peu partout et possède 4 bateaux. 

Nous allons faire 8 plongées avec le club (au lieu des 6 initialement prévues) dont 7 dans la célèbre passe de Tiputa, toutes de 55 minutes ou plus. Le courant ici est souvent très fort, ce qui attire de nombreux poissons. Le sens du courant dépend de la marée, mais aussi du vent et de la houle, ce qui rend les prévisions difficiles, donc on s'adapte à chaque plongée. Pour y accéder, il y a seulement une dizaine de minutes de bateau et nous verrons à plusieurs reprises les dauphins tout proches du bateau. 

Tetrodon

La première plongée se fera dans la zone des 30 mètres et nous sommes 6 plongeurs en plus de Franck. Même si les grosses bêbêtes ne sont pas au rendez-vous, l'on en prend quand même plein les yeux : chant des dauphins, thons, barracudas, quelques petits requins gris, carangues... beaucoup de poissons.

Banc de bécunes
Poisson pincette


En fin de plongée, le courant s'accélère et nous nous laissons dériver dans la passe, cela devient un peu plus sportif mais c'est très agréable de se laisser porter par le courant et voir le paysage défiler. Nous plaignons intérieurement le pauvre Franck qui tente de récupérer ses plongeurs à droite à gauche et qui font leur vie. 
Ici, il y a peu de corail, on vient surtout pour plonger avec les gros poissons pélagiques !

Barracuda jouant avec les bulles
A peine revenus, c'est déjà reparti vers 16h30 pour une nouvelle plongée, une sunset (coucher du soleil). Dès que nous arrivons dans la passe nous voyons les dauphins à la surface, dont un qui vient voir le bateau à moins de 2 mètres. On se met rapidement à l'eau pour essayer de les voir, l'ambiance est particulière et dès l'immersion, nous croisons un groupe de 3 dauphins dont un petit et sa mère. Les dauphins tursiops sont sédentaires ici et c'est ce qui fait une des particularités de Rangiroa. 

Nous apercevons également de nombreux requins gris assez profond et Franck accepte que nous glissions jusqu'à 40 mètres pour les voir de plus près. Il y en a plusieurs dizaines qui nagent dans le bleu.


Nous voyons aussi de gros napoléons, des carangues échevelés (ou plumes) et énormément d'autres poissons.

Carangues échevelés (ou plumes)

Le courant est fort et nécessite parfois de s'accrocher aux coraux (morts si possible) pour ne pas dériver trop vite. Après cette chouette plongée, nous rentrons et rencontrons un couple de voyageurs français très sympa (un de plus !). Ils s'appellent Aurélien et Lauriane, ils font également un tour du monde et on a vraiment bien accroché avec eux donc on espère les recroiser en Asie.

Le lendemain, le programme est sensiblement le même : plongée à 8h30, 14h et 16h30 !


Nous faisons notre première plongée dans la seconde passe de l'atoll, Avatoru. La passe est moins profonde et le courant moins fort. Dès notre descente avec Canelle, notre guide, quatre requins pointe blanche de récif appelés ici tapete viennent nous voir. Ils sont assez massifs et très curieux. Une belle rencontre mais ce n'est pas tout car nous croisons également une grosse raie léopard, 3 tortues et de nombreuses carangues échevelées, poisson argenté qui reflète le soleil.

Tapete


Après un bon panini préparé par notre logeuse, Léa, nous retournons au club le ventre bien plein.

L'après-midi, les dauphins viennent faire une apparition furtive sur la première plongée. Pour la sunset, nous avons la chance d'assister à la reproduction des poissons chirurgiens. Il y en a des centaines, peut-être des milliers. Ils montent rapidement, lâchent un nuage de gamètes et retournent se coller au récif protecteur. Quand ils sont en haut, des thons à dents de chien et des carangues tentent de les manger. Cela forme un balai spectaculaire. 

Pour notre dernière journée complète sur l'île et pour changer, nous plongeons ;-) Nous nous mettons deux fois à l'eau le matin et avons la chance d'avoir un courant rentrant dans le lagon, l'eau dans la passe est donc claire. Nous descendons donc au milieu de la passe de Tiputa et nous stabilisons à 40 mètres. Une vingtaine de mètres sous nos palmes, des milliers de chinchards (ature en polynésien) et une vingtaine de requins gris qui surveillent leur garde-manger ! Canelle, notre guide, s'arrache un peu les cheveux car une monitrice allemande qui plonge avec nous et n'en fait qu'à sa tête en restant une bonne dizaine de mètres en dessous de nous à prendre ses photos... 
Pour la seconde plongée, nous sommes de nouveau avec Canelle et effectuons une belle immersion sur le récif avec encore énormément de poissons. 

Crabe corail
Ange royal
Finalement, nous décidons de refaire une dernière sortie l'après-midi où nous allons suivre Sinbad, un des rares moniteurs polynésiens. Nous partons sur le récif et juste avant la mise à l'eau, des dauphins sont tout près du bateau, un bon signe ! Peu après l'immersion, un groupe de 5 dauphins passent en surface. Plus tard dans la plongée, une mère et son petit passent également et là, ils repèrent Sinbad et viennent le voir. Ils sont à quelques mètres de nous et jouent avec notre guide, c'est fabuleux ! Rangiroa est un des seuls endroits où l'on peut assister à ce genre de scène.


Encore une journée bien remplie et des images plein la tête ! Pour notre dernière matinée, nous visitons une ferme perlière. Dans un premier temps, on nous explique comment sont fabriquées les fameuses perles de Tahiti.


Les perles sont produites dans trois endroits principaux dans le monde : en Polynésie, au Japon et en Australie. C'est la variété de l'huître qui fait sa couleur. En Polynésie, les perles sont grises ou de couleur. Dans un premier temps, on attend que l'huître grandisse. Au bout de deux ans, on ouvre l'huître et on introduit à l'intérieur un nucléus, c'est une petite bille de nacre taillée dans une moule d'eau douce produite aux Etats-Unis, ainsi qu'un greffon, petit morceau d'une autre huître choisi pour la richesse de la couleur de l'intérieur de sa coquille.


Le coquillage réagit à cette intrusion de corps étranger en l'isolant, créant une barrière de nacre autour. L'huître est ensuite placée dans un panier durant 45 jours pour vérifier que la greffe prend, en cas de rejet, l'huître est sacrifiée. Elle n'est pas comestible à l'exception du muscle qui représente un tout petit morceau de l'huître seulement. Si la greffe prend, il la place sur un bout protégé par des filets afin que des poissons comme les balistes ne s'y attaquent pas. Au bout de deux ans, le coquillage est à nouveau ouvert et la perle extraite. Seul 30 % des huîtres élevées donneront une perle. Si la couleur et la forme sont satisfaisantes, un nouveau nucleus de la taille de la perle obtenue est introduit, sinon, l'huître est sacrifiée et finira dans un restaurant. Une huître peut-être ainsi greffée jusqu'à 3 fois, elle donnera alors une grosse perle. 
Le travail est énorme car tous les 3 mois, chaque huître doit être sortie de l'eau et sa coquille nettoyée à la main puis à nouveau immergée. La ferme que nous visitons à 2 millions d'huîtres sur 15 hectares...


Dans un second temps, nous allons voir un technicien qui ouvre les huîtres pour extraire les perles, les trier (parfois cela donne juste un petit bout de nacre difforme) et le regreffer si la perle obtenue est jolie. C'est un travail de grande précision et chaque technicien greffe environ 400 huîtres par jour. 
Pour finir, petit tour à la boutique. C'est un peu cher pour notre budget car les perles les moins chères coûtent 75 €, les plus grosses étant à plus de 3 000 €... mais vu le travail, on peut comprendre les tarifs. Mais cette visite était vraiment très intéressante.


Retour ensuite à notre pension pour faire nos sacs. Nous serions bien restés un peu plus de temps à Rangiroa mais le temps n'est malheureusement pas extensible... Nous montons dans l'avion en direction de notre dernière île des Tuamotu : Fakarava. 

mercredi 22 octobre 2014

Tikehau

Notre vol a un petit peu de retard, mais après une escale à Rangiroa (qui sera notre prochaine destination), nous arrivons à Tikehau, à 340 km de Tahiti.
Tikehau est un immense lagon (27 km de long sur 19 km de large) composé de motus, dont un seul est habité. Il n'y a que 530 habitants et le point culminant est à... 8 mètres !



Justine, notre hôte, est là pour nous accueillir avec l'habituel collier de fleurs de tiaré. Hum, on ne se lasse pas de cette odeur ! C'est la fleur qui sert à la confection du Monoï, pour vous donner une idée de sa délicieuse senteur.
Mais Justine prend notre avion pour se rendre à Papeete pour pouvoir aller chez le dentiste (hé oui pas facile de se faire soigner sur place dans les petites îles).
C'est donc Laroche, son mari, qui nous récupère et nous conduit jusqu'à la pension.


L'emplacement de camping donne sur le lagon au milieu des cocotiers, donc inutile de dire que le point de vue est très beau. Nous avons une table pour nous à côté de la tente ainsi que de l'éclairage (le luxe !).



Des canoës sont à notre disposition et des transats, on sent que l'on va être bien ici encore !
Nous finissons de monter la tente pour aller prendre un premier bain dans le lagon. Mais entre temps, Vincent, du club de plongée avec qui nous sortons demain matin, vient nous rendre une petite visite afin de prendre nos tailles pour le matériel. Nous discutons un peu avec lui et le rendez-vous est pris demain matin à 8h15, le bateau du club viendra nous chercher sur la plage devant notre tente. :-)
Nous enfilons ensuite nos palmes, direction le lagon. Sous l'eau, devant la pension, il n'y a pas grand chose à voir car ce n'est que du sable (un vrai coin de paradis pour les baigneurs), donc nous nous mettons en quête de patates de corail pour voir des petits poissons. Il nous faut donc nous écarter pas mal sur notre droite afin d'en trouver. Mais qu'est-ce que ça fait du bien de nager ! Nous finissons par rencontrer quelques poissons, ainsi qu'un ou deux requins pointe noire.


Le lendemain matin, après un super petit déjeuner, le club vient nous récupérer. Au programme, une première plongée sur le site des raies manta, qui viennent aussi se faire nettoyer dans ce lagon. Contrairement à Maupiti, elles n'ont pas un rocher précis pour se faire déparasiter, il nous faut donc les chercher un peu, mais on les trouve assez rapidement. Par contre, nous sommes pas mal sous l'eau, dont des imbéciles qui se jettent sur les mantas, les photographies avec leur flash et les font donc fuir. Grrrr !


Ici, il y a beaucoup de clubs de plongée pour une si petite île et cette sortie n'a lieu que le matin. 
Nous avons donc davantage apprécié le site de Maupiti où étions que 4 avec le moniteur et où les mantas ont bien plus la paix.
Nous sommes tout de même ravis d'avoir pu les voir une nouvelle fois, émerveillés par tant de beauté. On se dit juste qu'il faudrait davantage les préserver et limiter le nombre de personnes par jour afin qu'elles puissent aller en toute liberté sans se faire trop déranger.

Notre seconde plongée de la matinée a lieu dans la passe de Tikehau. C'est la première fois que nous avons l'occasion de plongée dans une passe et nous avons bien hâte !
Et à peine mis à l'eau, nous nous régalons déjà. Des énormes bancs de poissons nous font face et nous ne tardons pas non plus à apercevoir des requins, des carangues gros yeux, des carangues échevelées, des napoléons... Bref une superbe plongée !




Et puis nous décidons de remettre ça en fin d'après-midi en faisant une "sunset", c'est-à-dire juste avant que le soleil ne se couche car c'est là où les gros poissons (thons, requins, carangues...) se mettent à chasser. La plongée est plutôt calme finalement, mais en remontant sur le bateau on assiste à une scène de chasse où des dizaines d'oiseaux se regroupent à la surface, quand tout à coup on aperçoit les dauphins. Le capitaine s'approche et les dauphins viennent jouer à l'étrave pendant un bon moment. Ils font des bons autour de nous et comme le zodiac est bas, on pourrait presque les toucher. Encore une chouette expérience complétée par le soleil qui se couche à l'horizon.


Avant d'aller plonger, nous passons un petit coup de fil à Paris, ça fait plaisir d'avoir des nouvelles des parents et d'entendre un peu leurs voix.
Et puis notre "taxi" nous attend dans l'eau, en route pour une nouvelle journée de plongée. :-)
Nous commençons par une séance de snorkeling avec les mantas, pendant que des chinois font leur baptême. Il y a plus de 25 personnes sur le site et les mantas y passent furtivement. Nous apprendrons que les gens ne les ont pas vues les jours suivants, sûrement trop dérangées par la foule.

Puis nous enchaînons avec deux magnifiques plongées dans la passe où l'on croise une manta sur le récif et un beau banc de bécunes. Et comme nous nous régalons tellement sous l'eau, nous décidons de refaire une nouvelle sunset en fin d'après-midi.







Après le déjeuner dans un petit snack à l'autre bout de l'île, nous prenons une bonne averse tropicale qui durera tout de même une bonne heure. Mais le club vient quand même nous chercher pour notre 3ème plongée de la journée et la dernière à Tikehau. Et là, sous l'eau, l'ambiance est encore totalement différente de la veille. Nous avons enfin pu voir le "tapete", un requin de récif à pointes blanches, un bon pépère de 2,50 mètres environ mais qui ne fait que passer. C'est un requin assez craintif et quand on a la chance de le voir, c'est une seule fois au cours d'une plongée. Mais nous verrons aussi des requins gris de récif, qui eux passent moins furtivement.


A notre retour de plongée, nous avons deux compagnons campeurs en plus, Laurent et Corinne avec qui nous restons discuter un petit moment les pieds dans l'eau. Nous passerons la soirée ensemble avec Laroche, qui nous raconte plein de choses intéressantes sur la Polynésie et avec qui nous partageons notre repas. Laroche nous offre du poisson cru, du chinchard, préparé par la voisine. Hum, encore un vrai régal ! Les tahitiens ont vraiment l'art et la manière de bien préparer le poisson. Et pour le dessert nous avons même droit à un gâteau au chocolat.

Le lendemain matin il est déjà temps de repartir vers une nouvelle île, Rangiroa, très réputée pour ses plongées.
A la pension, nous avions 3 petits chiots âgés de 3 semaines pour compagnons et l'un d'eux aide Sylvain à faire son sac ;-)


On l'aurait bien pris avec nous, car il ne prenait pas beaucoup de place pour l'instant.


Après avoir bouclé nos sacs et adresser une dernière caresse à nos petites boules de poils préférées, Laroche nous conduit à l'aéroport, qui est exactement à 2 minutes en voiture.


Nous y retrouvons pas mal de gens que nous avons croisé sur d'autres îles, dans les avions ou encore en plongée. Vincent, le moniteur de plongée, vient nous y retrouver et nous invite à boire un thé chez lui, juste en face de l'aéroport. C'est assez drôle d'attendre son avion sur une terrasse au milieu d'une cocoteraie donnant sur le lagon. Et puis l'entendre arriver et n'avoir plus qu'à traverser la rue pour embarquer. Encore une nouvelle drôle d'expérience ! :-)

Rendez-vous pour la suite à Rangiroa.